Ici, il y a le ciel. En dessous, le passage d’un train fait vibrer les rails. Son bruit traverse l’air froid, atteint un homme qui s’immobilise le long des voies. L’homme presse ses oreilles de ses mains entières, posées bien à plat. Il ouvre la bouche. Aucun son ne sort. Le train disparaît. L’homme claque des doigts trois fois, repart.
On le voit traverser une rivière gelée, à tout petits pas, se tenir à la rambarde d’un pont en bois. Ses jambes cherchent l’équilibre. Il s’accroupit, son buste glisse jusqu’au sol. Il reste là longtemps, regarde son reflet se mélanger à celui du ciel dans la glace. À l’heure où tout est bleu, l’homme se remet en marche. On le regarde avancer jusqu’aux maisons au creux des collines. Tout autour du village, c’est de la terre, dure et froide. Les toits sont blancs. Sur la première habitation, l’homme fixe les lettres peintes indiquant: ici, personne ne vit. Il entre.
J’habite là où tout s’arrête.
En dessous du ciel se trouve la maison de l’homme. On le suit jusqu’à l’intérieur. L’homme est assis dans un fauteuil face à la fenêtre. La lampe frontale sur sa tête diffuse une lumière orangée. On le regarde. Il frotte ses cheveux, compte les lignes de ses mains, elles sont quatre. La maison est silencieuse, il claque ses pieds par terre, elle perd son silence. Il frotte ses paumes l’une contre l’autre, proche de son visage, sa peau est sèche, le bruit est sec, juste assez fort pour lui. De ses mains, il cache ses yeux et s’endort. À son réveil il souffle dans ses paumes, se frotte le visage, se lève. Il colle son front à la fenêtre couverte de buée. Il se balance sur un pied.
Hier, j’ai remarqué que mes mots disparaissent.
Il regarde la route craquelée. La brume camoufle des lignes électriques, des arbres morts, pliés par la neige. Une branche est tombée sur le toit de la maison d’en face. Des tuiles se sont écrasées sur l’herbe. Des planches clouées recouvrent quelques-unes des fenêtres. À la limite de la brume, on aperçoit le rouge d’une station-service. Les néons sont éteints depuis longtemps. Un pickup Toyota est garé devant, le pare-brise est cassé, la portière passager est ouverte, de la mousse s’y étend. L’homme répète le mot rouge plusieurs fois, de plus en plus fort. Il se tait, écoute, personne ne répond.
L’homme est dehors. On se tient tout près de lui. Il secoue ses mains tout autour de sa tête, s’approche d’une poubelle en métal, jette le couvercle dans les airs. Le bruit de ferraille remplit ses oreilles. Le village reste muet.
On passe sous un porche en pierres sèches. La ruelle zigzague entre deux maisons aux volets fermés. Des fougères poussent dans les fissures, les murs sont couverts de lierre en paquets. On s’arrête sur une esplanade ronde. L’homme se dirige vers le café de la place. L’enseigne est abîmée, les lettres à peine visibles. Dans la salle, les couverts sont mis. Sur une table, une tasse de café entamée, un plat rempli de poussière. La porte d’entrée est verrouillée. Le matin est froid. De la buée sort de la bouche de l’homme. Sur la place, il ramasse une feuille de chêne, l’approche de son visage, parle très fort.
La voix des lieux, c’est ma voix.
La feuille ne bouge pas, l’air n’a pas vibré. L’air ne vibre plus depuis des mois.
L’homme sait que ses mots se perdent. Chaque jour des choses se passent, et jamais aucun corps n’est aperçu. On le suit. Il parle à voix haute, sans savoir qui ses mots atteignent. Lorsqu’on s’approche, on peut l’entendre chantonner. Le ciel lui répond en lui offrant ses premiers rayons. Un oiseau traverse un nuage. On regarde les ailes de l’oiseau, elles ne battent pas.
