« Délicate » est l’adjectif qui vient à l’esprit. Il y a l’allure gracile, la voix juvénile et les souvenirs que l’on a d’elle au cinéma (Les Émotifs anonymes ) ou au théâtre (L’école des femmes), où elle incarnait des jeunes femmes sensibles, parfois naïves. Qu’on ne s’y trompe pas. Séductrice dans quatre étoiles, de Christian Vincent en 2006, fille effrayante dans Anna M., de Michel Spinosa en 2007, Isabelle Carré n’a de cesse de ne pas se répéter. Sur les écrans depuis septembre, elle est Nathalie Adler (La dérive des continents – au sud)*, la quarantaine politique en mission dans un camp de réfugiés en Sicile pour l’Union Européenne : « un rôle qui a changé mon regard de citoyenne sur l’actualité ». Dans La dégustation**, elle est Hortense, célibataire très comme il faut qui désire mari et enfant de façon obsessionnelle : un personnage de comédie. Devant l’objectif de Denis Meyer et dans la cour fleurie de l’Hôtel de l’Abbaye, elle répond à nos questions avec la générosité qui la caractérise. « Maintenant j’aimerais jouer une méchante façon Meryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada : stylisée et complexe. »
* de Lionel Baier, avec Théodore Pellerin, sortie le 24 août.
** d’Ivan Calbérac, avec Bernard Campan, sortie le 1 er septembre.