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par William Emmanuel
Les femmes ont des droits mais les dirigeants de pays tels que l’Iran, l’Afghanistan, l’Arabie saoudite les piétinent ostensiblement, semblant oublier qu’ils ne sont sur terre que parce qu’ils ont eu une mère. Ces hommes adaptent des textes religieux à leur vision rétrograde pour asseoir leur domination, ce qui suppose, de leur point de vue, de restreindre l’accès des femmes à l’éducation. Dans le monde, plus de 500 millions d’entre elles, âgées de plus de 15 ans, sont analphabètes, s’étant vu interdire l’entrée des écoles. Il ne faut pas croire que l’offensive contre les droits des femmes ne concerne que des pays éloignés culturellement du nôtre. Aux États-Unis, qui se présentent comme le porte-étendard de la liberté, Donald Trump, qui s’est allié aux chrétiens évangélistes pour être élu, a promis de réduire les droits reproductifs et d’interdire l’avortement. Plus d’une vingtaine d’États ont déjà pris cette décision depuis que la Cour suprême, contrôlée par les ultraconservateurs, a décrété, en 2022, qu’il ne s’agissait plus d’un droit constitutionnel. L’Iran, l’Afghanistan, l’Arabie saoudite et quelques autres ont un point commun avec les États-Unis: ce sont des théocraties!
En France, même si nous nous sommes encore très éloignés de ces désastres démocratiques, un long chemin reste à parcourir pour atteindre l’égalité. D’autant que rien n’est définitivement acquis. Le résultat des élections législatives anticipées de juillet 2024 a enregistré un recul de 2,7 points – par rapport à 2017 – du nombre de députées. Avec 36% d’élues, l’Assemblée nationale est aujourd’hui aussi peu féminisée que le Sénat. Au gouvernement, c’est pire. Malgré l’affichage d’une parité numérique, aucun ministère régalien (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères et Économie) n’est confié à une femme. Autant dire que l’égalité de genre n’a pas beaucoup progressé dans la sphère politique au cours des dernières années en France, malgré les discours et les promesses. Dans le monde du travail, les femmes demeurent, en moyenne, moins bien payées que les hommes (15,5% de moins dans le privé en équivalent temps plein et 12,7% dans le public, selon les données de l’Insee). Au-delà du salaire, elles sont confrontées parfois à des discriminations et au harcèlement, les représentations stéréotypées perpétuant des normes sexistes.
Même si l’on ne saurait nier les progrès réalisés depuis quelques décennies, force est de constater que le tableau n’est toujours pas satisfaisant. Comment atteindre l’égalité? Les solutions sont connues: supprimer les obstacles à l’avancement professionnel des femmes; faciliter leur entrée en politique ainsi que dans les secteurs de la technologie et des médias; enfin, inciter les entreprises à se réformer afin de mettre en œuvre une réelle égalité, notamment en matière salariale. Enfin, va de soi qu’il faut punir très sévèrement les violences faites aux femmes, notamment lorsqu’elles émanent de supérieurs hiérarchiques.
En Europe, les pays scandinaves ont œuvré de longue date pour l’égalité hommes/femmes, qui apparaît ainsi naturelle. De ce fait, l’accès des femmes aux postes importants, en politique comme dans l’entreprise, est facilité. Et cette présence au sommet de la pyramide – la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Islande ont ou ont eu récemment une femme à la tête du gouvernement – permet une meilleure prise en compte des besoins de tous.
En France, les dirigeants politiques considèrent, majoritairement, que le pouvoir est un attribut masculin, d’où la relégation des femmes à des postes secondaires au gouvernement. Alors que Donald Trump et Elon Musk lancent leur contre-révolution masculiniste aux États-Unis, il est temps de montrer que l’égalité n’est pas une contrainte mais bien une chance pour pouvoir moderniser le pays....
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