Dans le village, le silence est arrivé petit à petit. On a vu des personnes s’asseoir sur la place. Elles ont mangé du pain dans les maisons. Elles se sont réchauffées au café. Elles se sont retrouvées souvent, pour parler. Elles ont cultivé la terre. Aujourd’hui, personne ne s’occupe de ce qui pousse. Il n’y a pas de voix dans les ruelles. Plus de corps visibles. Il y a l’homme et les mouvements qu’il entend, les lumières qu’il voit. Quelque chose subsiste.
Un jour il entend des bruits de pas, une nuit ce sont deux yeux qui brillent sous la lune. Des portes claquent, des rideaux se ferment. Une casserole d’eau frémit. Personne ne s’en occupe et l’eau s’évapore, le feu s’éteint de lui-même. L’homme entend ça, voit ça, à travers les fenêtres. Ce matin, il y a des traces de pas dans la neige. Les semelles ne sont pas les siennes.
Les personnes qui vivent ici n’ont pas d’image.
L’homme avance jusqu’à l’imposant bâtiment rose intitulé mairie, monte les trois marches le séparant de l’entrée, sort une clé dorée, la porte pivote sur ses gonds, s’ouvre. Le maire, c’est lui. Dans le couloir, il se déshabille, enfile le costume trois pièces pendu à la patère brillante. Il arrange la cravate devant un miroir juste à côté. Il a une soif immense. L’eau du robinet coule, elle est rouillée. Il attend, elle est orange, il ne boit pas, il a l’habitude. On est dans son dos, on regarde avec lui le reflet de son visage dans le miroir. Il a des rides creuses et sèches, mais les yeux plein de ciel.
On le suit jusqu’à une grande salle, une table est au centre, trente personnes peuvent s’y asseoir. Il s’installe sur la chaise face à nous, lève la tête dans notre direction. Le silence est difficile aujourd’hui. Il allume la radio posée sur une pile de dossiers en cours, tourne la molette du volume vers la droite pour que le son remplisse tout. Des paroles sont prononcées, il essaye de leur répondre, il ne peut pas. Cette musique est douce. Tu m’emmènes – tu pars en voiture loin de chez moi – s’il-te-plaît ne conduis pas vers la maison – montre-moi les trois océans – loin de ma terre – on ne m’attend pas – je n’ai nulle part – si je sors de la route tu me perdras – tu me perdras mille fois – je perdrai tes paroles.
L’homme coupe la musique et claque trois fois les mains l’une contre l’autre, trois fois sur ses joues, trois fois sur ses cuisses. Il ouvre le dossier urgent. Derrière son épaule, on lit l’article 1 de la loi langage, en même temps que lui – tout mot sans réponse n’est pas utile. L’homme soupire, regarde ses paumes vides, attend. Il dévisse son stylo plume, le tient entre le pouce et l’index, il signe en tremblant.
Mes mots perdus sont signés.
La main s’arrête, se pose sur la table. L’autre main prend le dossier suivant sur la pile, l’ouvre. Loi du toucher. Il lit lentement, à voix haute, l’article 6 – il est interdit de toucher la terre autour du village, de marcher dessus, de la traverser. Au contact de sa voix, l’air se densifie, les doigts de l’homme deviennent blancs. Il les réchauffe avec son souffle. Le froid est de plus en plus grand, il relit en claquant des dents l’article – il est interdit de toucher la terre autour du village, de marcher dessus, de la traverser.
Ici la terre n’importe pas, je n’ai besoin que du ciel.
Le capuchon du stylo à peine enlevé, il sent une main se poser sur la sienne. Une sensation de main froide. Il ouvre les doigts, le stylo tombe sous la table.
Ce qui se passe à la surface de ma main n’est pas vrai.
L’homme regarde ses deux paumes vides et gelées. La case signature reste vierge. Les chaises de la salle se reculent, s’avancent de nouveau contre la table. On s’est assis.
L’air a bougé. Je ne vois personne.
