Ses racines sont en Amérique latine, son enfance a été nomade, mais les livres sont son port d’attache. Miguel Bonnefoy a grandi balloté entre continents et consulats, fils d’un écrivain chilien et d’une diplomate vénézuélienne. «J’ai beaucoup bougé, de lycée en lycée, de collège en collège, parce que je suis fils de diplomate. J’étais déraciné, très déboussolé.» À l’école, il se définit comme cancre. Mais refuse d’en faire une posture. «Je n’ai pas envie de tomber dans le mythe romantique […]
Ses racines sont en Amérique latine, son enfance a été nomade, mais les livres sont son port d’attache. Miguel Bonnefoy a grandi balloté entre continents et consulats, fils d’un écrivain chilien et d’une diplomate vénézuélienne. «J’ai beaucoup bougé, de lycée en lycée, de collège en collège, parce que je suis fils de diplomate. J’étais déraciné, très déboussolé.» À l’école, il se définit comme cancre. Mais refuse d’en faire une posture. «Je n’ai pas envie de tomber dans le mythe romantique de l’écrivain qui était mauvais élève et qui devient écrivain. C’est un discours nul. Et en plus, c’est nul pour les jeunes.» Pourtant, il le dit: «J’ai toujours été plus ou moins un élève assez médiocre.» Son socle, ce sont les livres. «J’ai fini par trouver une sorte de ligne de conduite dans la littérature. Elle, elle ne bougeait pas.» À 13 ans, un choc fondateur: Julio Cortázar. Último round. «Un livre fou, déconstruit, fragmentaire, avec une structure pavillonnaire. À la fois incompréhensible et très cohérent. Je me suis dit qu’il y avait là une magie dans les livres.» Dès lors, tout s’ouvre. Borges, Neruda, les veines ouvertes de l’Amérique latine. Il vit en espagnol, mais c’est en français qu’il écrit. À Toulon, où il vit «à cent mètres de la mer», les livres continuent d’être des boussoles. «J’ai complètement baigné dans un foyer où les livres étaient essentiels, fondamentaux. Ils faisaient partie des boussoles qu’on m’a données pour me guider dans l’obscurité.» La poésie l’accompagne au quotidien. «J’en lis…
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