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Retrouver la nature

Par William Emmanuel

Longtemps, l’être humain a cru, en interprétant de manière erronée Descartes, qu’il pouvait se rendre « maître et possesseur » de la nature, c’est-à-dire la mettre à son service dans une perspective purement consumériste, « incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats », selon l’expression du pape François dans son encyclique Laudato si’, publiée en 2015.

Certains politiciens et des industriels, en particulier aux États-Unis et en Chine, demeurent persuadés qu’ils peuvent exploiter les ressources de la planète sans aucune limite et que la nature s’en remettra. En France, le discours est moins radical mais les reculs en matière d’environnement sont réels.

Il est certain que la nature nous survivra. Si l’être humain disparaissait, il faudrait, selon diverses estimations, entre 2 000 et 20 000 ans pour effacer toute trace de son passage sur la Terre. Tout ce qui a été construit redeviendrait poussière. Cette perspective devrait nous inciter à l’humilité et nous conduire à suivre le conseil de Spinoza : « Tout ce qui est contraire à la nature est contraire à la raison et ce qui est contraire à la raison est absurde et doit en conséquence être rejeté. »

Un avertissement d’autant plus utile que nous constatons aujourd’hui que tout dommage infligé à la nature accélère la disparition des espèces animales par le recul de la biodiversité. Face aux agressions qu’elle subit, notre planète réagit à sa manière : des températures caniculaires, y compris dans les zones dites tempérées, des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes, les sécheresses qui n’en finissent plus, l’élévation du niveau des océans, etc.

Dès à présent, et contrairement à ses prétentions, l’être humain n’est plus en mesure d’écrire l’histoire. Il a beau vouloir faire la guerre avec des armes sophistiquées, tirer des plans sur la Lune ou sur Mars, poser les jalons d’une société totalement numérique avec l’IA, il n’a plus la main. Il subit et doit s’adapter. Partout. Si les habitants des pays développés parviendront peut-être à adapter leur mode de vie – autour du logement et du transport en particulier –, ils seront confrontés aux bouleversements qui affectent les régions pauvres.

Le changement climatique provoque déjà des conflits autour de l’eau, en Afrique et au Moyen-Orient notamment. Il va jeter sur les routes de l’exil des dizaines voire des centaines de millions d’individus, qui chercheront tout simplement un endroit pour vivre ou survivre. Les riches croient-ils réellement pouvoir se protéger en érigeant des murs ? La pensée magique n’a jamais permis de résoudre un problème. Les humains ne pourront se sauver qu’ensemble ou périr tous, plus ou moins rapidement.

Il est temps de prendre conscience que toutes choses sur cette planète ont une origine commune et que l’émerveillement face à la beauté du monde, quitte à paraître naïf, est la meilleure option pour se sauver. Car admirer et respecter la nature, c’est se respecter soi....

Longtemps, l’être humain a cru, en interprétant de manière erronée Descartes, qu’il pouvait se rendre « maître et possesseur » de la nature, c’est-à-dire la mettre à son service dans une perspective purement consumériste, « incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats », selon l’expression du pape François dans son encyclique Laudato si’, publiée en 2015. Certains politiciens et des industriels, en particulier aux États-Unis et en Chine, demeurent persuadés qu’ils peuvent exploiter les ressources de la planète sans aucune limite et que la nature s’en remettra. En France, le discours est moins radical mais les reculs en matière d’environnement sont réels. Il est certain que la nature nous survivra. Si l’être humain disparaissait, il faudrait, selon diverses estimations, entre 2 000 et 20 000 ans pour effacer toute trace de son passage sur la Terre. Tout ce qui a été construit redeviendrait poussière. Cette perspective devrait nous inciter à l’humilité et nous conduire à suivre le conseil de Spinoza : « Tout ce qui est contraire à la nature est contraire à la raison et ce qui est contraire à la raison est absurde et doit en conséquence être rejeté. » Un avertissement d’autant plus utile que nous constatons aujourd’hui que tout dommage infligé à la nature accélère la disparition des espèces animales par le recul de la biodiversité. Face aux agressions qu’elle subit, notre planète réagit à sa manière : des températures caniculaires, y compris dans les zones dites tempérées, des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes, les sécheresses qui n’en finissent plus, l’élévation…

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