Les réacteurs modulaires de petite taille offrent une réelle opportunité de renouer avec le nucléaire dans la Botte.
La France et l’Italie partagent des enjeux énergétiques communs et ont déjà engagé des coopérations dans différents secteurs, des énergies renouvelables au nucléaire. Dans un contexte international marqué par l’instabilité, le renforcement de la collaboration entre les deux pays est une priorité stratégique. Le conflit en Ukraine a accentué l’urgence de réduire les dépendances énergétiques, mais aussi d’éviter leur remplacement par de nouvelles dépendances vis-à-vis de tierces puissances.
Dans cette perspective, le rôle du nucléaire dans la transition énergétique est central. C’est une technologie qui peut s’ajouter aux énergies renouvelables afin de garantir un mix énergétique stable et compétitif mais aussi résoudre les problématiques liées à leur intermittence. Le nucléaire, grâce à sa capacité de production continue et prévisible, est le complément idéal pour dépasser les contraintes évoquées.
La prise de conscience politique d’inclure le nucléaire parmi les technologies à utiliser pour atteindre les objectifs ambitieux fixés au niveau la Commission européenne a considérablement augmenté en Italie au cours de l’année 2024, en partie parce que son retour dans le pays nécessite une planification minutieuse et un engagement politique constant. En ce sens, l’activité du MASE (ministère italien de l’Environnement et de la sécurité énergétique), qui a mis en place une plateforme nationale pour le nucléaire durable, est remarquable. L’objectif est de définir un processus permettant la reprise éventuelle de l’utilisation du nucléaire en Italie, et d’identifier les opportunités de croissance pour la filière industrielle nationale qui opère déjà dans le secteur et a démontré tout son dynamisme en soutien des projets français. L’enjeu ultime est de présenter une feuille de route adressant, entre autres, la définition d’une stratégie centrée sur la redéfinition des cadres réglementaires et normatifs, le développement des compétences techniques nécessaires ainsi que l’établissement d’un cadre clair pour les investissements.
Son retour dans le pays nécessite une planification minutieuse.
L’attention des acteurs industriels italiens s’oriente vers les nouvelles technologies nucléaires, telles que les réacteurs modulaires de petite et moyenne taille de troisième et quatrième générations (SMR et AMR). Ces installations sont capables de combiner sécurité, efficacité et flexibilité. Grâce à leur taille réduite et à leur modularité, les SMR devraient offrir des délais de construction réduits et des coûts inférieurs à ceux des réacteurs conventionnels, ce qui représente une réelle opportunité de relancer le nucléaire en Italie, notamment grâce à leur impact économique. Il a été estimé qu’un programme de développement de ces technologies pourrait générer une valeur ajoutée de l’ordre de 50 milliards d’euros d’ici 2050, en créant des milliers d’emplois et en contribuant de manière significative au PIB national. En outre, les réacteurs modulaires peuvent être utilisés non seulement pour la production d’électricité, mais aussi pour la production de chaleur et d’hydrogène décarbonés pour les applications industrielles hard-to-abate [difficiles à décarboner], ce qui offre un avantage supplémentaire en termes de décarbonation.
Les délais pour développer une politique énergétique efficace sont limités, tant en Italie qu’ailleurs en Europe, mais l’heure des décisions est arrivée, et une coopération efficace au niveau européen, évitant toute approche idéologique, pourrait aider l’avenir de notre continent. La collaboration entre la France et l’Italie en vue d’un alignement politique sur les enjeux énergétiques, et en particulier sur le nucléaire, est essentiel pour la relance d’une alliance industrielle solide et gagnerait à être renforcée, au-delà de la sphère industrielle déjà très active.
Lorenzo Mottura est vice-président exécutif de la division Stratégie, développement et innovation la société italienne Edison....
Les réacteurs modulaires de petite taille offrent une réelle opportunité de renouer avec le nucléaire dans la Botte. La France et l’Italie partagent des enjeux énergétiques communs et ont déjà engagé des coopérations dans différents secteurs, des énergies renouvelables au nucléaire. Dans un contexte international marqué par l’instabilité, le renforcement de la collaboration entre les deux pays est une priorité stratégique. Le conflit en Ukraine a accentué l’urgence de réduire les dépendances énergétiques, mais aussi d’éviter leur remplacement par de nouvelles dépendances vis-à-vis de tierces puissances. Dans cette perspective, le rôle du nucléaire dans la transition énergétique est central. C’est une technologie qui peut s’ajouter aux énergies renouvelables afin de garantir un mix énergétique stable et compétitif mais aussi résoudre les problématiques liées à leur intermittence. Le nucléaire, grâce à sa capacité de production continue et prévisible, est le complément idéal pour dépasser les contraintes évoquées. La prise de conscience politique d’inclure le nucléaire parmi les technologies à utiliser pour atteindre les objectifs ambitieux fixés au niveau la Commission européenne a considérablement augmenté en Italie au cours de l’année 2024, en partie parce que son retour dans le pays nécessite une planification minutieuse et un engagement politique constant. En ce sens, l’activité du MASE (ministère italien de l’Environnement et de la sécurité énergétique), qui a mis en place une plateforme nationale pour le nucléaire durable, est remarquable. L’objectif est de définir un processus permettant la reprise éventuelle de l’utilisation du nucléaire en Italie, et d’identifier les opportunités de croissance pour…
