Les morceaux choisis de… Nicolas Maury

Sophie Rosemont

Lorsqu’on a déjà rencontré Nicolas Maury, on sait que la musique a toujours été importante pour lui. Ces heures à chanter, enfant, sur les tubes d’une Vanessa Paradis qu’il retrouvera une fois adulte dans le film Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez. Révélé au grand public grâce à la série Dix pour cent, cet acteur hypersensible a consacré ces deux dernières années à enregistrer avec Olivier Marguerit, l’une des sommités de la pop orchestrale made in France, un premier album où il se livre sans tabou mais avec une grande délicatesse. D’où le titre bien choisi de La Porcelaine de Limoges, qui fait également référence à ses terres natales limousines. Pour Bastille, Nicolas Maury nous raconte sa playlist idéale au thème prometteur : « confessions intimes » !

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« CARRIE & LOWELL » par Sufjan Stevens« D’une part, Sufjan Stevens est un idéal masculin dont la musique explore le sacré comme la matérialité. D’autre part, c’est là tout ce que j’aime : raconter en une seule chanson des destins très proches, sans métaphore. Comme des photographies éternelles. Ce qui fait la différence entre le détail et l’anecdote, c’est l’écriture. »

« I’M A LIE » par Charlotte Gainsbourg

« C’est l’une de ses plus belles chansons, elle se sert de son image qui ne lui appartient plus… et elle dit qu’elle en a marre ! J’adore cette voix, j’adore le travail de SebastiAn sur cet album, Rest. Lorsque Charlotte confesse qu’elle boit son “embarras dans la buvette des chiottes”, on sent une remise à niveau dans cette écriture, une manière à part de se regarder : ni trop sévèrement ni pas assez. »

 


« LA SOLITUDE » par Barbara« Si Barbara appelait un ami à trois heures du matin et qu’on ne lui répondait pas, elle pouvait mourir. Un jour, un intime m’a dit qu’en cela, je lui ressemble beaucoup. Ces mots : “Elle m’attend devant ma porte/Elle est revenue, elle est là” C’est à la fois élégant et trash, il ne s’agit pas de regarder des gouttes de pluie sur la vitre, c’est une solitude de whisky à se taper la tête contre les murs… dans un pays qui est aussi le mien. »

« MALAISE EN MALAISIE » par Alain Chamfort« Un morceau de Serge Gainsbourg. J’aime cette confession de la nostalgie du pays perdu ou inconnu, cette perte de repères. Chamfort, c’est une voix masculine qui invite, qui imprime directement dans mon oreille. De l’ordre de l’intime. »

« LE REMPART » par Vanessa Paradis« Une de mes chanteuses préférées, qui raconte une séparation dans ce morceau signé Mathieu Boogaerts. En effet, à quoi ça sert de venir ce soir, de réessayer quelque chose qui ne marche pas ? Ici, on vient, mais pour se faire mal. Je l’ai vécu, de faire exactement ce qu’il ne faut pas lors d’une rupture, histoire d’être sûr que c’est terminé ! »

« SERAS-TU LÀ ? » par Michel Berger

« Certaines confessions peuvent embarrasser, et d’autres vous autorisent à être ce qu’on est. Ce morceau s’inscrit dans la religion païenne de la chanson française d’aujourd’hui : on ne sait plus si on la chante ou si on est chanté par elle. On aime se faire du mal avec Seras-tu là ?, car on sait que c’est une promesse par avance déçue. Françoise Hardy l’a d’ailleurs reprise sur son dernier album, et c’est très beau… »


« J’ATTENDS » par Nina Morato« Nina Morato a disparu, on la cite peu, et c’est dommage… C’est une chanson que j’ai beaucoup écouté à une époque précise de ma vie. Ainsi que l’album dont elle est tirée, Moderato. Et moi aussi, j’attends toujours “un homme que j’aime” ».

« MON AMI D’EN HAUT » par JP. Nataf

« La perte d’un ami ici racontée… C’est magnifique de chanter ce qu’on n’osait pas dire du vivant de l’autre. Il y a “intérieur jour”, “intérieur nuit” et, avec ce morceau, “intérieur homme”. On sent toute la pudeur masculine de J. P. Nataf, que j’ai récemment rencontré à une lecture d’Oscar Wilde. Avec enthousiasme : Les Innocents a été un groupe très important pour moi. »


« THE BOOKLOVERS » par The Divine Comedy« Un être humain est autant composé des livres et des disques qu’il a aimés que des histoires d’amour qu’il a vécues. C’est inscrit dans notre ADN. Listant les écrivain·e·s qui ont compté pour lui, ce morceau brosse un très beau portrait de Neil Hannon, que j’adore ! »

« QUOI » par Jane Birkin« “De notre amour fou ne resterait que des cendres”. Ce que Jane Birkin chante, c’est exactement ce qu’elle était en train de vivre avec Gainsbourg : une tragédie conjugale. Cette voix… telle du verre qui se casse sous nos yeux. C’est un petit opéra personnel. Il n’y a pas que la Callas, il y a aussi Birkin ! »

 



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