Pourvu que mes mains s’en souviennent est le très joli titre, que j’aurais aimé trouver, du premier roman de Quentin Ebrard. La thématique y est posée d’emblée : la maîtrise des mains, l’exécution du geste – un certain savoir-faire –, dont le sort repose tout entier sur la persévérance de la mémoire. On serait tentés, comme un critique kamikaze ou saboteur, ou plutôt comme un critique honnête, de révéler le cliffhanger final, et surtout son sacré bon dieu de coup […]
Pourvu que mes mains s’en souviennent est le très joli titre, que j’aurais aimé trouver, du premier roman de Quentin Ebrard. La thématique y est posée d’emblée : la maîtrise des mains, l’exécution du geste – un certain savoir-faire –, dont le sort repose tout entier sur la persévérance de la mémoire. On serait tentés, comme un critique kamikaze ou saboteur, ou plutôt comme un critique honnête, de révéler le cliffhanger final, et surtout son sacré bon dieu de coup de théâtre. Attention. Le roman d’Ebrard n’est pas un thriller, c’est mieux. C’est un livre à suspense, non « de suspense » – ce qui est bien plus rare. On y suit Louise, narratrice, une ado retenue captive dans une sorte de château, à flanc de montagne, tantôt présenté comme une colonie de vacances, tantôt comme un « trou à rats ». Un lieu assez austère, qui me rappelle un camp scout dans la forêt picarde. De nombreux jeunes gens sont regroupés dans le château. Il y a Simon, le président du club de bricolage, qui aimerait bien troquer ses outils contre les lèvres de Louise. Il y a Juliette, l’amie un peu trouillarde, mais relativement fidèle. Peut-être un peu idiote aussi. Le trio fait face à un environnement hostile. Par exemple Sonia, dont la méchanceté n’a de pareil que ses débordements de cellulite. Parfait type de la connasse, spécialisée dans le colportage de rumeurs. Le héraut infernal. Celle qui ne vous lâche jamais les baskets, toujours prête à rapporter…
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