À la page

Par Léonard Desbrières

Il était une fois dans les Amériques de David Grann, traduit de l’anglais par Valeria Costa-Kostritsky et Damien Aubel, éd. du Sous-Sol, 496 p., 24,90 €. En librairies le 7 mai.

ENQUÊTES AU LONG COURS


 

Deux ans après Les Naufragés du Wager, paraît dans une très belle édition un recueil de certains reportages emblématiques du saint patron de la non-fiction: l’Américain David Grann. Côté face, un diptyque composé de deux enquêtes au long cours signées pour The New Yorker. Chronique d’un meurtre annoncé consacré à l’affaire Rodrigo Rosenberg et Yankee Commandante sur les traces de William Alexander Morgan, figure trouble de la révolution cubaine. Côté pile, La Cité Perdue de Z, livre culte porté à l’écran par James Gray, récit du destin tragique de Percy Fawcett, explorateur britannique qui, pendant l’entre-deux guerre, a sacrifié sa vie pour retrouver au cœur de l’Amazonie la piste d’une supposée civilisation avancée. Magistral.

 

 

 

 

 

Le Retour du roi Jibril dir. Ramsès Kefi et Rachid Laïreche, éd. L’Iconoclaste, 275 p., 20,90 €

 

UN NOUVEL IMAGINAIRE DES BANLIEUES


Faïza Guène, la pionnière, avec Kiffe kiffe demain, Mathieu Palain, Salomé Kiner, Hadrien Bels et quelques autres encore… dans Le Retour du roi Jibril, les journalistes Ramsès Kefi et Rachid Laïreche ont rassemblé autour d’eux les Avengers du roman des quartiers populaires, ceux qui racontent sans fard ni fantasme leur beauté et leur colère, pour continuer à façonner un nouvel imaginaire des banlieues. Après avoir rêvé du quartier de la Tortue, dans lequel il passait ses été plus jeunes, Jibril, 32 ans, décide de retourner aux sources. Dans le hall de la tour F, celui qu’on surnommait « le Roi » pour son art de la tchatche, renoue avec sa bande, se laisse à nouveaux bercer par les contes de la cité. Comme si la magie n’avait jamais cessé d’opérer.

 

 

 

 

 

Chagrin d’un chant inachevé de François-Henri Désérable, éd. Gallimard, 208 p., 20 €

 

ON THE ROAD AGAIN


François-Henri Désérable poursuit sa brillante reconversion en écrivain voyageur. Deux ans après L’Usure d’un monde, aventure iranienne dans les pas de Nicolas Bouvier, en plein mouvement Femme, Vie, Liberté, il s’élance cette fois à travers l’Amérique du Sud pour reproduire l’illustre périple entrepris par Alberto Granado et Ernesto « Che » Guevara en 1951. De Buenos Aires à Caracas, à moto mais aussi en stop et même en bateau, on embarque pour une folle équipée sauvage au cours de laquelle l’auteur distille avec style et humour ses réflexions sur le monde qui l’entoure. Une mise à jour savoureuse du Voyage à motocyclette écrit par le Che au fil de son épopée, un livre décrit à l’époque comme « la rencontre du Capital et d’Easy Rider ».

 

 

 

 

Le Grand Livre de la littérature de plage de Jean-Christophe Napias, éd. Séguier, 420 p., 26,50 €. En librairies le 7 mai.

 

LECTURES DE VACANCES


Reconnues pour ses autobiographies sulfureuses des géants du septième art, de Hedy Lamarr à Errol Flynn en passant par Werner Herzog, les éditions Séguier inaugurent une série de promenades littéraires passionnantes. Après Le Grand Carnet d’adresse de la littérature à Paris, somme grandiose d’adresses et d’histoires signée par l’obsessionnel Gilles Schlesser, c’est au tour du journaliste, écrivain et traducteur Jean-Christophe Napias de publier Le Grand livre de la littérature de plage, une anthologie épatante des plus grands textes écrits sur la plage et autres plaisirs du bord de mer. On y croise Flaubert et Chateaubriand, François Truffaut et Françoise Sagan. 420 pages comme un savoureux de pied de nez au marronnier des livres de l’été.

 

 

 

 

 

 

UNE HISTOIRE D’AVENTURE


Depuis trois ans, les éditions Callidor multiplient les collections pour faire resurgir du passé certaines grandes œuvres méconnues qui sondent nos mythologies et infusent nos imaginaires. Parmi elles, la collection « Épopée » se propose de republier les grands noms du roman d’aventure et les maîtres de la fresque historique. Après James Leslie Mitchell et son Spartacus, c’est au tour de James Clavell d’être célébré à la hauteur de son talent. Avec la parution en deux tomes, l’année dernière, de Shōgun, roman incontournable du Japon féodal puis cette année avec un nouveau diptyque intitulé Taï-pan racontant la colonisation de Hong Kong par les Britanniques en pleine guerre de l’Opium. Deux bijoux aussi érudits que divertissants.

 

 

DESTINÉE TRAGIQUE


Après s’être lancée, dans Une fille de province, sur les traces d’un fait divers dont la coupable était une de ses amies d’enfance, Johanne Rigoulot cherche à percer un autre mystère, celui d’une étoile filante de la littérature, la québécoise Nelly Arcan, blonde provocante, romancière et prostituée, qui s’est suicidée alors qu’elle n’avait que 36 ans. En entremêlant sa vie intime et la destinée tragique de l’auteure de Putain (2001), raillée par l’intelligentsia parisienne parce qu’elle était une proie facile, elle célèbre une grande écrivaine oubliée et une figure d’avant-garde du féminisme qui aurait bien des choses à dire sur les combats menés par les femmes aujourd’hui.

La Vie continuée de Nelly Arcan de Johanne Rigoulot, éd. Les Avrils, 176 p., 19 €



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