La blanchisseuse ©Erwann Terrier
La blanchisseuse (détail) ©Erwann Terrier

La blanchisseuse

Loris Chavanette

Les grosses poutres du pont de Gramont, qui reliait autrefois l’île Louviers à la rive droite, étaient aussi rêches que les mains de la jeune fille. Elle appuyait dessus ses menottes blanches, dures comme du pain rassis. Deux ans auparavant, elles étaient pourtant encore douces et soyeuses. Tandis qu’elle plongeait son regard dans les eaux de la Seine, elle se surprit à regarder ses phalanges cabossées et ne put s’empêcher de penser à sa mère, qui les avait faites avec ses tripes. Quand est-ce que la transformation s’était opérée ? Comment ses mains si laiteuses avaient pu devenir des espèces de gourdins ? Des mains d’hommes, qui battent la terre pendant des vies entières ! Elle les contemplait avec du dégoût dans le gosier. Comme la vie rend moche tout de même ! songea-t-elle. Et j’ai même pas 20 ans. Moche, comme tu dis ! Puis, comme pour conjurer le sort, elle se prit d’un rire strident, un de ces bruits absolus qui vous percent les oreilles un bon coup, à en faire péter les vitres des carrosses. Mais aucun carrosse ne passait, et puis, après tout, elle s’en foutait royalement. Rire c’est encore faire semblant d’être libre, se dit-elle pauvrement en faisant une moue de joli petit canard. Ses mains revinrent sur la poutre machinalement. La jeune fille l’enjamba. Elle allait sauter.
Elle n’en eut pas tout de suite le courage. Est-ce qu’on peut appeler ça du courage ? Oui, on peut. Avec le droit de rire, elle avait aussi celui de se tuer. En finir. Aller sous les eaux rire un bon coup cette fois. De toute façon, personne ne l’entendrait là non plus. Qu’est-ce que ça pouvait bien foutre ? En cette saison au moins, l’eau devait être bonne. La Seine de juillet c’est la meilleure du monde. On était quel jour ? Aucune idée ! Début juillet sans doute ! Ça va, c’est encore tôt dans la saison. Août c’est l’enfer, mais début juillet, c’est bien. Ce sera parfait. Une petite baignade, et on n’en parle plus. Plus de balivernes. Plus de souffrances. Et bientôt plus de mains dures comme du bois. Plus rien. Tant mieux. Oui, tant mieux.
Pourquoi déjà fallait sauter ? La jeune fille ne se souvenait plus pourquoi souffrances, pourquoi abandonner tout ça, pourquoi mourir. Si ça se trouve demain, ou même ce soir, je n’aurais plus envie de sauter ! Elle se mit alors en quête de ses raisons et ne les trouvait pas de suite. Faut en avoir une bonne quand même ! C’est pas tous les jours qu’on fait le grand saut, murmura-t-elle au fleuve, qui se tordait dans tous les sens avec des reflets verts un peu partout, comme si des crocodiles se chatouillaient entre eux et montaient de temps en temps à la surface prendre une bouffée d’air, ou histoire de voir s’il n’y avait pas un peu de chair fraîche au menu du jour. 
Ah oui c’est vrai ! Je me souviens. Je sais pourquoi je veux en finir, se surprit-elle à dire, pas peu fière de sa mémoire en train de lui rebondir dans le crâne. C’est les crocodiles qui m’y ont fait penser ; c’est tout bête pourtant : moi aussi j’ai faim ! C’est pas vraiment de la faim d’ailleurs, c’est plutôt de la rage, la bonne vieille rage qui vous vient du bas du ventre où y a rien. Mais rien de rien ! Une bouteille à la mer, mais vide, voilà ma mort ! Ni plus ni moins ! Un peu comme ma vie d’ailleurs ! Rien dedans, rien dehors. Une vie de rien, c’est pire qu’une vie de chiens. Au moins eux ils trouvent toujours un os à ronger. Nous, on ronge même pas.

