Il y a quelque temps, Camille Froidevaux-Metterie publiait Un corps à soi (éd. Seuil, 2021) dont le titre déplaçait à lui-seule quelques frontières. Un livre en forme d’essai, de lieu de pensée, où son regard de philosophe s’intéressait – à la première personne – aux étapes de la vie des femmes, en lien avec ce « corps ». Avec Pleine et douce, c’est le goût du romanesque qui se déploie, à travers cette chorale de femmes qui ne parlent pas d’une seule voix, mais […]
Il y a quelque temps, Camille Froidevaux-Metterie publiait Un corps à soi (éd. Seuil, 2021) dont le titre déplaçait à lui-seule quelques frontières. Un livre en forme d’essai, de lieu de pensée, où son regard de philosophe s’intéressait – à la première personne – aux étapes de la vie des femmes, en lien avec ce « corps ». Avec Pleine et douce, c’est le goût du romanesque qui se déploie, à travers cette chorale de femmes qui ne parlent pas d’une seule voix, mais qui utilisent toutes le je. Chacune est incarnée par des enjeux, des failles, des goûts, des puissances, et toutes gravitent autour de cette « source de vie », Ève, nouvelle-née portant à elle-seule une palanquée de questions sur le corps — bien sûr, le corps, mais pas que. Qu’est-ce qui peut bien attendre cette petite fille au monde ? Camille Froidevaux-Metterie met en scène une naissance par procréation médicalement assistée (PMA) et, par cette seule représentation, interroge solidement ce qui fait la famille. Le lien de la famille. Malgré tout ce que ces mots déplacent avec eux, Greg est un « intime », un « père » et pourquoi pas les deux à la fois : « elle aura un père, un père sans statut ni registre, un père intime ! » Et si les voix du féminin se mêlent, c’est aussi pour mieux nous montrer que la vision hiérarchisée du monde qu’impose le système patriarcal peut être mise à mal dans la nuance. Le désir d’amour, lui, reste. Au milieu de tout cela, reliant cette chaîne de femmes, il y a…
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