Figure majeure de l’art du xxe siècle, le Suisse a manifesté toute sa vie le désir de lier intimement 1er et 3e arts, en peignant certaines de ses sculptures en plâtre et en bronze.
C’est la volonté de faire des figures «vivantes», qui pousse Alberto Giacometti (1901-1966) à s’emparer de sa palette et de ses pinceaux pour «animer» ses sculptures. Il y est encouragé par son goût de l’art de l’Antiquité archaïque, de l’art des primitifs italiens et des arts non-occidentaux.
«Il ne faut pas parler de sculptures peintes, seulement de sculptures», expliquait l’artiste suisse à son galeriste, Pierre Matisse, en 1950. «La couleur fait partie de la sculpture, elles sont peintes à l’huile comme les tableaux.» Les plâtres peints ont été conservés pour la plupart par l’artiste, ce qui a préservé la fraîcheur des couleurs.
Giacometti procède dans ses premières expérimentations, durant sa période pré-surréaliste, par aplats de peinture, avec une palette assez libre et plutôt naturaliste. Les œuvres de l’après-guerre voient plutôt la peinture remplacée par les incisions que l’artiste inscrit dans la matière pour «dessiner» la surface de ses figures.
Les interventions colorées sont alors faites au moyen de hachures et de traits réalisés dans une gamme limitée au rouge-brun-noir. Alberto Giacometti reviendra aux aplats de peinture dans sa dernière période, notamment avec les grands bronzes peints qu’il installe à l’orée des années 1960 dans la cour de la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, sans prendre garde à l’effet prévisible des intempéries.
Alberto Giacometti, vers 1935.
© Rogi André © Succession Alberto Giacometti
Ne pas parler de sculptures peintes,
exposition à l’Institut Giacometti, Paris 14e, jusqu’au 3 novembre.
Alberto Giacometti
Tête d‘homme sur tige, 1946-1948
Plâtre peint 23 × 8 × 9 cm, Fondation Giacometti
© Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2024
Alberto Giacometti
Quatre figurines de Londres, version A, 1965
Plâtre peint 14 × 22 × 4 cm, Fondation Giacometti
© Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2024
Alberto Giacometti
Tête d‘homme sur tige,
1946-1948 Plâtre peint 23×8×9 cm, Fondation Giacometti
© Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2024
Alberto Giacometti
Institut Giacometti
© Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2024
Alberto Giacometti
Deux femmes debout et figurine dans une cage, c. 1950
Huile sur panneau de bois 184 × 78,4 cm, Fondation Giacometti
© Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2024
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Figure majeure de l’art du xxe siècle, le Suisse a manifesté toute sa vie le désir de lier intimement 1er et 3e arts, en peignant certaines de ses sculptures en plâtre et en bronze. C’est la volonté de faire des figures «vivantes», qui pousse Alberto Giacometti (1901-1966) à s’emparer de sa palette et de ses pinceaux pour «animer» ses sculptures. Il y est encouragé par son goût de l’art de l’Antiquité archaïque, de l’art des primitifs italiens et des arts non-occidentaux. «Il ne faut pas parler de sculptures peintes, seulement de sculptures», expliquait l’artiste suisse à son galeriste, Pierre Matisse, en 1950. «La couleur fait partie de la sculpture, elles sont peintes à l’huile comme les tableaux.» Les plâtres peints ont été conservés pour la plupart par l’artiste, ce qui a préservé la fraîcheur des couleurs. Giacometti procède dans ses premières expérimentations, durant sa période pré-surréaliste, par aplats de peinture, avec une palette assez libre et plutôt naturaliste. Les œuvres de l’après-guerre voient plutôt la peinture remplacée par les incisions que l’artiste inscrit dans la matière pour «dessiner» la surface de ses figures. Les interventions colorées sont alors faites au moyen de hachures et de traits réalisés dans une gamme limitée au rouge-brun-noir. Alberto Giacometti reviendra aux aplats de peinture dans sa dernière période, notamment avec les grands bronzes peints qu’il installe à l’orée des années 1960 dans la cour de la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, sans prendre garde à l’effet prévisible des intempéries. Alberto Giacometti, vers 1935. ©…
