Jusqu’au 12 février 2024, le Musée Gustave Moreau, dans le IXe arrondissement de Paris, propose à ses visiteurs une redécouverte de l’univers médiéval, intarissable source d’inspiration du peintre symboliste.
Paradoxale, cette communion d’esprit entre les prémices du modernisme et l’art du Moyen Âge n’en demeure pas moins un élément fondamental et incontournable dans la compréhension de l’environnement pictural et spirituel du célèbre plasticien français.
Rappelant régulièrement sa propension aux effusions mystiques et son goût de la mythologie antique, la postérité évoque beaucoup moins fréquemment son penchant continu pour les siècles antérieurs à la Renaissance, pour ce millénaire complexe s’étendant de la chute de Rome (476) à celle de Constantinople (1453), qui fut le terreau fertile et largement ignoré de ladite résurrection européenne.
Onirisme et pureté
En véritable romantique, Gustave Moreau s’en alla puiser au temps des premiers capétiens et de la guerre de Cent Ans un esprit onirique et une certaine pureté du pinceau que le rationalisme des Temps modernes semblait avoir partiellement négligés
S’inscrivant dans un contexte global de réhabilitation du Moyen Âge en histoire, a fortiori en histoire de l’art, cette exposition offre un trait d’union très souvent espéré mais trop rarement formulé entre les mystères de l’âge des cathédrales et l’aventure moderne du XIXe siècle, entre ces deux temps essentiels de l’art français et européen.
Gustave Moreau. Le Moyen Âge retrouvé, au Musée Gustave Moreau (Paris 75009), jusqu’au 12 février 2024.