à nîmes, Vent debout contre la gentrification
Réhabiliter les immeubles plutôt que les détruire. Militant obstiné, Madani Marzuk anime les luttes contre l’éviction des plus pauvres des quartiers populaires de la périphérie des arènes convoités par les promoteurs immobiliers.
La tour Avogadro est la plus haute du Gard. Les anciens locataires pouvaient profiter d’une vue à 360 degrés, sur les Cévennes au nord et jusqu’à la plaine des Costières. « Par temps dégagé, on peut même apercevoir la mer », dit fièrement Madani Marzuk. Avant que l’immeuble ne disparaisse, l’homme de 53 ans a tenu à monter une dernière fois les 19 étages du bâtiment situé en plein cœur du grand ensemble de Valdegour, à Nîmes.
Depuis le toit, Madani, vêtu d’une veste beige Lacoste, une paire de lunettes autour du cou, une autre sur la tête, filme non sans émotion la forêt d’immeubles symétriques. Un geste naturel pour lui. « Quand j’étais jeune déjà, je filmais tout ce qui bougeait. Pour moi, le quartier était une scène de tournage. » En visionnant la somme documentaire accumulée au fil des années, l’objectif des concepteurs de ce que l’on a nommé les grands ensembles saute aux yeux : faire tenir un maximum de personnes dans un minimum de place.
Si pour les uns ces cités-dortoirs de béton témoignent d’un dévoiement de l’urbanisme, elles sont pour Madani une part de son histoire, le décor de son enfance et le lieu où s’est construite sa citoyenneté française. Avant que la tour Avogadro ne tombe en poussière, il s'évertue, encore et toujours, à filmer, témoigner, échanger, réunir les gens des quartiers populaires pour que la résignation ne se résolve pas en amnésie collective.
Témoin direct de la politique du logement menée par la France, la vie de Madani Marzuk a été rythmée par les démolitions. Et il confirme : elles ne laissent jamais indifférent. Les premiers désagréments commencent avec les travaux, étalés sur plusieurs années, dans la poussière, le bruit, avec cette impression de vivre dans un chantier permanent. Mais cela n’est rien comparé au sentiment de page tournée, d’une histoire révolue.
En bas des tours, tout le monde le reconnaît, une vieille dame l’accoste. En larmes, elle lui annonce le décès de son fils. Une autre le prend dans ses bras. Lui, le regard doux, échange en arabe, partage de vieux souvenirs. Plus loin, il évoque la mémoire des immeubles déjà détruits, dont celui qui l’a vu grandir. Des fantômes…
« Ma plus belle enfance, c’est Valdegour, rappelle--t-il, un brin nostalgique. Par rapport aux logements insalubres dans lesquels on vivait en centre-ville, on était bien dans les HLM. On avait le sentiment d’être protégés par la configuration des lieux. Nos parents pouvaient nous surveiller par la fenêtre. »
Madani est né au Maroc en 1969. Il a vécu en Algérie pendant les premières années de sa vie, avant que le conflit entre les deux pays du Maghreb au sujet du Sahara occidental ne pousse sa famille à l’exil. Un souvenir traumatisant qui alimente encore aujourd’hui son combat contre les expulsions. Sa famille pose ses valises à Nîmes alors qu’il a neuf ans. Adolescent, il n’est pas très scolaire et ses professeurs l’orientent vers un CAP métallurgie qui ne l’intéresse pas. En participant aux colonies organisées dans son quartier, il se découvre une passion pour l’animation. Devenu militant associatif, il accompagne pendant quinze ans les enfants du quartier lors d’ateliers images et sons, pour « leur apprendre à aller vers les autres et à bien s’exprimer devant une caméra ». L’association s’appelle Espoir. Elle veut désenclaver le quartier, faire de la mixité.
Faute de soutien financier, Espoir périclite. Madani se réoriente vers la défense du droit des locataires. Logique, explique-t-il : « Je me suis rendu compte que le logement est un axe primordial pour les quartiers. Quand on agit sur le logement, on influe sur le cadre de vie. » Désormais salarié de l’association Droit au logement (DAL), notamment connue pour ses réquisitions d’immeubles vides, il se bat pour les sans-abris, les familles sans-papiers, les mal-logés.
