Révolution technologique, l’intelligence artificielle suscite autant d’espoirs que de craintes. Sous ce terme générique, il faut toutefois distinguer plusieurs réalités et même plusieurs époques. L’intelligence artificielle (IA) n’est pas un phénomène d’innovation mais une lame de fond qui porte en son sein une révolution à nulle autre pareille. C’est un bouleversement inédit tant par ses enjeux, que par sa portée et sa profondeur. Actuellement l’IA apprend des humains ; sa trajectoire s’écarte toujours plus du transhumanisme voire du posthumanisme qui voudraient […]
Révolution technologique, l’intelligence artificielle suscite autant d’espoirs que de craintes. Sous ce terme générique, il faut toutefois distinguer plusieurs réalités et même plusieurs époques. L’intelligence artificielle (IA) n’est pas un phénomène d’innovation mais une lame de fond qui porte en son sein une révolution à nulle autre pareille. C’est un bouleversement inédit tant par ses enjeux, que par sa portée et sa profondeur. Actuellement l’IA apprend des humains ; sa trajectoire s’écarte toujours plus du transhumanisme voire du posthumanisme qui voudraient que la condition humaine s’améliore par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains grâce aux machines. Rien de tel à l’horizon, tout au plus une délégation d’agir et de penser des humains aux des machines. Finalement, tout indique que l’IA peut survivre à l’homme alors qu’elle ne contribue que trop peu à permettre à l’homme de survivre. L’inverse du transhumanisme en somme : l’IA serait-elle l’instrument du « nonhumanisme » ? Les révolutions techniques passent généralement par quatre phases distinctes : curiosité vis-à-vis d’un élément disruptif, puis inflation des espoirs, avant de cumuler désillusions et critiques, pour enfin balayer définitivement le passé. La troisième phase naît souvent de ce que les nouveautés sont régulièrement traitées avec condescendance, par ignorance, méfiance ou intérêts parfois déguisés sous les atours de la vertu du moment. L’inertie, le déni ou la peur de la nouveauté l’emportent souvent sur la réflexion. Amazon est passée par ces quatre phases. Ainsi, en 1995, la librairie en ligne de Jeff Bezos apparaît comme une curiosité sympathique ; dans les années 2010 on…
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