Sur la place de Stamna, en Grèce, la Gitane me regarde dans les yeux en fumant lentement. « Tu veux que je lise ton avenir dans les lignes de la main ? » me dit-elle entre deux bouffées de cigarette. Dans ma tête, Nick Cave et Marianne Faithfull murmurent The Gypsy Faerie Queen.

Nikos Aliagas, portraits de femmes

Nikos Aliagas

Dans les jeux insaisissables de l’ombre et de la lumière, je cherche à trouver mon chemin en photographiant. J’ignore comment une lueur choisit son camp, elle est à la fois mirage et miracle dans le champ de vision si étroit d’un appareil photo. Les mécaniques de la lentille capturent et je ne fais que suivre cette étrange intuition qui me guide. Avant même que je perçoive clairement les contours du cadre, une urgence se projette face à moi, un instant qui dure une éternité ou un battement de cœur. Je ressens ce que je crois reconnaître dans un lointain écho, une réminiscence, un lien ancestral qui me relie à la chaîne humaine. Lorsqu’il s’agit de photographier une femme, je me relie de façon inconsciente aux archétypes féminins que je porte en moi: la grand-mère aveugle qui guide sa famille sous l’occupation allemande, la mère courageuse qui travaille dans les champs de tabac sous un soleil impitoyable, la sœur aimante à l’ombre des oliviers, l’artiste aux mains de fée, l’insaisissable sylphide des émois de mon adolescence, la nouvelle-née aux grands yeux, que je berce à l’aube de son arrivée. Toutes ces figures imaginaires ou réelles existent dans l’ADN de mon existence. 

Alors, en retenant mon souffle, je recherche dans cet espace-temps quelque chose qui m’invite et qui me dépasse. Je ne décide pas, je ne fais que recevoir la lumière que m’offre chaque instant. Dans mon songe photographique, ce qui meurt renaît, ce qui n’est plus sera, ce qui semble n’est déjà plus, tout est route, mouvement, doute et prière. Je ne peux concevoir une image, aussi banale soit-elle, sans sacralité. Il y a quelque chose de précieux et de fragile dans ces regards de femmes croisées au fil de mes pérégrinations, elles m’apparaissent comme dans un songe, quelque chose de furtif et d’essentiel qui me retient à la vie. N. A.

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Dans les jeux insaisissables de l’ombre et de la lumière, je cherche à trouver mon chemin en photographiant. J’ignore comment une lueur choisit son camp, elle est à la fois mirage et miracle dans le champ de vision si étroit d’un appareil photo. Les mécaniques de la lentille capturent et je ne fais que suivre cette étrange intuition qui me guide. Avant même que je perçoive clairement les contours du cadre, une urgence se projette face à moi, un instant qui dure une éternité ou un battement de cœur. Je ressens ce que je crois reconnaître dans un lointain écho, une réminiscence, un lien ancestral qui me relie à la chaîne humaine. Lorsqu’il s’agit de photographier une femme, je me relie de façon inconsciente aux archétypes féminins que je porte en moi: la grand-mère aveugle qui guide sa famille sous l’occupation allemande, la mère courageuse qui travaille dans les champs de tabac sous un soleil impitoyable, la sœur aimante à l’ombre des oliviers, l’artiste aux mains de fée, l’insaisissable sylphide des émois de mon adolescence, la nouvelle-née aux grands yeux, que je berce à l’aube de son arrivée. Toutes ces figures imaginaires ou réelles existent dans l’ADN de mon existence.  Alors, en retenant mon souffle, je recherche dans cet espace-temps quelque chose qui m’invite et qui me dépasse. Je ne décide pas, je ne fais que recevoir la lumière que m’offre chaque instant. Dans mon songe photographique, ce qui meurt renaît, ce qui n’est plus sera, ce qui semble n’est…

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