Ezra Furman by ©Buck Meek

Les morceaux choisis de… Ezra Furman

Sophie Rosemont

All of us Flames, Ezra Furman, ANTI-.

Révélée sur la scène indie rock américaine dès la fin des années 2000, récemment découverte par le grand public en ayant composé la bande sonore de la série Sex Education diffusée sur Netflix, Ezra Furman est né garçon mais s’assume désormais comme une femme trans. Et mère, qui plus est ! Le chemin n’a pas été de tout repos, surtout lorsqu’on reste fidèle à sa religion, le judaïsme. Avec son nouvel album, All of us Flames, Furman raconte les failles, les peurs, les doutes mais aussi la guérison, le fait de renaître à soi comme aux autres. Ce qui est le thème de la playlist concoctée pour Bastille Magazine, qui témoigne d’une irréprochable culture musicale !


« RUN FAST »
par The Julie Ruin
« L’une des meilleures chansons punk que je connaisse, qui raconte brillamment comment grandir sous l’oppression genrée et comment s’en libérer. Elle résume parfaitement ce en quoi Kathleen Hannah est une immense source d’inspiration pour moi. Si ma santé mentale se porte mieux, c’est parce que j’ai nommé la manière dont j’ai été maltraitée, parce que j’ai déclaré une indépendance triomphante à cet égard. J’ai l’impression que plus je la clame, plus la liberté devient concrète. »

« HEAVY BALLOON »
par Fiona Apple
« Le superbe récit d’une lutte avec ses démons et de la prise de conscience finale : ils ne peuvent pas vous empêcher d’aller là où vous devez aller. Fiona est essentielle, c’est l’une des meilleurs autrices-compositrices de tous les temps. Écoutez ce refrain ! Sa puissance vocale, c’est les herbes folles d’un jardin sauvage. »

« BETWEEN DARK AND DAWN »
par Nick Lowe
« Nick Lowe a compris à quoi servaient les chansons pop : nous faire nous sentir mieux. Il excelle dans cette approche classique et efficace qui était aussi celle des compositeurs de la Motown. C’est le genre de morceau à passer lorsqu’on est plongé dans les limbes de l’anxiété. Il n’y en a pas assez comme ça ! »

« BORN TO BE LOVED »
par Lucinda Williams
« J’aimerais tant avoir écrit cette chanson… Des paroles très simples, très vraies. Cela signifie beaucoup venant de Lucinda, qui a aimé tant de personnes en difficulté, qui a écrit à leur sujet. Elle est une présence salvatrice car elle a regardé l’obscurité en face à plusieurs reprises. »

« LOVE AND MERCY »
par Brian Wilson
« En 2016 et 2017, durant une période sombre de ma vie publique mais aussi, sur certains aspects, personnelle, j’ai dû écouter ce morceau des milliers de fois. Et ça m’a aidée. De temps en temps, je le joue à la fin de nos concerts. C’est toujours pertinent, utile et beau. J’envisage ma propre musique comme un baume pour la solitude, et “Love and Mercy” est l’un des plus beaux modèles à suivre. »

« IN THE SHADOW OF THE WESTERN HILLS »
par The Mountain Goats
« John Darnielle est un parolier épatant, et il est ici au sommet, et toujours dans la plus totale humilité. Pour l’amour de Dieu, il fait rimer “black treeline a blade that cuts across it all” avec “since I got home from the hospital” ! Et il nous brise le cœur en concluant : “He gets most healed that waits the longest.” Oui John, c’est exactement ça. Merci. »

« BLUE CLOUDS »
par Daniel Johnston
« Pour celles et ceux d’entre nous férus de paroles plus directes, personne n’est aussi efficace que Daniel Johnston. Je ne sais pas comment il fait pour que des vers si simples tels que “Feel this feeling so fine” soient si beaux, si émotionnellement pertinents. Si vous connaissez la vie de Daniel, vous savez qu’il y a beaucoup de douleur dans ce morceau… Et c’est pourquoi lui seul peut si bien le chanter.

« PRAYER »
par Ali Dineen
« Ce qui commence avec calme et sans prétention se transforme en l’une des choses les plus joyeuses et les plus vives récemment parues. Je l’ai écouté en boucle. Comme Daniel Johnston, Ali Dineen exprime précisément ses pensées : sa vision du monde est résumée explicitement. Mais c’est la façon dont elle les chante qui la transcende. Elle me ramène à la vie ! »

« HEART WITH NO COMPANION »
par Leonard Cohen
« Cela fait partie des nombreux morceaux mésestimés de Cohen. Il raconte l’impression que produit le fait de se sentir comme un paradoxe : “The prima ballerina who cannot dance to anything.” C’est ce qu’a provoqué très souvent chez moi la dysphorie de genre. C’est comme s’il chantait pour nous, les personnes qui ne rentrent pas dans les normes, qu’il ressentait ce que l’on ressent. L’empathie de Cohen m’accompagne depuis mon adolescence. »

« THIS IS BY THE SEA »
par The Waterboys
« C’est le seul album que j’ai écouté l’été dernier ! Instantanément, je me suis demandé où il s’était caché pendant tout ce temps… Ce morceau raconte comment surmonter ses blessures et avancer vers un avenir radieux. Là-bas, l’endroit exigu laissé derrière soi n’a plus d’importance. Une fois guéri, il y a tellement de possibilités qui s’ouvrent à nous… Ce rêve est parfaitement exprimé par les Waterboys. »

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