Pendant plusieurs décennies, la confusion a été entretenue entre antinucléaire et écologie. Au détriment d’un secteur français de pointe. Dans les années 1970, j’étais hostile à l’énergie nucléaire que je voyais comme un exemple de l’arrogance technocratique et dont je craignais la radioactivité. Cinquante ans plus tard, je constate qu’elle est l’une des sources d’énergie les plus sûres et qu’elle ne contribue en rien au changement climatique. C’est en 1988, lorsque le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) […]
Pendant plusieurs décennies, la confusion a été entretenue entre antinucléaire et écologie. Au détriment d’un secteur français de pointe. Dans les années 1970, j’étais hostile à l’énergie nucléaire que je voyais comme un exemple de l’arrogance technocratique et dont je craignais la radioactivité. Cinquante ans plus tard, je constate qu’elle est l’une des sources d’énergie les plus sûres et qu’elle ne contribue en rien au changement climatique. C’est en 1988, lorsque le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été créé, que j’ai changé d’avis et considéré que la tâche des écologistes devait être d’améliorer l’énergie nucléaire au lieu de la combattre. J’ai alors participé quelque temps aux travaux de l’association mondiale des exploitants d’installations nucléaires, la WANO (World Association of Nuclear Operators). C’était une façon de me familiariser avec la conduite d’une centrale nucléaire, côté réacteur, côté vapeur, côté personnel. Je crois que le changement climatique rend le nucléaire indispensable pour fournir, avec l’hydraulique, le socle pilotable des réseaux électriques tandis que les sources renouvelables en sont le complément. L’électricité doit constituer la colonne vertébrale des systèmes énergétiques décarbonés. Sa part devra doubler dans la consommation. On aura donc besoin d’en produire plus, notamment pour alimenter l’industrie des données. Les techniques nucléaires ne sont pas figées une fois pour toutes. Le nucléaire évolue. J’accorde beaucoup d’importance à la gestion des déchets de longue durée, et particulièrement à leur transmutation dans des réacteurs à neutrons rapides. Il me semble que la France devrait dès maintenant mettre ceux-ci en…
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