Autour de la table, on murmure. On habite ici, on se tient debout dans le jour, dans la nuit, on est assis devant toi. Ce sont plusieurs personnes qui s’adressent à l’homme, leurs voix sont faibles. Il n’entend presque rien, il a très froid. Les voix se font plus fortes. On t’entend, on lit ce que tu lis, on regarde ton visage, tu es fatigué. On te voit marcher. Le silence que tu entends partout, on le fabrique. Les voix remplissent maintenant tout l’espace de la pièce. Tu parles tout seul, nous écoutons. Lorsque tes doigts sont froids, c’est notre souffle.
Les mots perdus, on les abrite, on les plante dans la terre, on les garde.
On crie dans son oreille, un jour tu nous verras, on pourra te répondre. L’oreille de l’homme devient blanche, on est plusieurs à hurler la même phrase: tu n’es pas seul. Son visage prend la couleur du lait, il grimace, ses yeux s’ouvrent. Il rassemble les dossiers les plus proches de lui, se précipite vers la sortie. Il passe devant le miroir où son reflet n’apparaît plus, à côté de la patère, devant ses vêtements, il fonce vers la porte d’entrée, saute les trois marches de la mairie.
Ses pieds glissent et claquent contre le sol couvert d’une fine couche blanche. L’homme ne sent ni ses mains ni ses pieds, il court et ses jambes tremblent, l’intérieur de sa poitrine est figé. L’air est dense, c’est un poids trop lourd pour entrer dans ses poumons. Il doit trouver du ciel pour respirer. On coince l’homme quelques instants contre la porte d’une maison. Il est écrit sur une plaque accrochée au mur: les disparus sont ici. L’homme se penche, ramasse une poignée de graviers qu’il lance dans notre direction. Il pose ses phalanges contre ses paupières, tape trois fois et chante – je n’ai nulle part – si je sors de la route tu me perdras – tu me perdras mille fois – je perdrai tes paroles – je n’ai que le ciel – le ciel c’est moi. On encercle l’homme, on touche la racine de ses cheveux, son menton, ses clavicules, on colle nos bouches à ses tympans. L’homme se tord, secoue son corps, il y a trop de voix dans ses oreilles, beaucoup trop de voix pour rester proche du sol.
Au bout d’une rue, il tend les bras vers le ciel, fait un petit bond, ses pieds décollent, il pousse très fort sur ses talons. Ses bras s’écartent, ses omoplates se rejoignent, il prend de la hauteur, sa cravate cogne ses yeux, il rejoint les nuages, il voit l’oiseau dont les ailes ne battent pas, il regarde le village immobile en dessous, il rit.
Je suis le ciel. Je fais le jour et la nuit.
Il se laisse flotter. Ferme les yeux. Soupire. Nos voix gravitent autour de lui. Tu n’oublies pas la terre. Tu touches la terre, tu dois bien toucher la terre, tu ne peux rien empêcher seul. On chuchote. On pose nos mains partout, sur les yeux de l’homme, sur ses cheveux, sur sa bouche, sur son cou, son torse, son cœur, ses poumons, à l’intérieur de son ventre, dans les veines qui le traversent. On le porte. On descend vers le village.
L’homme passe à travers le toit de sa maison, le plafond n’est pas troué, il ne peut pas comprendre ce qui vient d’arriver. Il ferme les rideaux, les volets, tout devient sombre. Il attend la nuit sans manger, il a très froid, enfile un deuxième pantalon, d’autres pulls, dans le noir. Dehors, nos voix circulent. Il s’installe dans son fauteuil, son dos se courbe, il embrasse doucement le duvet de ses bras, tapote le mou de ses joues trois fois. Son visage s’éteint. Il s’endort. Le matin suivant, il ouvre les volets, l’air est clair, sa respiration normale. La maison est silencieuse, il claque les orteils contre le parquet, frotte les sourcils de ses doigts secs. On observe l’homme sortir de chez lui.
