Les morceaux choisis de… Baxter Dury

Sophie Rosemont

Qui d’autre que Baxter Dury pour choisir les dix meilleures chansons symbolisant Londres ? Car le dandy à l’accent et à la dégaine impayables est le fils du créateur de l’adage « sexe, drogue et rock’n’roll », en l’occurrence le punk Ian Dury. Depuis une petite vingtaine d’années, Baxter s’illustre dans une synthpop indie, ultra groovy, faussement nonchalante et addictive. Au Royaume-Uni, sa biographie, Chaise Longue, qu’on espère vite être traduite ici, a fait un carton. Il y raconte son enfance remuante au sein d’un Londres aussi hypnotique que mal famé qu’il convoque souvent dans ses morceaux… en particulier dans son nouvel album, I Thought I Was Better Than You, qu’il présentera à La Cigale le 7 octobre.

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« SOUTHERN FREEEZ »,

Freeez

Ce groupe de funk-soul n’a vécu que de la fin des années 1970 au milieu des années 1980, mais c’était l’un des plus pointus de son domaine ! Leur album Southern Freeez – et ce morceau éponyme où est invitée Ingrid Mansfield Allman – a été le point d’orgue de leur carrière. La chanteuse a une voix absolument géniale, et un accent typique du nord de Londres. Personne n’a jamais sonné comme elle depuis.



 

« BILLERICAY DICKIE »,

Ian Dury

Si on parle de vraie bonne chanson londonienne, je ne peux éluder l’importance de mon père. Un storytelling accrocheur sur un mec nommé Dickie qui vient d’Essex et qui est obsédé par les nanas. Ironiquement bas du plafond, à prendre avec des pincettes, mais un mélange imparable de ska et de punk.



 

 

« WE’RE ALL ALONE »,

Dave

J’ai beau adorer le rap nord-américain contemporain, de Drake à Frank Ocean, qui a beaucoup influencé mes derniers disques, je suis de près la scène anglaise. Dave, qui vient de Brixton, a seulement 25 ans et il a déjà remporté le Mercury Prize qui récompense chaque année le meilleur album britannique ! Ce morceau au beat ultra-percutant, dans lequel il interroge les disparités sociales, a eu beaucoup d’écho en Angleterre.

 

 

 

 

« VOSSI BOP »,

Stormzy

Un autre rappeur qui vient de Londres, qui raconte son quartier et son vécu avec une verve typique de notre ville. « Fuck the government and fuck Boris / I’m a villain, killin’ when I’m barrin’… » J’adore ces paroles ! Michael Ebenezer Kwadjo Omari Owuo Jr., alias Stormzy, est le premier rappeur noir à avoir joué en tête d’affiche à Glastonbury.




 

 

« BANKROBBER »,

The Clash

J’allais dire London Calling, mais je préfère une chanson un peu moins évidente, qui n’a d’ailleurs pas trouvé sa place sur un des albums du Clash, mais sur une compilation, Black Market Clash. Un morceau magnifique de cold reggae ou
de « fake white reggae »… Je connais le personnage qui l’a inspirée, un braqueur de banque de Holloway Road. Joe Strummer au chant, Paul Simonon à la basse, Mick Jones à la guitare, que faut-il de plus ?



 

 

« MUSIC WHEN THE LIGHTS GO OUT »,

The Libertines

Un formidable deuxième album, The Libertines, un morceau qui l’est tout autant, et un groupe symbolique du Londres déglingué et poétique. J’aime beaucoup Pete Doherty et Carl Barât, qui m’ont demandé d’assurer la première partie de leur concert parisien il y a un peu plus de vingt ans…

 

 

 

« OUR HOUSE »,

Madness

Pour mon père, Madness, c’étaient les ennemis ! Et il me disait de ne surtout pas les écouter. Évidemment, j’en suis devenu dingue et je chantais ce morceau à tue-tête… Quand j’étais jeune, le groupe m’a souhaité bon anniversaire sur scène !

 

 

 

« TELEPHONE 4 EYES »,

Hak Baker

Il vient de l’East London et il est très provocateur, sans que ce ne soit jamais gratuit, et très intelligent. Son clip est génial, sa musique aussi, inspirée du punk mais pas seulement. Son premier album, Worlds End Fm, est sorti avant l’été et il faut l’écouter !

 

 

« WATERLOO SUNSET »,

The Kinks

Un incontournable ! Un groupe authentique, né au cœur du Swinging London mais pas snob pour un sou, formé de gamins issus de la classe ouvrière. Dans les années 1970, leur musique, qu’on pourrait parfois qualifier de cheesy, est devenue ultra commerciale et tant mieux. Mais d’après moi, ce sont leurs premières chansons qui ont du sens…


 

 

« TRELLIC »,

Baxter Dury

Je me sens un peu obligé de glisser un morceau de mon répertoire, vu que je suis un Londonien pur jus… L’un des vers est inoubliable, mais pour moi seulement. Au début, je mentionne un gars de mon ancien label, Jack Travis : « Mr. Travis looks awfully proud ». Il ne l’a même pas remarqué. Pour l’anecdote, EDF l’a utilisé pour une pub et m’a donné plein d’argent, quand, dans le même temps, je leur devais au moins 4 000 livres ! Une situation ironique comme je les aime. 

 

 

 



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