tu me demandes ce qu’il y aura en 2030 ?
en 2040 ?
en 2050 ?
je crois que ça va commencer par quelque chose
de très doux
presque imperceptible
quelque chose qui ira en s’amplifiant
une respiration
au départ heurtée
puis de plus en plus régulière
au début on ne se rendra compte de rien
ce sera comme dans une vie antérieure
on entendra juste un souffle
on commencera à transpirer comme dans un sauna
on transpire déjà
il y aura une chaleur qui pénètre en nous
et puis soudain une grande lumière
une pluie d’étoiles de comètes
le chant étonnant du lierre une femme au milieu du soleil quelques difficultés de perception et ça ira de plus en plus vite
on ne pourra plus respirer on sera enfin dans le
présent sans avenir sans projection sans prophétie
sans jeu sans alternative
ce sera la défaite du règne de la joie
il fera de plus en plus chaud
je ne sais pas à quel moment exactement surgira
l’âne
et dans un grand braiment le monde s’évanouira comme s’il n’avait jamais existé
alors nous serons rendus à la terre à la forêt
à la mousse (à la poésie ?)
on embrasera des allumettes dans la nuit
pour mieux mesurer l’épaisseur de l’ombre
et toi
tu seras là
et toute la douleur du monde s’évanouira
et c’est comme si une petite vague
une toute petite vague délivrée de la mer
venait nous manger dans la main
et nous jaillirons dans le clair soleil
anciens et archaïques
oubliés
avec la lumière sur nos visages
plus beaux que des masques d’or...
tu me demandes ce qu’il y aura en 2030 ? en 2040 ? en 2050 ? je crois que ça va commencer par quelque chose de très doux presque imperceptible quelque chose qui ira en s’amplifiant une respiration au départ heurtée puis de plus en plus régulière au début on ne se rendra compte de rien ce sera comme dans une vie antérieure on entendra juste un souffle on commencera à transpirer comme dans un sauna on transpire déjà il y aura une chaleur qui pénètre en nous et puis soudain une grande lumière une pluie d’étoiles de comètes le chant étonnant du lierre une femme au milieu du soleil quelques difficultés de perception et ça ira de plus en plus vite on ne pourra plus respirer on sera enfin dans le présent sans avenir sans projection sans prophétie sans jeu sans alternative ce sera la défaite du règne de la joie il fera de plus en plus chaud je ne sais pas à quel moment exactement surgira l’âne et dans un grand braiment le monde s’évanouira comme s’il n’avait jamais existé alors nous serons rendus à la terre à la forêt à la mousse (à la poésie ?) on embrasera des allumettes dans la nuit pour mieux mesurer l’épaisseur de l’ombre et toi tu seras là et toute la douleur du monde s’évanouira et c’est comme si une petite vague une toute petite vague délivrée de la mer venait nous manger dans la main et nous jaillirons dans le…
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