Jungle Boucq

Une valise, un filet de pêche, un bateau gonflable, tout un barda que Jérôme Moucherot, le personnage fétiche du dessinateur de BD et scénariste François Boucq, charge sur le toit de sa petite 4 CV, sous le regard d’animaux sauvages au milieu de la jungle. C’est un dessin en forme de point de départ qui fait la couverture du mois de juillet de Bastille. La dernière fois que le fameux agent d’assurances au costard léopard et au stylo dans le nez est parti en vacances, c’était dans Le Péril pied-de-poule (éd. Le Lombard). Il avait filé le long de fils à haute tension en direction de Palavas-les-Flots, en faisant un détour par l’Arizona et en croisant sur sa route des nuages en forme de Penseur de Rodin, un funambule unijambiste et même Léonard de Vinci sur sa machine volante. Avec lui, l’aventure, c’est tous les jours de l’année : dès qu’il met un pied dehors, il traverse un pont de liane, manque de se faire dévorer par de gigantesques dinosaures volants et d’effrayants crocodiles.  Moucherot est apparu pour la première fois, en 1984, dans la revue devenue culte (À suivre). C’est en voyant des photos de Beyrouth en pleine guerre civile avec ses quartiers en ruines où la nature avait repris le dessus que François Boucq a eu l’idée d’une jungle luxuriante grignotant la ville. Mais qui pour y habiter sinon un joyeux drille qui tient à la fois de Tarzan et de Jacques Tati. Le stylo dans les narines ? Un clin d’œil aux Papous. Et une…