LITTÉRATURE Il y a une semaine, je me plongeais dans Le drap, un roman d’Yves Ravey paru en 2003, dont j’avais marqué un passage. Pensant qu’il allait l’intéresser (pour des raisons que je n’évoquerais pas ici), je l’ai montré à une amie, sans lui dire de qui étaient ces quelques phrases. Sa réaction a été sans appel. Elle a reconnu Jean Echenoz. Un collègue d’Yves Ravey. Mais pas Yves Ravey. Echenoz. À quoi pense-t-on reconnaître Jean Echenoz ? Si on imagine […]
LITTÉRATURE Il y a une semaine, je me plongeais dans Le drap, un roman d’Yves Ravey paru en 2003, dont j’avais marqué un passage. Pensant qu’il allait l’intéresser (pour des raisons que je n’évoquerais pas ici), je l’ai montré à une amie, sans lui dire de qui étaient ces quelques phrases. Sa réaction a été sans appel. Elle a reconnu Jean Echenoz. Un collègue d’Yves Ravey. Mais pas Yves Ravey. Echenoz. À quoi pense-t-on reconnaître Jean Echenoz ? Si on imagine avoir affaire à lui, c’est qu’il y a quelque chose d’un peu plus. Il y a quelques semaines, est venu s’installer chez les libraires de France et de Navarre un nouveau cahier de l’Herne. Dirigé par Johan Faerber, cet objet de 240 pages se consacre à celui dont j’ai déjà écrit le nom trois fois (indice, ce n’est pas Yves Ravey), ou plutôt : à son œuvre. Le cahier de l’Herne est, dans la vie de quelqu’un (souvent, quelqu’un qui écrit), une consécration. Il semblait presque inévitable que Jean Echenoz y ait droit, un jour. La première chose qui frappe est la couverture, Echenoz y a quoi, vingt, trente ans. Il a les bras croisés, un manteau noir, il regarde au loin, on dirait un écrivain. Au deuxième coup d’œil, il est un mélange entre Benoît Magimel, Michou, et un comédien américain dont le nom m’échappe (mais qui a du style, assurément). Si l’intérieur de ce cahier n’a rien d’un cabotinage, il a toutes les qualités du jeu d’acteur. Il extrait quelque…
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