Je ronge les ronces.
Je saupoudre
ma mélanine arc-en-ciel
de ma rouille
et de grain à moudre,
de grain à mordre.
La ponce, je l’éponge.
Dois-je me dissoudre
pour être chantier ?
Des larmes perlent sur mes joues abricot.
Le vent se lamente
de parcourir vos cris nasillards.
Dois-je me recoudre
pour être entier ?
Je meurs de chaud sous vos tropismes,
à fleur de peau-pierres,
sous vos globes.
Entre mes golfes,
mon isthme,
lacéré par des veines dodues
et des missiles
dans mon sacré-cœur.
Ce que vous nous enviez,
c’est ce je-ne-sais-quoi.
La seule chose que vous ne pouvez pas,
jamais,
coloniser.
Pas comme ma bouche,
comme ma si étrange nature, qu’il faudra
naturaliser.
Voilà que ma bile s’épanche,
pendant qu’on
égorge les rouges-gorges,
il ne reste que le rouge,
l’infarctus,
le cactus dans le myocarde.
Nous sommes les durs à cuire
aux rêves calcinés.
Nous, les miskines ?
Nous, les mesquins !
Vous enfoncez l’éperon
dans nos têtes de mules.
Vos fraises chaudes
sur nos peaux satinées
nous crament
ce bruit, ce sont
nos os qui craquent
oui, nous perdons les eaux
mais vous aurez mes orages.
Des épines de lave
ont embroché ma gorge,
l’ont farci de basalte,
l’ont obturé d’hibiscus,
l’ont orné de rayons,
avant d’y planter la vie
au marteau-piqueur.
Vos politesses, je les brûle !
J’en sème les cendres
dans mon éden fait d’ambre et de justesse
où sans se fendre l’on s’aime
la poire
la bonne poire que je suis.
Je suis
trop de f/i/s/s/u/r/e/s
Je suis une fiss /
/
/ ion,
Le fils, l’ion ;
––––
L’Astre du désastre,
une douce supernova en rémission.
Jamal Ouazzani publiera son recueil de poésie Feux de joie en janvier 2026 aux Éditions blast....
Je ronge les ronces. Je saupoudre ma mélanine arc-en-ciel de ma rouille et de grain à moudre, de grain à mordre. La ponce, je l’éponge. Dois-je me dissoudre pour être chantier ? Des larmes perlent sur mes joues abricot. Le vent se lamente de parcourir vos cris nasillards. Dois-je me recoudre pour être entier ? Je meurs de chaud sous vos tropismes, à fleur de peau-pierres, sous vos globes. Entre mes golfes, mon isthme, lacéré par des veines dodues et des missiles dans mon sacré-cœur. Ce que vous nous enviez, c’est ce je-ne-sais-quoi. La seule chose que vous ne pouvez pas, jamais, coloniser. Pas comme ma bouche, comme ma si étrange nature, qu’il faudra naturaliser. Voilà que ma bile s’épanche, pendant qu’on égorge les rouges-gorges, il ne reste que le rouge, l’infarctus, le cactus dans le myocarde. Nous sommes les durs à cuire aux rêves calcinés. Nous, les miskines ? Nous, les mesquins ! Vous enfoncez l’éperon dans nos têtes de mules. Vos fraises chaudes sur nos peaux satinées nous crament ce bruit, ce sont nos os qui craquent oui, nous perdons les eaux mais vous aurez mes orages. Des épines de lave ont embroché ma gorge, l’ont farci de basalte, l’ont obturé d’hibiscus, l’ont orné de rayons, avant d’y planter la vie au marteau-piqueur. Vos politesses, je les brûle ! J’en sème les cendres dans mon éden fait d’ambre et de justesse où sans se fendre l’on s’aime la poire la bonne poire que je suis. Je suis trop de f/i/s/s/u/r/e/s Je suis une…
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