CINÉMA Il fallait oser s’attaquer aux Larmes amères de Petra von Kant, huis clos lesbien de Fassbinder, qu’il avait monté sur les planches en 1972 puis porté à l’écran. Toxique, piquant, et, surtout, très proche du vécu du réalisateur allemand, qui imaginait alors comment une créatrice de mode égocentrée, qui passe ses journées à malmener son assistante, tombait follement amoureuse d’une jeune femme à qui elle offrait son carnet d’adresses. Si reprendre une œuvre mineure ou pimper de la science-fiction […]
CINÉMA Il fallait oser s’attaquer aux Larmes amères de Petra von Kant, huis clos lesbien de Fassbinder, qu’il avait monté sur les planches en 1972 puis porté à l’écran. Toxique, piquant, et, surtout, très proche du vécu du réalisateur allemand, qui imaginait alors comment une créatrice de mode égocentrée, qui passe ses journées à malmener son assistante, tombait follement amoureuse d’une jeune femme à qui elle offrait son carnet d’adresses. Si reprendre une œuvre mineure ou pimper de la science-fiction du siècle dernier avec les effets spéciaux d’aujourd’hui peut être une vraie réussite, tourner le remake d’un film culte est un territoire miné. Et pourtant exploré par quelques réalisateurs remarquables… qui ne les compteront pas parmi leurs meilleures œuvres. Surtout lorsque l’original est inquiétant, voire ambigu. Le Talentueux Monsieur Ripley d’Anthony Minghella n’est pas aussi vénéneux que Plein Soleil de René Clément. Se calquant plan sur plan de Psychose, le Psycho de Gus van Sant vaut plus pour l’exercice que pour son parti pris narratif. Le Suspiria de Luca Guadagnino choisit intelligemment de prendre du recul face à celui de Dario Argento mais en perdant beaucoup de second (et troisième, et quatrième) degrés. François Ozon a pour lui qu’il a déjà réinventé du Fassbinder, avec Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, en 2002. De plus, il remonte aux sources de ce cruel récit : le chagrin d’amour de Fassbinder avec l’un de ses acteurs fétiches, Günther Kaufmann. Peter est un célèbre cinéaste dont l’inspiration fluctue selon ses nerfs. Il vit à Cologne…
La suite est reservée aux abonné(e)s
Déjà abonné(e) ? connectez-vous !