Le militant sent que l’histoire de son quartier lui échappe. Que des récits falsifiés circulent sans que, une fois de plus, les habitants aient eu voix au chapitre. Alors il veut raconter, conscient que l’histoire de sa cité ressemble à celles de toutes les banlieues. Symbole de modernité lors de leur conception, les grands ensembles ont d’abord été imaginés par des grands noms de l’architecture, qui y voyaient la matérialisation de la cité idéale. Mais l’époque avait ses impératifs : largement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, la France devait être reconstruite rapidement. D’autant que les besoins ne cessaient de croître avec le baby-boom et l’arrivée de la main d’œuvre immigrée qui allait permettre les Trente Glorieuses. Bâtis dans l’urgence, les immeubles, les espaces publics et les équipements se dégradent vite. Ceux qui le peuvent désertent à la première opportunité. Dans les années 1970, les lois favorables à la maison individuelle achèvent de vider ces espaces de la classe moyenne.
Aujourd’hui, les quartiers renommés « prioritaires », qu’ils soient en périphérie de mégapoles ou de villes moyennes, ont un taux de pauvreté trois fois plus élevé que le reste de la France métropolitaine (48,8 % contre 14,5 % en 2018, selon l’Institut Montaigne) et un niveau d’équipements publics largement inférieur. Ils ont aussi un pourcentage nettement plus élevé de logements sociaux. À Valdegour, c’est même 100 % du parc immobilier !
“On laisse pourrir pour déloger les pauvres mais c’est un quartier qui va valoir de l’or.”
Avec le grand ensemble voisin de Pissevin, Valdegour a déjà connu un grand chantier. Le quartier nîmois a fait partie des 500 zones urbaines concernées par le premier Programme national de renouvellement urbain (PNRU) lancé en 2003 à l’initiative de Jean-Louis Borloo pour améliorer le cadre de vie des habitants et favoriser la mixité sociale. L’outil créé pour collecter et affecter les fonds nécessaires, l’Agence nationale pour le renouvellement urbain (ANRU), montre vite ses limites. « L’ANRU a tué la vie commerciale, économique et sociale », accuse Madani Marzuk. Il déplore les milliards d'euros investis par cette instance étatique abstraite, qui n'ont rien changé au sentiment d’abandon qui règne dans les quartiers. En cause, selon lui, l’accent mis sur la rénovation urbaine sans aucune considération pour les habitants de ces citadelles de béton, sans cesse déplacés d’une barre d’immeuble à une autre.
Jean-Baptiste Eyraud, cofondateur du DAL, a rencontré Madani lors de la lutte du quartier du Petit Bard, à Montpellier, où les habitants se sont battus contre les destructions des HLM dès 2004. « Madani est très engagé, on est contents de l’avoir parmi nous. » Au point de faire partie des trois personnes salariées par l’association qui compte environ 7 000 adhérents. Constatant l’effet dévastateur du rouleau compresseur qu’est l’ANRU, le DAL s’oppose aux démolitions. « On a toujours été pour la réhabilitation, l’amélioration des conditions de vie et la réflexion avec les habitants, détaille Jean-Baptiste Eyraud. On sentait déjà à l’époque que la mixité sociale, qui consiste à injecter des classes moyennes dans les quartiers populaires, allait se retourner contre ceux qui ont le moins de fric. Résultat, on expulse les pauvres toujours plus loin. » Un phénomène qu’il surnomme la « gentrifugeuse » en référence à la gentrification à l'œuvre en Île-de-France.
Dans son analyse du premier programme de renouvellement urbain, la Cour des comptes pointe l’absence d’évaluation de l’impact social des chantiers : « La loi de 2003 relative au PNRU n’avait pas imposé de pilotage, ni d’évaluation nationale en temps réel de ses impacts en matière d’habitat et d’évolution de l’environnement économique et social des quartiers. » Un document paru en juin 2022, signé par le directeur de l’ANRU, désormais ministre du Logement, Olivier Klein, emploie pour le nouveau programme, le terme d'« ANRU des habitants ». Une manière d’avouer, à demi-mot, que le précédent dispositif les avait oubliés.
Les travaux de l’ANRU ont surtout visé à « sécuriser » la banlieue, les émeutes urbaines de 1995 et de 2005 étant encore présentes dans tous les esprits. À Valdegour comme à Pissevin, les passages souterrains et les aqueducs pour piétons reliant les immeubles ont longtemps compliqué l’intervention des forces de l’ordre. Las, les nouveaux aménagements n’ont pas rendu ces quartiers plus attractifs pour les classes plus aisées. Pis, même les classes populaires qui l’ont pu l'ont déserté. C’est ainsi que Valdegour, qui comptait 12 000 habitants en 1990, n’en a plus que 6 000 désormais. « Quand tes enfants grandissent dans des écoles où le taux d’échec est important, où il y a très peu de mixité, tu fais le choix de partir dès que tu le peux », concède Madani, qui vit désormais en centre-ville.
