Miguel Bonnefoy “Les livres font partie des boussoles qu’on m’a données enfant”

Il a appris tôt qu’on peut habiter une phrase. Dans une famille où les livres sont «essentiels, fondamentaux», Miguel Bonnefoy a traversé l’enfance comme on traverse un pays. Dans Le Rêve du jaguar, son dernier livre, il transforme l’histoire de ses ancêtres en une légende flamboyante, où le Venezuela devient à la fois décor, destin et mémoire. C’est un roman de fondation, porté par une langue ample, sensuelle, parfois délirante, où les vies traversent la misère, l’amour, les métamorphoses. Du bébé trouvé sur les marches d’une église à la médecin pionnière, des bordels de Maracaibo aux soulèvements contre la dictature, tout semble plus grand que nature. Et pourtant, tout sonne vrai. Dans cette fresque où l’auteur mêle réalisme magique et autobiographie masquée, écrire devient un acte de réparation: pour que les récits entendus enfant, «dans la nuit des oiseaux», ne disparaissent pas. C’est une épopée familiale et politique, débordante de lumière et d’excès. Pour Bastille Magazine, l’écrivain revient sur cinq livres qui l’ont marqué et ont nourri l’auteur qu’il est aujourd’hui.         Vers la violence de Blandine Rinkel « Je le trouve magnifique, très fort, très puissant. Très bien écrit sur la peur qu’on peut avoir de la violence qu’exerce le père sur nous. Avec une langue ciselée, intelligente, pleine de sensibilité et de puissance. »               Chagrin d’un chant inachevé de François-Henri Désérable « Un très beau récit de voyage à travers l’Amérique latine, sur les traces de Che Guevara et d’Alberto Granado.…