Lorsque l’on interroge de jeunes danseurs sur leurs icônes, le nom qui revient le plus souvent est celui de Pina Bausch (1940-2009).
DANSE Lorsque l’on interroge de jeunes danseurs sur leurs icônes, le nom qui revient le plus souvent est celui de Pina Bausch (1940-2009). Mès Lesne, côté hip hop, ou Germain Louvet, danseur étoile de l’Opéra, rêvent chacun d’incarner l’une de ses fameuses pièces dansées. Chez les acteurs aussi : Vincent Dedienne confie volontiers qu’il est arrivé à la scène en découvrant un spectacle de Pina, qui a été une ligne rouge dans le parcours de l’ex-danseuse devenue actrice Nadia Tereszkiewicz – récemment révélée dans Possessions et qui illumine le prochain film de Valeria Bruni-Tedeschi, Les Amandiers. Si la chorégraphe allemande est autant citée, ce n’est pas un hasard. Outre son approche de la danse peu commune, héritière de l’expressionnisme allemand du début du XXe siècle autant que de la gestuelle moderne américaine qu’elle avait étudié à New York, Pina Bausch a introduit le concert de danse-théâtre, le Tanztheater, exutoire d’angoisses aussi bien intimes que politiques. « Je suis l’eau, Pina la terre », dit la danseuse Carolyn Carlson. C’est en partant du concret, de ce qui se passe autour, que Pina a imaginé son langage chorégraphique, d’abord considéré avant-gardiste avant d’être perçu comme visionnaire. En témoigne Barbe-Bleue (Blaubart en V.O.), créé en 1977 bien avant le mouvement #MeToo et qui, pourtant, résonne fort à l’époque où l’on dénonce enfin (mais toujours pas assez) les violences faites aux femmes. C’est en écoutant un enregistrement de l’opéra de Béla Bartók – qui deviendra le sous-titre de Blaubart – que Pina Bausch a l’idée d’offrir une nouvelle narration au…
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