À Nîmes, la ségrégation entre les quartiers populaires et le reste de la ville est toujours palpable. Valdegour est une ville dans la ville, les services de proximité en moins. Personne de l’extérieur n’est encouragé à s’aventurer dans cette forteresse. Madani anticipe pourtant un avenir radieux : « Valdegour bénéficie d’une situation géographique idéale : sur une colline, proche des grands axes routiers et du CHU. Comme dans beaucoup de projets concernés par l’ANRU, on est en train d’y mener une épuration sociale. »
Pour Jean-Baptiste Eyrault, l’ANRU est un outil de valorisation du foncier. En cause, selon lui, les lois de décentralisation qui font qu’une collectivité locale tire l’essentiel de son budget des taxes foncières sur la propriété bâtie et les droits de mutation (les impôts qui sont versés lors de la vente d’un bien immobilier). Des propriétaires donc. Un fonctionnement budgétaire qui n’encourage pas la construction de logements sociaux, qui eux, « ne rapportent rien ».
Pourtant, il y a bien eu un âge d’or culturel et politique à Valdegour. Comme une promesse que les logements sociaux n'étaient pas une fin en soi. Grâce à ce que Madani appelle « la dynamique sociale du bas d’immeuble ». « Il y avait plus d'une cinquantaine d’associations, qui encourageaient toutes sortes d’activités, de la sérigraphie au journal de quartier L’écho de la Zup. » Cette effervescence, le militant en a fait un documentaire Sha’b la Zup (2018) (« ceux de la Zup », en arabe) réalisé à partir d’images tournées par les enfants qu’il accompagnait dans le centre de loisirs de Valdegour.
Dans les années 1970, les lois favorables à la maison individuelle achèvent de vider les cités de la classe moyenne.
La vie associative était le cœur battant du quartier. Puis les bulldozers sont arrivés. « Quand on ferme une association de femmes et d’enfants qui a créé une dynamique pendant dix, quinze ans, parce que, du jour au lendemain, elle n’est plus soutenue financièrement, c’est un traumatisme. C’est d’une violence inouïe », appuie Madani. Ses yeux d’un brun profond se mouillent de larmes. Lui aussi a dû mettre fin à de nombreux projets faute de financement. Aujourd’hui, il assiste impuissant à la dégradation des conditions de vie dans ce quartier où ses parents vivent encore : « Il y a eu l’éviction des commerçants, l’école qui ferme… La vie devient de plus en plus difficile, une fatigue s’installe pour les habitants. Mais on ne s'est pas laissé taper dessus sans rien faire ! »
Élection après élection, les taux d’abstention élevés ont installé l’idée que les quartiers populaires seraient dépolitisés, désintéressés par la chose publique. C’est occulter, selon Madani, l’histoire des luttes sociales et des engagements citoyens, qui, par la force des choses, ont tourné autour de la lutte contre le racisme et le droit au logement. La Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 – Madani a alors 14 ans – a été pour lui un déclencheur. Il réalise que les contrôles au faciès, l’impression d’être cantonné à des métiers peu valorisés, les violences policières, le racisme sont des injustices vécues par l’ensemble des enfants issus de l’immigration.
Madani décide de s’engager contre la double peine dans les années 1990 et devient membre actif du Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB) à Nîmes. « Ma meilleure formation militante. J’étais un timide à la base. C’est ce mouvement qui m’a donné le courage de parler. On m’a fait comprendre que si ce n’est pas moi qui parle, d’autres le feront à ma place. »
Le slogan « Pas de justice, pas de paix » résonne encore dans les tribunaux grâce au collectif Justice pour Adama, du prénom d’un jeune franco--malien, mort des suites d’un plaquage ventral réalisé par des gendarmes. Sa sœur, Assa Traoré est devenue l’icône qu’il manquait au mouvement dans les années 1990. Les méthodes d’action du MIB subsistent à travers de nombreux collectifs de soutien aux familles victimes de violences policières : « chahuter des ministres, envahir des prétoires, tenir des permanences, assaillir d’appels les préfectures, faire trembler les bourgeois, secouer les vénérables associations de défense des droits de l'homme avec des méthodes de Gavroche, pour construire un introuvable mouvement de l’immigration », décrit à propos du mouvement le sociologue spécialiste des luttes sociales Michel Kokoreff dans La Diagonale de la rage (éd. Divergences, 2021).
