Défié par Mediapart, chamboulé par un virage numérique tardif et enferré dans un immuable paternalisme, Le Canard enchaîné claudiquait déjà avant que n’éclate l’affaire Nobili. Enquête sur l’un des plus mystérieux lieux de pouvoir de la République française. Je conseille à n’importe quel étranger qui souhaite comprendre la France de lire Le Canard enchaîné pendant six mois, me disait un jour un ami anglais », assure l’écrivain Nicolas Mathieu. Son texte de soutien à Christophe Nobili, l’un des trois journalistes qui ont […]
Défié par Mediapart, chamboulé par un virage numérique tardif et enferré dans un immuable paternalisme, Le Canard enchaîné claudiquait déjà avant que n’éclate l’affaire Nobili. Enquête sur l’un des plus mystérieux lieux de pouvoir de la République française. Je conseille à n’importe quel étranger qui souhaite comprendre la France de lire Le Canard enchaîné pendant six mois, me disait un jour un ami anglais », assure l’écrivain Nicolas Mathieu. Son texte de soutien à Christophe Nobili, l’un des trois journalistes qui ont révélé l’affaire Penelope Fillon en 2017, est lu sur la scène du Théâtre Dejazet en ce dimanche de mai où le soleil printanier s’impose enfin à Paris. L’esprit du Canard enchaîné se trouve ce jour-là non chez les marchands de journaux, mais dans cette salle voisine de la place de la République, unique vestige du boulevard du crime. Aujourd’hui, est-ce Le Canard qu’on assassine ? Christophe Nobili et ses avocats ont déposé un an plus tôt une plainte contre X pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux, fraude à la carte de presse, déclaration mensongère à un organisme public et faux en écriture. Selon le plaignant, l’hebdomadaire aurait employé fictivement pendant vingt-quatre ans, et pour un montant global de 3 millions d’euros – charges comprises – l’épouse du dessinateur André Escaro, retraité mais toujours rémunéré pour les cabochons de la page 2 – soit quelque 8 000 dessins. À l’extérieur, une affiche annonce : « Le Théâtre Dejazet, Soutien à Christophe Nobili » illustrée par des dessins signés Jacek Woźniak, des volatiles aux couleurs de l’arc-en-ciel. Dans le…
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