Les SDF font partie du paysage urbain depuis longtemps. Combien sont-ils, au juste, en France ? Les chiffres fluctuent sensiblement selon les évaluations. Autour de trois cent mille, en 2020, d’après un décompte de la Fondation Abbé Pierre, ce qui représenterait un doublement par rapport à 2012. Le nombre de sans-abris (les personnes qui dorment toujours dehors) serait bien moindre. La mairie de Paris en dénombrait deux mille huit cents dans la capitale en 2021. La mondialisation n’épargne pas le petit peuple […]
Les SDF font partie du paysage urbain depuis longtemps. Combien sont-ils, au juste, en France ? Les chiffres fluctuent sensiblement selon les évaluations. Autour de trois cent mille, en 2020, d’après un décompte de la Fondation Abbé Pierre, ce qui représenterait un doublement par rapport à 2012. Le nombre de sans-abris (les personnes qui dorment toujours dehors) serait bien moindre. La mairie de Paris en dénombrait deux mille huit cents dans la capitale en 2021. La mondialisation n’épargne pas le petit peuple de ceux qui vivent à la rue ou dans les hébergements de fortune. Qui n’a jamais vu sur un trottoir le panonceau « Famille syrienne », devant une sébile ? À l’époque du village global, les guerres d’Afghanistan, de Syrie ou du Yémen envoient une part de leurs victimes au plus loin de l’Europe. Ils succèdent sur nos trottoirs aux réfugiés de Bosnie, lesquels succédaient à d’autres… Prend-on seulement le temps de regarder les personnes à la rue ? Se demande-t-on pourquoi ils ont abouti là ? La perte d’un emploi, le surendettement, suppose-t-on pour certains. Le sans-abri que l’on suit dans le Paris de Bleu nuit, deuxième roman de Dima Abdallah, a sans doute des raisons bien à lui. Longtemps, il a refusé de sortir de chez lui, coupant tout contact avec ses collègues comme avec ses rares amis, pareil au personnage d’Un Homme qui dort, de Georges Pérec, ou aux hikikomori, ces personnes qui, au Japon, se retranchent de la société, s’enferment chez elles et refusent de parler à leurs proches. Un jour,…
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