Je ne connais que le ciel.
Et l’homme cherche le ciel du regard, seul le sol apparaît, couvert de traces de semelles qui ne sont pas les siennes, les mêmes formes qu’hier. Il lève une nouvelle fois la tête, sa vision s’achève à la bordure des toits. Au-dessus, plus rien n’existe.
Si le ciel a disparu, je ne suis pas le ciel.
Ce n’est pas l’heure de la nuit mais le village est sombre. Seuls les réverbères éclairent les parvis des maisons et la lisière des arbres. L’homme essaye de trouver le ciel, court vers la rivière. Il y a toujours vu son reflet. Il se penche. On se penche avec lui. À la surface, ni silhouette ni visage, pas de bleu azur ou de gris d’hiver. Le ruisseau ne reflète rien. Il marche et sent le froid grandir, l’air se charger de présence. On le suit. On ne le laissera pas sans cris dans les oreilles. On dit, tu n’es pas le ciel parce que tu n’es pas seul.
L’homme rejoint la grande place, fait quelques bonds pour s’envoler, ses pieds restent collés, le sol ne se dérobe plus, ses orteils sont agrippés aux crevasses. Arrivé devant la mairie, l’homme s’écroule. Sa joue contre la neige fraîche. On s’approche du corps tombé. On l’entoure. On murmure, tu ne peux pas échapper à la terre, tu as besoin d’elle. Il se roule en boule, s’immobilise. On lui caresse le dos, doucement. On chuchote, il faut que tous les mots trouvent des réponses. Il refuse d’entendre.
Je vais écrire que le ciel ne peut pas disparaître.
L’homme se lève d’un coup, se précipite vers la mairie, s’assoit dans la grande salle de réunion, toutes les chaises se reculent, et s’avancent vers la table. Il fouille dans un tiroir pour trouver une feuille et un stylo, enfile sa cravate et écrit, dans la loi des éléments existants, article 7 – Le ciel a l’interdiction de disparaître. Il signe. On est face à lui. Il ne nous voit pas. Il regarde un instant le creux de ses mains vides. On fait tomber une feuille d’un dossier, elle glisse sur la grande table dans sa direction. C’est l’article 1 de la loi langage, celui qu’il a signé hier – tout mot sans réponse n’est pas utile.
La loi qu’il écrit – le ciel a l’interdiction de disparaître – qui répond aux mots dont elle est faite? Dans la salle, aucun bruit. On retient notre souffle. Seule la chaise de l’homme grince quand il se lève. On le laisse avancer vers la fenêtre du bureau, mettre sa main sur la poignée. Il hésite. Doucement, la poignée se tourne. L’homme tord son buste en direction du haut. On ne bouge pas. Il reste penché longtemps. Se relève. Ferme la fenêtre. Se tourne vers nous. Laisse glisser son corps jusqu’au sol. Il entoure les genoux de ses bras, se berce. Il chantonne – si je sors de la route tu me perdras – tu me perdras mille fois – je perdrai tes paroles – je n’ai que le ciel – le ciel ne reviendra pas.
Le silence est arrivé il y a déjà longtemps. Petit à petit, les habitants ont arrêté de raconter des histoires. Ils se sont tus, ont disparu. On est restés. On a archivé les mots sous la terre pour contrer ce silence. Un matin, le ciel s’est foncé, le soleil est devenu noir, un jour, deux jours, une éclipse constante. Personne ne voyait plus personne. Elle s’est terminée, on a continué à ne plus se voir, transparents dans la lumière. L’homme n’a pas dormi, il s’est rendu à la mairie, a signé des lois seul. Il est maire, il a toujours fait ça. Le troisième jour, il a dormi. À son réveil le ciel était de nouveau bleu, le village vide. Et lentement, ses paroles ont disparu, elles attendent quelque part sous la terre. En ce moment même, on enterre ses mots.
