Le livre au cœur du Grand Est

Hugo Lafont

Mais que se passe-t-il cette année dans le Grand Est ? De Metz à Strasbourg, le mois d’avril débuta les festivités d’une année 2024 placée sous les auspices de la Culture avec un grand C. Et non sans raison… Pour la première fois, le titre « Capitale mondiale du livre UNESCO » fut décerné à Strasbourg, seule ville française à faire l’objet d’une telle consécration depuis la création du label en 2001. De quoi valoriser davantage l’importance des évènements littéraires décennaux parsemant la région.

Si le lancement officiel de la programmation de Strasbourg Capitale mondiale du livre se déroula le 23 avril après plusieurs années de préparation, une autre métropole Grand-Estoise fit rayonner la littérature quelques jours plus tôt. Pour sa 37ème édition, le festival « Le livre à Metz » réitéra ses conférences, remises de prix et rencontres uniques avec de grands écrivains et journalistes issus de toute la francophonie. Avec pour invités d’honneur Éric Fottorino et les illustrateurs Frédéric Pillot et Franck Pé, le festival désormais emblématique dirigé par Aline Brunwasser, conjuguant comme aucun autre littérature et journalisme, s’est articulé cette année autour du thème « Gare aux apparences ». À l’heure de la désinformation, des « infox » et des manipulations médiatiques du langage, il s’agissait pour le festival de nous inciter « à aller au-delà de ce qu’on veut bien nous montrer » et de nous inviter « à discerner la duplicité et l’ambivalence des discours, à comprendre l’art de manipuler les mots et le langage ».

On a pu entre autre y entendre Boualem Sansal plaider pour un monde libre le temps d’un grand entretien, l’autrice japonaise Ryōko Sekiguchi nous rappeler l’importance des sensations, ou encore Valérie Zenatti et Grégoire Kauffmann s’interroger sur les ressorts de la violence…

 

 

Le festival a par ailleurs consacré Sylvain Prudhomme pour son livre L’enfant dans le taxi (Éditions de Minuit) en lui faisant remporter le prix Frontières initié par l’Université de Strasbourg, tandis que Hôtel de la folie (Seuil) du journaliste David Le Bailly a été plébiscité par les lecteurs pour le prix Marguerite-Puhl-Demange. À l’aide de pas moins de 200 intervenants le temps d’un week-end, « Le livre de Metz » assure chaque année la nécessité primordiale de son existence alors que les frontières entre fiction et réalité, mensonge et vérité nous apparaissent toujours plus poreuses et perméables… Que demeure pour longtemps cette ambition de nous faire entendre les voix de la vérité.

À un peu moins de 200 kilomètres de là, ce fut donc Strasbourg qui prit les rênes du livre, et ce pour une année. Au lendemain de l’inauguration de la programmation autour du label « Capitale du livre UNESCO », c’est le Salon de l’Illustration qui ouvrit ses portes pour la 9ème fois consécutive. Du 24 avril au 19 mai, cette édition a pour ambition « de montrer que l’illustration est, plus que jamais à Strasbourg, à son apogée ». Et cela serait un euphémisme de déclarer que tous les moyens ont été mis en oeuvre pour nous l’affirmer.

Au travers d’innombrables évènements, salons et expositions, la ville nous invite à découvrir et redécouvrir les oeuvres d’une multitude d’artistes de toutes les époques et de tous les coins du monde. De la rétrospective dédiée à l’illustratrice Julie Doucet au musée Tomi Ungerer, en passant par la constellation Gustave Doré dans la Galerie Heitz du Palais Rohan, tous les points de vue sur le monde se réunissent en quelques rues à peine. Ces rues dans lesquelles brillent la joie de rendre visible le travail des auteurs et autrices nous révélant les beautés diverses de notre monde. Comment ne pas inviter à s’y précipiter ? Une chose est sûre, c’est que les livres et la culture ont de la chance cette année d’avoir le Grand Est pour porte-parole ! »

 



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