L’entretien photographique de Philippe Delerm

Isabelle Lortholary et Alexandre Isard

Il est devenu célèbre en confessant son amour des blondes. Il y a vingt-six ans, La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules fut le livre le plus vendu (1,5 million d’exemplaires) et le plus lu pendant deux ans. Aujourd’hui, ces plaisirs minuscules sont devenus des Instants suspendus, avec toujours le même projet littéraire – « rendre nobles des choses qui ne le sont pas. Faire du grand avec du petit, du beau avec du moche » – et un hommage paradoxal à l’écrivain connu pour ses phrases qui mettent tant de temps à trouver leur point : « C’est en lisant Proust que j’ai eu envie d’écrire comme je le fais. Car il y a plein de textes courts dans La Recherche ». Son art de guetteur de l’éphémère débute avec une paire d’espadrilles mouillées, au retour d’une plage. Depuis, Delerm continue, donnant à ces instants une dimension d’horizon infini. Passer le doigt sur une vitre embuée, éplucher une pêche blanche à la peau pelucheuse, regarder par la fenêtre lorsqu’on est alité, observer la mouche de l’été dans la chaleur d’une pièce. « On a tendance à penser que parler de quelque chose que tout le monde connaît, c’est modeste. Au contraire, c’est ambitieux. » La nostalgie de certains gestes (Mousse à raser), de certains bruits (Le Moteur de la deux chevaux) ; quelques moqueries sur Balzac (Tête de veau gribiche à Issoudun : « la tête de veau gribiche, c’est comme Balzac : on mange surtout les mots, les premières bouchées. Puis on se lasse »). Philippe Delerm réveille ce qui sommeille en nous. Devant l’objectif de David Atlan, il répond à nos questions avec la simplicité qui le caractérise.

 

Quelle tête faites-vous quand on vous appelle Vincent ?

 

Vous à l’Académie française ?

 

Vous en tête des meilleures ventes en librairie ?

 

Vous lorsqu’on vous parle de La Première Gorgée de bière, vingt-six ans après sa parution ?

 

Vous quand vous pratiquez l’art d’être grand-père (de deux garçons) ?

Les Instants suspendus, éd. Seuil, 120 pages, 14,90 €....

Il est devenu célèbre en confessant son amour des blondes. Il y a vingt-six ans, La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules fut le livre le plus vendu (1,5 million d’exemplaires) et le plus lu pendant deux ans. Aujourd’hui, ces plaisirs minuscules sont devenus des Instants suspendus, avec toujours le même projet littéraire – « rendre nobles des choses qui ne le sont pas. Faire du grand avec du petit, du beau avec du moche » – et un hommage paradoxal à l’écrivain connu pour ses phrases qui mettent tant de temps à trouver leur point : « C’est en lisant Proust que j’ai eu envie d’écrire comme je le fais. Car il y a plein de textes courts dans La Recherche ». Son art de guetteur de l’éphémère débute avec une paire d’espadrilles mouillées, au retour d’une plage. Depuis, Delerm continue, donnant à ces instants une dimension d’horizon infini. Passer le doigt sur une vitre embuée, éplucher une pêche blanche à la peau pelucheuse, regarder par la fenêtre lorsqu’on est alité, observer la mouche de l’été dans la chaleur d’une pièce. « On a tendance à penser que parler de quelque chose que tout le monde connaît, c’est modeste. Au contraire, c’est ambitieux. » La nostalgie de certains gestes (Mousse à raser), de certains bruits (Le Moteur de la deux chevaux) ; quelques moqueries sur Balzac (Tête de veau gribiche à Issoudun : « la tête de veau gribiche, c’est comme Balzac : on mange surtout les mots, les premières bouchées. Puis on se lasse »). Philippe Delerm réveille ce qui sommeille en nous.…

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