Des draps qui se soulèvent et découvrent un homme paraplégique et aveugle. Deux vieillards qui sortent, de temps en temps, de leur poubelle. Et au milieu de tout ça, le seul valide sur scène est incapable de bouger. Pas de doute, nous sommes bien chez Samuel Beckett. Alors évidemment, avec ces quelques éléments, on pense tout de suite à cette phrase extraite d’une chanson de Vincent Delerm moquant gentiment les travers du festival d’Avignon : « à la table d’à côté ils ont […]
Des draps qui se soulèvent et découvrent un homme paraplégique et aveugle. Deux vieillards qui sortent, de temps en temps, de leur poubelle. Et au milieu de tout ça, le seul valide sur scène est incapable de bouger. Pas de doute, nous sommes bien chez Samuel Beckett. Alors évidemment, avec ces quelques éléments, on pense tout de suite à cette phrase extraite d’une chanson de Vincent Delerm moquant gentiment les travers du festival d’Avignon : « à la table d’à côté ils ont vu un Beckett, ils disent “c’est pas mal joué, mais faut aimer Beckett” ». À un détail près : aucune personne honnête ne pourra dire de cette distribution « c’est pas mal joué ». Denis Lavant face à Frédéric Leidgens, il y a bien longtemps qu’on avait vu aussi explosif et réjouissant. Denis Lavant, on le connaît. On croise sa gueule de cinéma chez Leos Carax depuis des décennies. Parallèlement, il promène sa poésie fauve et son énergie singulière au théâtre. Il pourrait être un acteur incontournable du cinéma français, une star, il n’en a pas le goût. Il se révèle sur les planches. Il les habite de toute sa force, de toute sa puissance. Frédéric Leidgens, c’est exactement la même chose, sauf qu’on ne l’a pas vu au cinéma. Ou alors très peu. Mais il est de la même trempe. Évident et insaisissable. Magnétique et génial. Un comédien qui, comme Denis Lavant, ne ressemble à aucun autre. Unique et nécessaire. Maintenant que les présentations sont faites, revenons-en à la pièce. Et donc à…
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