Voilà deux ans qu’il nous a quittés, le 31 mars 2020, emporté par la Covid. Pape Diouf, le « Grand », comme je le surnommais affectueusement reste une énigme. Une personnalité charismatique qui était souvent là où ne l’attendait pas, comme au printemps 2019. Nous étions une bande d’amis à refaire le monde sur la terrasse du Terrou-Bi, l’hôtel où nous aimions nous retrouver lors de nos stops à Dakar. Face à la mer, avec la vue sur les îles de la Madeleine, […]
Voilà deux ans qu’il nous a quittés, le 31 mars 2020, emporté par la Covid. Pape Diouf, le « Grand », comme je le surnommais affectueusement reste une énigme. Une personnalité charismatique qui était souvent là où ne l’attendait pas, comme au printemps 2019. Nous étions une bande d’amis à refaire le monde sur la terrasse du Terrou-Bi, l’hôtel où nous aimions nous retrouver lors de nos stops à Dakar. Face à la mer, avec la vue sur les îles de la Madeleine, comme dans un bon vieux film d’Yves Robert ou de Claude Sautet, nous devisions avec une pensée émue pour nos amis disparus. Très souvent, surgissant de nulle part, Tunde débarquait au milieu de nos conversations. Le fameux clubber dakarois avait pour habitude de faire la tournée des terrasses et des bars avant de s’enfoncer dans les chaudes nuits du quartier des Almadies. Il adorait montrer à la cantonade sa proximité avec Pape. Tout de noir vêtu, avec un déploiement impressionnant de bagues en fer blanc aux doigts et de colliers tintinnabulant autour du cou, moulinant ses bras dans les airs pour rejouer des vieilles histoires, Tunde ponctuait chacune de ses saillies plus ou moins drôles du geste démonstratif de l’éclair, la fameuse célébration d’Usain Bolt, et d’un « Présidentttttt » très sonore. C’est ainsi que l’homme de la nuit signifiait sa dévotion à Pape, qu’il regardait, comme tous les Sénégalais, comme une sorte de demi-dieu. Pape n’avait aucune envie de reprendre une direction opérationnelle dans un club. Sa vie de « sage » du football,…
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