La blanchisseuse ©Erwann Terrier
À mesure que les eaux fuyaient sous ses cuisses, la jeune fille écarquillait les yeux. Le flot de la mémoire lui remontait progressivement. La première chose qu’elle revit alors, c’est la grosse tête enfarinée de M’sieur Janvier. Plus d’une fois elle avait voulu la prendre et la lui arracher, comme ça, pouac !, avec ses grosses paluches. Ça lui aurait peut-être pas fait du bien à lui, mais à moi au moins, peut-être que si. Et puis toutes les filles ne rêvaient que de ça et y avait plus qu’à. Comme ça, pouac ! Comme on arrache une patte à un crabe qui court sur la plage. Sans pitié. 
Faut dire, M’sieur Janvier, il le méritait bien. Toutes les blanchisseuses de dessous le Pont Neuf voulaient sa peau à celui-là. Avant, nous les blanchisseuses de la Seine, on travaillait à notre propre compte. Quelques sous pour la location d’une place au lavoir, quelques sous pour le baquet à la journée, et on était à son propre compte à frotter le linge des bourgeois. Mais maintenant les bateaux, ils sont tous achetés par des entrepreneurs qui, au lieu de nous louer une place, nous louent nous. Pour qu’on travaille pour eux. Plus pour nous. Ah ! C’est sûr, il y en a qui ont essayé d’aller travailler seules, mais impossible de trouver une bonne place aux abords du Louvre où les gros clients aiment bien que leur linge soit frotté. Puis on nous a expliqué que c’est pas bien : le savon ça polluerait l’eau, qu’ils disent les gens placés. Mais pourquoi eux les entrepreneurs ils peuvent sur leurs bateaux devant le Louvre, et nous on peut pas ? Pourquoi, dis, on peut pas ? M’sieur Janvier il peut lui, mais nous on peut pas. La belle affaire ! Du coup, toutes les filles sont obligées de faire tout ce que veut ce Janvier de malheur !
Et dix heures par jour, le dos avachi sur le fleuve à tremper, frotter, essorer, tremper, frotter, essorer, tremper. Dix fois, vingt fois, cent fois, mille fois par jour s’il le faut, à s’en péter la nuque. D’ailleurs, c’est là que les mains en ont pris un coup. Et pas qu’un peu. Cinq ans de bateau-lavoir, tous les jours de l’année que l’Autre fait, et voilà le résultat. Des mains comme des rondins de bois et le ventre vide comme un tonneau après une nuit de noces. Et M’sieur Janvier comptant pièce par pièce, augmentant la cadence, comme aux galères. Je suis sûre que s’il avait un fouet, il nous cuirait le dos avec. Si ce diable d’homme mérite de vivre, moi je dis que Dieu, il existe pas. Une fois, une seule fois, je lui ai demandé quelque chose, s’il pouvait m’avancer sur ma paye de l’eau pour que je boive. Le porteur d’eau, un enfant, attendait que je lui donne sa pièce, alors je suppliai Janvier de m’avancer parce que je n’avais rien, mais il refusa quand même. Mes yeux le suppliaient seulement, parce que ma bouche devait rester digne, mais il refusait toujours. Dix heures sous le soleil sans boire, la gorge comme de l’écorce, la chaleur qui redoublait, m’enfonçant dans la douleur à petit feu, et toujours pareil : tremper, frotter, essorer, tremper, frotter, essorer, toute la journée, tous les jours, jusqu’au soir. Et la meilleure dans tout ça, c’est que pas une fille ne m’a proposé de me donner un coup de main, pas une pour me prêter une pièce minuscule pour pouvoir juste tremper mes lèvres dans de l’eau pure. Sauf une, qui me prit en pitié et tourna vers moi sa mine encore fraîche, un vrai petit minois de belette, la plus jolie du bateau pour sûr. Elle me dit le plus gentiment du monde que l’eau de la Seine pouvait se boire et qu’elle était très bonne, parfaitement fraîche même, et que toutes les filles y buvaient de temps en temps pour économiser un peu d’argent. J’avais si soif, si soif. Je regardais son visage de poupée qu’on aurait dit un ange. Tu es bien certaine que ça va pas me tuer, lui demandai-je toute étonnée ? Elle m’assura qu’elle avait lu ça dans un livre