Nécropole du Caire

La vie dans la Cité des morts

Un portfolio de Jeremy Suyker

La Cité des morts est une vaste nécropole islamique nichée au cœur du Caire et constituée de deux grands ensembles – les secteurs nord et sud – qui s’étendent sur plusieurs kilomètres depuis la citadelle de Saladin. Dans ce cimetière résidentiel, les vivants côtoient les morts au quotidien. Ils seraient environ un million à vivre parmi les sépultures.

Al-Arafat (son nom en arabe) fut jadis la dernière demeure de l’élite égyptienne. Y sont enterrés des personnalités riches et célèbres, d’importants dignitaires religieux, des membres de familles royales, jusqu’aux descendants de Méhémet Ali, le fondateur de l’Égypte moderne. À la différence d’un cimetière aux limites définies, Al-Arafat est parfaitement intégré au tissu urbain du Caire. La nécropole échappe cependant au bruit et à la fureur du monde extérieur. C’est un lieu de quiétude propice au recueillement et qui prend toute sa dimension mystique à la nuit tombée. Ce lieu d’une grande beauté est menacé de destruction.

Depuis l’été 2020, des grues et bulldozers ont envahi la nécropole. Sans prévenir, les autorités militaires ont décidé de détruire des centaines de tombes, profanant les sépultures et défigurant ce labyrinthe de mausolées et mosquées datant de plusieurs siècles. Elles ont pour objectif de construire au sein de la Cité des morts un réseau de ponts autoroutiers à travers cet îlot, jusqu’alors préservé de la marche forcée de la mégalopole cairote.

Un homme passe devant une parcelle funéraire en périphérie du cimetière sud. La voie rapide Saleh Salem (en arrière-plan) passe tout proche des tombes.

 

En arrière-plan, une tombe royale mamelouk éclairée par les faisceaux d’une fête de mariage en plein cœur de la Cité des morts.

 

Secteur nord de la nécropole du Caire.

 

Maison d’un tourabi dans la partie nord menacée de destruction. Mohamed Bassyouny vit depuis cinquante ans à Al-Arafat. Cet ancien fermier dit avoir enterré plusieurs milliers de personnes au cours de sa carrière de fossoyeur. Il apprend désormais le métier à ses deux fils.

 

le souk Al-Gomaa (marché du vendredi) traverse la nécropole sud. On y trouve toute la faune locale à petits prix, du caméléon au faucon, en passant par des bébés crocos et des poussins multicolores génétiquement modifiés.

 

Mohamed Mohamed, 19 ans, avec sa nièce dans leur habitation accolée à une sépulture centenaire de l’époque mamelouk.

 

Un gardien éclaire une tombe vieille de 150 ans.

 

Une maison de ­tourabi, les gardiens des morts.

 

Vue sur le chantier d’agrandissement de la voirie en cours. Les ouvriers travaillent de jour comme de nuit.

 

Nombre de tombes endommagées du cimetière nord ­appartiennent à des personnages importants de l’histoire de l’Égypte au début du XXe siècle et présentent un style architectural unique.

 

Dans la nécropole, on célèbre aussi des mariages, comme celui de Mahmoud, un habitant de la Cité des morts, qui tient la photo....

La Cité des morts est une vaste nécropole islamique nichée au cœur du Caire et constituée de deux grands ensembles – les secteurs nord et sud – qui s’étendent sur plusieurs kilomètres depuis la citadelle de Saladin. Dans ce cimetière résidentiel, les vivants côtoient les morts au quotidien. Ils seraient environ un million à vivre parmi les sépultures. Al-Arafat (son nom en arabe) fut jadis la dernière demeure de l’élite égyptienne. Y sont enterrés des personnalités riches et célèbres, d’importants dignitaires religieux, des membres de familles royales, jusqu’aux descendants de Méhémet Ali, le fondateur de l’Égypte moderne. À la différence d’un cimetière aux limites définies, Al-Arafat est parfaitement intégré au tissu urbain du Caire. La nécropole échappe cependant au bruit et à la fureur du monde extérieur. C’est un lieu de quiétude propice au recueillement et qui prend toute sa dimension mystique à la nuit tombée. Ce lieu d’une grande beauté est menacé de destruction. Depuis l’été 2020, des grues et bulldozers ont envahi la nécropole. Sans prévenir, les autorités militaires ont décidé de détruire des centaines de tombes, profanant les sépultures et défigurant ce labyrinthe de mausolées et mosquées datant de plusieurs siècles. Elles ont pour objectif de construire au sein de la Cité des morts un réseau de ponts autoroutiers à travers cet îlot, jusqu’alors préservé de la marche forcée de la mégalopole cairote. Un homme passe devant une parcelle funéraire en périphérie du cimetière sud. La voie rapide Saleh Salem (en arrière-plan) passe tout proche…

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