Il chantonne et peu à peu sa voix disparaît. Il ne reste plus que ses lèvres écartées. Le creux de ses mains est vide. Une larme coule sur sa joue.
On s’avance vers l’homme, on peuple l’air avec nos peaux transparentes, on le touche.
Doucement, on l’aide à se mettre debout. Des mains soutiennent son dos. D’autres se glissent sous ses aisselles. D’autres se posent sur sa nuque. Poussent les cuisses, activent le mécanisme des hanches. On dit, viens, viens avec nous. L’homme réagit à peine. On le porte jusqu’à la sortie de la mairie, on marche dans les rues, on lui montre la direction, on lui chuchote de ne pas chercher le ciel ici. Dans la vitre brillante de la station-service, le pickup Toyota couvert de mousse et la devanture rouge entourée d’ombre. La vitrine ne nous reflète pas. On l’emmène vers le bord du village, où rien d’autre n’est visible que le sol fait d’une terre compacte. Nos voix lui demandent d’avancer encore. On soutient le buste qui s’affaisse, porte son poids le long des voies ferrées. Dans l’eau glacée des flaques, pas de reflet. On fait flotter nos corps au-dessus de la route vers la pente des collines. À nos côtés, des arbres craquent sous le poids des flocons. Ni nuages, ni rayons chauds, aucun oiseau qui ne bat pas des ailes. Il n’y a que l’homme au milieu de nous, le chemin qui s’ouvre et encore le chemin jusqu’à on ne sait où.
L’homme s’épuise, nos corps se confondent, il y a un peu de ses particules en chacun de nous, ses mains et les nôtres se dispersent dans l’air autour. On ne fait plus de traces dans la neige. Nos pieds glissent au-dessus des champs déchirés par l’hiver, à côté de la ligne ferroviaire. Aucun train ne passe. Au bout des collines, l’homme a disparu, son enveloppe incorporée aux nôtres. Alors, on fait un abri avec nos mains, on tourne nos voix vers l’intérieur. On dit, tu vois, ici s’arrête la terre. Maintenant, il faut traverser. On inspire une dernière fois, ensemble, on glisse nos doigts sur nos yeux pour fermer les paupières, on s’enfonce sous la surface, les pieds, les genoux, le ventre, le corps entier, la bouche, les yeux, la tête. On laisse la terre nous absorber.
Je suis couché sous une étendue bleu clair, je vois mes jambes, mes bras, mes doigts. Je tape des mains trois fois. Un oiseau bat des ailes. Le café de la place est éclairé. L’air est rempli de rires et d’éclats de voix. Je relève le torse. Autour de moi se trouvent des personnes bien visibles. Debout, elles forment un grand cercle. Leurs épaules se touchent. Elles attendent que la ronde soit complète pour commencer à parler. Entre deux corps, il reste un creux. Les personnes me tendent la main, m’invitent à les rejoindre. Elles me disent que tous les mots doivent être reçus, qu’un mot sans réponse n’est pas utile. Un mot, sans les réponses qui peuvent lui être données, disparaît toujours. Il neige. Je regarde la trace de nos semelles marquer le sol. Je souris. Au-dessus de nous, un rayon traverse un nuage. Je pense, ici, il y a le ciel, la terre partout, nous existons par ce qui est hors de nous.
Emma Doude van Troostwijk est née en 1999 dans une famille d’origine néerlandaise. Elle a grandi en Alsace. Après des études de philosophie, elle s’oriente vers le théâtre, travaillant comme assistante de mise en scène. Paru en 2024, Ceux qui appartiennent au jour (éd. de Minuit) est son premier roman.
Adrien Lafille est l’auteur de quatre romans dont La Transparence (éd. Vanloo) et tout récemment, Le Feu extérieur (éd. Corti). Il écrit aussi pour des revues et s’occupe de Confiture parution dont il est l’initiateur et le directeur.
illustration Emmanuelle Leleu...
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