d’un certain Merquier ou Mercier, il disait que l’eau de la Seine était même la meilleure d’Europe et que même la reine en raffolait quand elle venait s’amuser à Paris avec les dames de la Cour. Je n’avais plus aucun doute. Si un livre l’avait dit ! Et surtout si même la reine en buvait parfois ! Je me penchais sur le fleuve et but franchement tant j’avais soif. C’était frais, c’est vrai, les filles autour scrutaient mes moindres faits et gestes, comme suspendues à mes lèvres, puis, d’un coup, mon estomac reçut comme un coup de poing et je me mis à vomir mes tripes dans le fleuve que j’avais bu, avec des douleurs que je ne saurais pas même expliquer. Comme des morsures de serpent dans le bide. Les hurlements des filles ameutèrent le Janvier qui ne comprenait pas tout ce tintouin et quand il comprit que j’étais la cause de tout ça, et que j’avais même sali du linge en vomissant partout, il m’assura qu’il ne me paierait pas cette journée de travail, que tout était de ma faute, et que je devais le remercier de ne pas me renvoyer sur-le-champ en m’ordonnant de ne plus jamais revenir. La jeune beauté aux yeux noirs qui s’était moquée de moi et m’avait joué un mauvais tour, paraissait fière de son coup, minaudant de plus belle, et régalant les autres filles de son esprit et de son petit nez mignon que j’aurais voulu lui avaler d’un coup de dents. N’empêche que j’y étais de ma journée de travail, et je devais supplier une connaissance de mon quartier pour avoir quelque chose à manger le soir même, sinon je pense que je me serais foutue en l’air. Mais je me dis qu’avoir soif devant une étendue d’eau qui court, c’est plutôt drôle quand on y pense. Ça n’arrive pas à tout le monde ! T’es une vernie ma petite, de quoi tu te plains ? Et la blanchisseuse du pont de Gramont lâcha de nouveau un rire, ou plutôt un sourire maigrelet. Dans cet état, c’est du pareil au même. 
Suspendue dans le vide, la tête partie en arrière dans ses pensées, la jeune fille s’était comme détachée du monde réel et refaisait le chemin des douleurs qu’elle avait connues depuis son arrivée dans la capitale à l’âge de seize ans. Elle avait suivi un garçon de son village de Champagne, à Arcis, qu’elle croyait aimer et qui lui avait promis monts et merveilles. Une fois à Paris, il ne trouva pas d’autre emploi que celui de décrotteur, et passait ses journées à laver les habits des riches passants sur lesquels avait giclé de la merde traînant sur le pavé. Il sentait pas très bon quand il rentrait le soir, mais au moins ils avaient un toit et de quoi manger. Du moins assez pour vivre. C’est lui qui eut d’ailleurs l’idée qu’elle fasse blanchisseuse, car il pouvait lui apporter la clientèle. Ça a assez bien marché au début : lui décrottait les bourgeois et envoyait ceux dont le cas était trop merdique vers sa fiancée qui s’occupait de récolter quelques pièces à la force de ses bras. Ils étaient ainsi à leur propre compte tous deux, lui en battant le pavé, elle en se rendant au lavoir pour y soigner ses clients, s’occupant elle-même de rapporter le linge propre, séché et plié chez les propriétaires. Tout le monde y gagnait. Ils vivaient assez heureux et avaient des projets. Pourquoi pas faire un enfant ? C’était du sérieux, comme on dit. Mais le décrotteur eut un accident de voiture rue Saint-Honoré où il y laissa la vie. Les chevaux d’un carrosse aristocratique lui étaient passés dessus, le cochet n’avait pas prêté attention au petit décrotteur, et l’avait fauché comme les blés. Les nobles passagers ne se doutèrent même pas qu’il soit arrivé le moindre malheur. Tout juste un pavé un peu plus déformé que les autres, une botte de paille qui ne devait pas se trouver là, ou un animal de compagnie ayant faussé compagnie à son maître. La jeune lavandière perdit tout : non seulement son chéri, mais aussi ses clients, c’est-à-dire son travail. C’est-à-dire sa dignité. 
