Malgré les mois de doutes et de luttes incertaines, sans doute pouvons-nous enfin l’affirmer : oui, « culture kills ». Mais elle ne tue que ce qui veut la tuer.
Plus que des commerçants, ce sont des symboles de la capitale. Leurs fameuses boîtes, un temps menacées, resteront.
Qu’on y vienne pour chercher un livre, ensoleiller son café du matin, accompagner ses transports quotidiens ou raconter à son enfant de belles histoires... Les quais, lieu d’anthologie de la vie parisienne, sont toujours habités par les bouquinistes. Plus qu’un lieu de passage, leurs étals représentent l’échange et le partage. Catalyseurs du mouvement de la capitale, ils nous offrent des oasis au-delà de l’agitation des rues et du brouhaha continu. Au coin des monuments les plus célèbres de Paris, les gens viennent par centaines se perdre dans ces éventaires, entre livres, affiches, amulettes et talismans.
À chacun sa chasse aux trésors. On ne sait jamais vraiment ce qu’on vient chercher, mais on finit toujours par trouver son butin.
Ces boîtes vertes incarnent et symbolisent ce temps en suspens, marquées par l’usure et le défilement des saisons. Elles n’ont pas seulement orné les quais pendant de nombreuses années mais aussi ont gardé en elles les traces de chacune des époques traversées. Elles sont le temps et l’imaginaire de Paris.
Aujourd’hui, c’est un soulagement que les bouquinistes ne quittent pas l’espace qui leur est accordé. Qu’ils puissent encore nous guider et nous détourner des temps comptés. Et davantage qu’une victoire, c’est un combat bien plus grand qu’ils portent en étendard secret: celui de notre culture, et de sa pérennité.
Malgré les mois de doutes et de luttes incertaines, sans doute pouvons-nous enfin l’affirmer : oui, « culture kills ». Mais elle ne tue que ce qui veut la tuer.
Viser une certaine forme d’intemporalité, voilà ce qui comptait. Car quoi de plus intemporel que les bouquinistes bordant notre Seine ?
On ne saurait plus vraiment dire quel a été le premier décor de Paris. Il fallait rendre aux livres le quatrième mur de la scène parisienne.
Comme une maison dans laquelle on habiterait depuis des décennies, les bouquinistes nous gardent de découvrir quelques secrets. Rendre au détail son importance vitale.
Le temps fit si bien son œuvre qu’on ne saurait plus dire qui fut le premier à les nommer ainsi. Est-ce même un nom, ou bien un titre ?
On associe aux bouquinistes seulement leurs « bouquins ». Mais leurs éventaires recèlent de tant de merveilles que nous pourrions tout aussi bien les nommer « merveillistes ».
Saint-Michel se joue en double sentinelle. Nous ne saurions plus vraiment dire qui de Notre-Dame ou des bouquinistes nous protège en secret.
Penser aux bouquinistes, les contempler, c’est un peu se livrer à une mise en abîme. Nous voyons Paris dans ce qui définit Paris.
S’oser aux bouquinistes, c’est s’oser aux trouvailles de toutes les natures. Quitte à chercher, autant ne rien avoir à perdre.
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Plus que des commerçants, ce sont des symboles de la capitale. Leurs fameuses boîtes, un temps menacées, resteront. Qu’on y vienne pour chercher un livre, ensoleiller son café du matin, accompagner ses transports quotidiens ou raconter à son enfant de belles histoires... Les quais, lieu d’anthologie de la vie parisienne, sont toujours habités par les bouquinistes. Plus qu’un lieu de passage, leurs étals représentent l’échange et le partage. Catalyseurs du mouvement de la capitale, ils nous offrent des oasis au-delà de l’agitation des rues et du brouhaha continu. Au coin des monuments les plus célèbres de Paris, les gens viennent par centaines se perdre dans ces éventaires, entre livres, affiches, amulettes et talismans. À chacun sa chasse aux trésors. On ne sait jamais vraiment ce qu’on vient chercher, mais on finit toujours par trouver son butin. Ces boîtes vertes incarnent et symbolisent ce temps en suspens, marquées par l’usure et le défilement des saisons. Elles n’ont pas seulement orné les quais pendant de nombreuses années mais aussi ont gardé en elles les traces de chacune des époques traversées. Elles sont le temps et l’imaginaire de Paris. Aujourd’hui, c’est un soulagement que les bouquinistes ne quittent pas l’espace qui leur est accordé. Qu’ils puissent encore nous guider et nous détourner des temps comptés. Et davantage qu’une victoire, c’est un combat bien plus grand qu’ils portent en étendard secret: celui de notre culture, et de sa pérennité.
Malgré les mois de doutes et de luttes incertaines, sans doute pouvons-nous enfin l’affirmer : oui, « culture kills ». Mais elle ne tue que ce qui veut la tuer.
Viser une certaine forme d’intemporalité, voilà ce qui comptait. Car quoi de plus intemporel que les bouquinistes bordant notre Seine ?
On ne saurait plus vraiment dire quel a été le premier décor de Paris. Il fallait rendre aux livres le quatrième mur de la scène parisienne.
Comme une maison dans laquelle on habiterait depuis des décennies, les bouquinistes nous gardent de découvrir quelques secrets. Rendre au détail son importance vitale.
Le temps fit si bien son œuvre qu’on ne saurait plus dire qui fut le premier à les nommer ainsi. Est-ce même un nom, ou bien un titre ?
On associe aux bouquinistes seulement leurs « bouquins ». Mais leurs éventaires recèlent de tant de merveilles que nous pourrions tout aussi bien les nommer « merveillistes ».
Saint-Michel se joue en double sentinelle. Nous ne saurions plus vraiment dire qui de Notre-Dame ou des bouquinistes nous protège en secret.
Penser aux bouquinistes, les contempler, c’est un peu se livrer à une mise en abîme. Nous voyons Paris dans ce qui définit Paris.
S’oser aux bouquinistes, c’est s’oser aux trouvailles de toutes les natures. Quitte à chercher, autant ne rien avoir à perdre.
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