Le mot de l’éditeur #12

William Emmanuel

Et si nous parlions d’espérance ? De quoi surprendre alors que le monde a rarement été aussi dangereux. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le sujet de l’apocalypse nucléaire, qui se traduirait par l’extinction de toute vie ou presque sur la planète, hante les esprits. En outre, de nombreux conflits ensanglantent plusieurs points du globe – au Moyen-Orient, en Asie centrale, etc. –, des régimes autoritaires ou dictatoriaux font régner la terreur à l’intérieur de leurs frontières, des catastrophes naturelles affligent des populations entières… Sans oublier les conséquences du dérèglement climatique.

 

Les dirigeants politiques comme les citoyens sont confrontés aux mêmes interrogations : comment ramener la paix sans trahir ses principes ? Comment préserver les conditions d’existence de l’humanité sans provoquer une catastrophe économique qui serait préjudiciable à tous, en particulier aux plus fragiles ? La question écologique alimente un désenchantement alarmant. Vouloir préserver l’environnement est une noble tâche alors que l’inquiétude ne cesse de grandir. Notre objectif commun doit être de célébrer et de préserver la beauté du monde, condition pour que nous puissions continuer à l’habiter.

 

Comment ? À nous de trouver, collectivement, les solutions innovantes, sans être en permanence dans la recherche du « buzz », en dégradant, par exemple, des œuvres d’art.

Face à la tentation du nihilisme, il faut avoir à l’esprit cette phrase de Victor Hugo dans Les Misérables : « Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera. »

 

Il ne s’agit plus seulement de faire preuve d’optimisme et répéter, après Kant, que « le genre humain a toujours été en progrès et continuera toujours à l’être à l’avenir ». Il s’agit désormais de croire dans l’avenir de l’humanité et de sortir de ce défaitisme qui tend à se généraliser et qui prédit l’effondrement de notre monde. Si nos aïeux de l’ère préhistorique avaient adopté une telle attitude, nous ne serions pas là aujourd’hui pour en débattre.

 

L’espérance est cette lumière qui jaillit des ténèbres, comme le montrait si bien Soulages dans ses tableaux. Elle sert de boussole pour traverser les temps sombres. Hors de tout dogme car, si c’est une des trois vertus dites théologales avec la foi et la charité, il ne nous est pas nécessaire de nous inscrire dans un cadre religieux pour l’appréhender : l’espérance est une confiance pure et désintéressée en l’avenir. Elle refuse le fatalisme. Elle suppose donc une action visant à construire. Guidés par l’espérance, nous devons, heureux bénéficiaires de la vie, nous mobiliser, pour devenir des passeurs pour les générations futures.



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