De là M’sieur Janvier, la faim, la misère, la honte.
Cela faisait une semaine qu’elle avait été remerciée par ce pourri, et pour quelle raison ? Parce qu’une fois, une seule fois, elle avait, en frottant, déchirer le linge déjà abîmé d’un beau monsieur. Ce dernier se plaignit à Janvier de ce qu’il présenta comme une catastrophe et un déshonneur qu’il ne manquerait de raconter à ses relations, grâce à quoi il se vit offrir une chemise toute neuve. Et bien sûr ce fut la jeune fille qui fut tenue pour responsable, renvoyée sans solde et priée de ne plus jamais remettre les pieds sur un bateau-lavoir. Janvier alla même jusqu’à lui faire une telle publicité sur tous les bords de la Seine qu’aucune entreprise de lavoir ne courut le risque de l’embaucher. Le beau monsieur, un ci-devant, continuait comme à son habitude à parader dans le faubourg Saint-Germain, son perruquier continuant à venir tous les matins, à la même heure, lui poudrer la coiffe, tandis que la jeune fille allait prendre la direction du pont de Gramont de l’île Louviers. Bien sûr il y avait le Palais-Royal, ses arcades, un petit coup vite fait et la pièce qui tombe dans la poche. Mais elle jamais ! Pas les mains faites pour ça. Plutôt crever. Ses mains n’avaient pas encore lâché la poutre du pont. Le moment était venu. C’en est assez de raisons, pensa-t-elle, pour ne pas attendre une minute de plus. La faim était la plus forte et après une semaine à manger du pain de pomme de terre, le pain même rassis étant devenu hors de prix pour les gens comme elle, la jeune blanchisseuse était de nouveau le visage penché au-dessus de la Seine. Le linge, désormais c’est elle et elle était bien résolue à le déchirer celui-là, de toutes ses forces s’il le faut. Avec de la force morale surtout. Mourir un beau jour de juillet, c’est pas si dégueulasse, quand on y songe, se dit-elle en admirant ses mèches de cheveux qui pendaient dans le vide, comme déjà détachés d’elle. Un dernier coup d’œil sur la ville quand même. Les toits de la capitale lui procuraient une douce errance, il y en avait des longs, il y en avait des courts, et même de délicieux tapis dans l’ombre d’une bâtisse plus haute que le reste. La blanchisseuse, elle, elle préférait les petites maisons, avec de petites cheminées, et de petites fenêtres. Le pont Marie en direction de l’ouest, vers le Louvre, se paysageait de ces maisons qu’on prendrait pour des chaumières de campagne, ainsi suspendues elles aussi au-dessus des flots. Plus loin c’était le Pont-Neuf et, en fronçant des yeux, elle put voir toutes petites les ribambelles de blanchisseuses recroquevillées sur elles-mêmes en train de gratter le fleuve. Jamais elles ne lui avaient paru si petites, si éloignées. Elle les regardait d’en haut pour une fois et se dit même un bref instant qu’elle était bien là, à l’écart, toute seule. Le pont lui appartenait, la Seine était son fleuve à elle. Sa respiration s’inclina devant ce moment de pure jouissance. La liberté était là à quelques mètres en dessous d’elle, il ne suffisait que de l’y rejoindre. 
