Un bon plan quinquennal

François Thomazeau

S’il y a une chose dont on peut être à peu près certain à propos de cette élection présidentielle que – malgré tous ses efforts –, Bastille Magazine ne pouvait pas totalement passer sous silence, c’est que le président ou la présidente issue des urnes ne sera plus en fonction en 2036. Ce n’est pas forcément le cas dans tous les pays du monde, comme l’actualité nous le rappelle avec douleur ces dernières semaines (même si on peut espérer que les autocrates qui se sont projetés aussi loin seront un jour ou l’autre les victimes collatérales de leur démesure). Mais il est tout de même bon de rappeler ce genre d’évidences, souvent perdues de vue dans le flot incessant des indignations instantanées, des coups de sang passés à la moulinette des réseaux sociaux et des plateaux télé, de la perte de sens et de repère induite par une libération anarchique de la parole, surtout celle destinée à ne rien dire, à ne rien penser. Les périodes tragiques ont le triste mérite de remettre les points sur les « i », le curseur dans la page, les enjeux en perspective. Elles obligent à appeler un chat un chat, un tzar un tzar, une guerre une guerre et un dictateur un dictateur. On est en droit de penser que le ou la lauréate du scrutin d’avril n’ira pas tout de go envahir la Belgique, la Suisse romande ou le Val d’Aoste sous le prétexte fallacieux d’une histoire réécrite à l’encre antipathique. Et rien que pour cela, cette élection, parce que précisément elle nous distingue encore d’une barbarie et d’un cynisme de plus en plus en vogue, doit être respectée, sacralisée, et non traitée avec un mépris d’enfants gâtés de la démocratie. Beaucoup, et j’en étais, ont ricané à l’élection en Ukraine d’un comique à la présidence du pays. Nous savons désormais à quel point la démocratie et le soutien du peuple peuvent transformer un homme. Et il vaut mieux voter pour un clown que pour un fossoyeur. Alors en avril, même si le casting paraît parfois aussi suranné que la liste des nominés à une cérémonie des César, votons. Pour le ou la moins pire. Car il n’est jamais certain que l’élu d’avril ne deviendra pas, si les circonstances l’exigent, autre chose qu’un président de plus....

S’il y a une chose dont on peut être à peu près certain à propos de cette élection présidentielle que – malgré tous ses efforts –, Bastille Magazine ne pouvait pas totalement passer sous silence, c’est que le président ou la présidente issue des urnes ne sera plus en fonction en 2036. Ce n’est pas forcément le cas dans tous les pays du monde, comme l’actualité nous le rappelle avec douleur ces dernières semaines (même si on peut espérer que les autocrates qui se sont projetés aussi loin seront un jour ou l’autre les victimes collatérales de leur démesure). Mais il est tout de même bon de rappeler ce genre d’évidences, souvent perdues de vue dans le flot incessant des indignations instantanées, des coups de sang passés à la moulinette des réseaux sociaux et des plateaux télé, de la perte de sens et de repère induite par une libération anarchique de la parole, surtout celle destinée à ne rien dire, à ne rien penser. Les périodes tragiques ont le triste mérite de remettre les points sur les « i », le curseur dans la page, les enjeux en perspective. Elles obligent à appeler un chat un chat, un tzar un tzar, une guerre une guerre et un dictateur un dictateur. On est en droit de penser que le ou la lauréate du scrutin d’avril n’ira pas tout de go envahir la Belgique, la Suisse romande ou le Val d’Aoste sous le prétexte fallacieux d’une histoire réécrite à l’encre antipathique. Et…

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