Un garçon, une fille. Depuis quelques années, Maëva et Hugo brûlent les scènes rock hexagonales avec leur duo Bandit Bandit. Convoquant aussi bien le cinéma lynchien que la chanson française ou les volutes vénéneuses du Velvet Underground, le groupe a été repéré avec Maux, en 2019, et les aléas sanitaires n’ont pas affecté leur rage de vivre musicale. Enfin dans les bacs cet automne, le premier album de ce binôme fusionnel, 11:11, témoigne – sans surprise – d’une tension électrique contagieuse, entre riffs organiques et synthétiques bien sentis. Et un parti pris féministe plus qu’appréciable. Pour Bastille Magazine, Bandit Bandit choisit dix méfaits signés par d’autres paires gagnantes du pop-rock moderne et contemporain.
« JE T’AIME MOI NON PLUS »,
Serge Gainsbourg et Jane Birkin
Je t’aime moi non plus est une référence du répertoire français, au-delà du texte provocateur, censuré à l’époque sur plusieurs radios. Gainsbourg et Birkin marquent un tournant dans la chanson française et créent un véritable hymne à la hauteur du moment révolutionnaire qui s’ouvrait alors, à l’aune des années 1970.
« CHEAP AND CHEERFUL »,
The Kills
C’est la véritable bande originale du revival du rock garage des années 2000 ! Alison Mosshart et Jamie Hince réinventent les codes du rock avec une esthétique hyper léchée, carrément mode. Ce duo anglo-américain publie ces jours-ci un nouvel album, God Games, ce qui ne peut que nous réjouir. Alison est bien évidemment une référence absolue en tant que femme musicienne dans le rock…
« SUMMER WINE »,
Clara Luciani et Alex Kapranos
Clara et Alex transpirent le charme et le chic. Ils redonnent à ce titre culte (de Sinatra et Hazlewood, ndlr) une autre dimension, avec cette version bilingue voguant entre leurs influences communes plus anciennes et quelque chose de totalement actuel. Ce n’est jamais chose aisée de se réapproprier un titre aussi connu, incarné de si nombreuses fois, et pourtant ils le font brillamment.
« IT AIN’T ME, BABE »,
June Carter et Johnny Cash
Au-delà de leur histoire passionnelle qui résonne en nous comme aucune autre, cette reprise d’un titre mythique de Bob Dylan fait partie de la bande son de notre histoire. Nous aurons toujours un lien spécial avec ces deux artistes et cem orceau, dont le titre est même tatoué sur le bras gauche de l’un de nous deux !
« PENDANT QUE LES CHAMPS BRÛLENT »,
Niagara
On nous a souvent dit que nous étions la rencontre de Queens of the Stone Age et Niagara… la comparaison est vraiment hyper flatteuse ! Finalement, cette référence a sonné comme une évidence. Paru en 1990, leur album Religion, que nous avons tardivement découvert, fait partie désormais de notre discographie de chevet.
« TREAT ME LIKE YOUR MOTHER »,
The Dead Weather
Encore Alison Mosshart, et Jack White forcément ! Rien que pour le concept de ce clip bête et méchant… mais terriblement efficace. Le génie de Jack mêlé au charisme d’Alison fait de ce projet un ovni absolu, et l’album Horebound, où figure aussi I Cut Like a Buffalo, en est la synthèse parfaite.
« OH ! PARDON TU DORMAIS »,
Jane Birkin et Étienne Daho
Cet album réalisé par Étienne Daho et écrit par Jane Birkin, et tout spécialement ce titre, a réellement inspiré notre premier album, 11:11. Nous l’avons énormément écouté durant les pauses imposées des confinements. Affolant de sensibilité et de subtilités, il explore les confins de l’intime d’une manière rarement égalée ces dernières années dans la chanson française.
« COME TO ME »,
Mark Lanegan et PJ Harvey
Présent sur l’album Bubblegum, ce duo incarne la sensualité poussée à son paroxysme. Le cocktail est parfait, l’alchimie évidente entre la rockeuse anglaise et le crooner destroy américain. On ne pense à aucun autre titre capable de l’égaler !
« C’EST COMME ÇA »,
Les Rita Mitsouko
Comment ne pas faire référence à ce groupe absolument culte et tellement inspirant ? Catherine Ringer et Fred Chichin sont uniques et le temps n’a pas d’emprise sur leur musique. Ils ont secoué les codes. Ils ont imposé un son, une manière de faire, et d’être.
« TIME FOR HEROES »,
The Libertines
The Libertines a fait partie des groupes qui nous ont fait fantasmer sur un mode de vie idéalisé, à savoir le rock, la pluie londonienne, les potes, les soirées dans des salles obscures et l’éternel sentiment d’être un adolescent aux cheveux gras. À leur tête, Peter Doherty et Carl Barât, dont l’osmose artistique et l’amitié tumultueuse ont largement nourri le groupe.
Bandit Bandit, 11:11, Backdoor Records. En concert le 28 novembre à la Maroquinerie, Paris 20e, et en tournée en France.