Les cloches de l’église Saint-Louis-en-l’Île toute proche se mirent à sonner. La blanchisseuse se retint de lâcher trop tôt la poutre et se dit qu’au dernier coup de cloche qu’elle entendrait, elle se libérerait. Elle comptait en fermant les yeux. Un coup, un silence ; puis deux, et un silence ; puis trois et un silence ; puis quatre… Le silence d’après fut plus long. Les yeux clos, elle lâcha une phalange, puis deux, puis trois, une main entière, et puis… Et puis il y eut un autre coup inattendu dans le ciel. Il ne devait pas se trouver là lui, il gâchait tout. Tant pis, allons-y de bon cœur quand même… Mais un autre coup tonna. La jeune fille, qui avait toujours les paupières fermées au-dessus du vide, réalisa soudain que ce n’était pas très exactement pareil que des coups de cloche. Elle ouvrit alors les yeux et, fouillant l'horizon bleuté, s’aperçut qu’un épais nuage de fumée s’échappait d’une maison plus grande que les autres. Beaucoup plus grande. Les tours de la Bastille crachaient une fumée épaisse et noirâtre. Un coup partit encore. Maintenant c’était certain : ce n’était pas des coups de cloche, mais des coups de canon. On se battait là-bas. Il y avait des gens qui mouraient là-bas. Et pourquoi ? Pour ne pas mourir de faim eux aussi.
La blanchisseuse sentit son corps traversé de la même envie de mourir, mais la manière venait de changer. Elle irait trouver un boulet pour lui percer le corps. Ou une balle, rien qu’une, cela lui suffirait largement. Sa main qui avait lâché la rambarde du pont l’empoigna de nouveau, mais pour passer de l’autre côté. Et marche ! Voilà la blanchisseuse partie en direction de la Bastille, ce bel après-midi de juillet.
Exactement un an, cinq mois et cinq jours plus tard, les représentants du peuple à l’Assemblée nationale adoptaient un décret, dont l’article 3 contenait cette unique phrase : « Madame Marie Charpentier, femme Haucourt, qui s’est distinguée au siège de la Bastille, combattant avec les hommes, signalant un grand courage, et laquelle a été estropiée en cette occasion, recevra chaque année, pendant sa vie, à compter du 14 juillet 1789, 200 livres de pension. » Deux cents livres de pension, c’est-à-dire autant que les hommes estropiés au siège de la Bastille. Le 14 juillet, c’est sûr. ...

Les grosses poutres du pont de Gramont, qui reliait autrefois l’île Louviers à la rive droite, étaient aussi rêches que les mains de la jeune fille. Elle appuyait dessus ses menottes blanches, dures comme du pain rassis. Deux ans auparavant, elles étaient pourtant encore douces et soyeuses. Tandis qu’elle plongeait son regard dans les eaux de la Seine, elle se surprit à regarder ses phalanges cabossées et ne put s’empêcher de penser à sa mère, qui les avait faites avec ses tripes. Quand est-ce que la transformation s’était opérée ? Comment ses mains si laiteuses avaient pu devenir des espèces de gourdins ? Des mains d’hommes, qui battent la terre pendant des vies entières ! Elle les contemplait avec du dégoût dans le gosier. Comme la vie rend moche tout de même ! songea-t-elle. Et j’ai même pas 20 ans. Moche, comme tu dis ! Puis, comme pour conjurer le sort, elle se prit d’un rire strident, un de ces bruits absolus qui vous percent les oreilles un bon coup, à en faire péter les vitres des carrosses. Mais aucun carrosse ne passait, et puis, après tout, elle s’en foutait royalement. Rire c’est encore faire semblant d’être libre, se dit-elle pauvrement en faisant une moue de joli petit canard. Ses mains revinrent sur la poutre machinalement. La jeune fille l’enjamba. Elle allait sauter. Elle n’en eut pas tout de suite le courage. Est-ce qu’on peut appeler ça du courage ? Oui, on peut. Avec le droit de rire, elle avait aussi celui de se tuer. En finir.…

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