L’entretien photographique de Tatiana de Rosnay

Elle est devenue célèbre avec un roman au sujet casse-gueule: les années sombres de l’Occupation. C’était en 2007, avec Elle s’appelait Sarah. Plus tard elle s’est attaquée à d’autres monstres, Daphné du Maurier (Manderley for Ever) ou Zola (Nous irons mieux demain). Et maintenant Marilyn, avec Poussière blonde. « Mais je ne suis ni une biographe, ni une spécialiste. Mon livre est d’abord un roman: l’histoire d’une femme qui rencontre une autre femme qui s’appelle Marilyn Monroe. » Cette femme (ordinaire) qui en rencontre une autre (qui l’est moins) est femme de chambre, position idéale pour voir l’intime et le secret, les draps froissés, les corbeilles à papier, les flacons de médicaments, la mine au réveil, sans fard. Chambre 614, Mapes Hotel, Reno, 1961, pendant le tournage des Désaxés. Poussière blonde offre un subtil portrait de femmes, dans un jeu d’ombre et de lumière entre une invisible et une star au crépuscule de sa vie. « Une histoire de sororité », résume l’auteure. Une sororité qui anime le prix de la Closerie des Lilas, dont l’écrivaine est l’un des membres fondateurs, et qui récompense depuis 2006 une auteure et un roman de langue française. Il est devenu l’un des plus respectés et courus, avec son jury exclusivement féminin et tournant. « Au début, personne ne nous prenait au sérieux, le Lilas n’était qu’un prix de bonnes femmes pour des bonnes femmes. Aujourd’hui, tout le monde veut en être ou l’avoir, et pas seulement pour boire des verres à la Closerie…