Que reste-t-il aujourd’hui de cette ferveur militante à Nîmes ? « Les gens sont résignés », concède Madani. Pas lui. Hors de question de baisser les bras. En cette matinée ensoleillée, l’activiste sort sa banderole « S’unir pour ne pas subir ». Muni de son mégaphone, il réveille les derniers locataires de l'immeuble Pollux dont la démolition va bientôt débuter, dans la ZUP nîmoise de Pissevin. Ils sont une trentaine. La petite foule échange sur les conditions de vie dans cette bâtisse dont la moitié des baies vitrées a été placardée. Les médias relaient les témoignages des familles vivant dans des logements insalubres.
Madani profite de cette fenêtre médiatique pour s’exprimer sur le site d'informations locales Objectif Gard. Des images d’un appartement envahit par l’humidité et la moisissure sont commentées : « C’est le logement d’une maman de 63 ans qui y vit seule, explique-t-il. Le bailleur social refuse de signer le constat d’assurance parce que le logement va être démoli. » Pour lui, les logements ne sont pas entretenus volontairement. Quand ils sont en ruines, démolir devient une évidence.
La méthode est toujours la même : une expulsion ou une situation urgente lui remonte aux oreilles, il sollicite son réseau militant constitué pendant des années sur le terrain et organise un rassemblement. Si les médias s’emparent du sujet, c’est gagné. Souvent, la situation se débloque. Les politiques n’aiment pas les vagues. Des solutions de relogement sont rapidement trouvées. C’est comme ça que les locataires du Pollux ont pu être reçus dans le bureau du directeur d’Un toit pour tous, bailleur social du Gard.
À Nîmes, la ségrégation entre les quartiers populaires et le reste de la ville est toujours palpable. Valdegour est une ville dans la ville, les services de proximité en moins.
Mais les populations arabes et noires subissent un mépris de classe, accusées d’être responsables de la dégradation de leur immeuble, d’être sales, incapables de se prendre en main. La méthode de Madani consiste à rappeler aux habitants des quartiers populaires qu’ils sont des citoyens à part entière. Sur Objectif Gard, le journaliste pose une question qui en dit long sur la façon dont sont perçus les habitants des quartiers : « Quand on organise des concertations, les gens viennent-ils en réunion pour discuter ? On n’en a pas la certitude. » Face à cette question-réponse, Madani ne rentre pas dans le jeu de l’individualisation. Lors d’une longue plaidoirie sur l’injustice de la politique du logement, il décrit que pour en arriver là, il y a plus que la somme des volontés individuelles des locataires, mais bien une mécanique à l'œuvre depuis des années. « On a vécu l’ANRU 1, on n’est pas nés de la dernière pluie », lui rétorque-t-il.
Six mois plus tard, la voiture de Madani affiche 44 °C. La climatisation est en panne. Tant pis. Direction Perpignan pour la diffusion de son documentaire dans un quartier historiquement habité par la communauté gitane. Hasard du calendrier, un immeuble s’est effondré deux jours avant. Cet îlot urbain tombe en ruine. Le même processus, encore et toujours. Il analyse : « On laisse pourrir pour déloger les pauvres mais c’est un quartier qui va valoir de l’or. » La police municipale, inquiète d’une révolte, l’attendait à son arrivée. Tout restera calme. « Les jeunes sont à la plage », justifie un habitant. Madani parle devant la caméra de France 3 au nom du DAL. « Réhabilitation et non pas démolition et des places pour reloger les gens du quartier. » Les militants locaux observent. Un comité DAL est en cours de constitution. Ils devront apprendre à se débrouiller sans Madani.
Ce dernier pense avoir trouvé « les incorruptibles », ceux qui resteront indépendants vis-à-vis des élus locaux. « Je ne pourrai pas être partout. Il faut que je me préserve », lâche-t-il entre plusieurs allers-retours en soutien à des manifestations à Grenoble et à Lyon. D'autant que cette année se tiennent les élections des représentants des locataires HLM. Très méconnues, elles représentent pour lui un espoir de justice sociale : « Pourquoi ne valoriserait-on pas cette élection en la médiatisant ? Elle permettrait en même temps de faire comprendre aux gens que le vote est important. C’est la seule élection qui permet à un étranger d’être élu à un conseil d'administration. »
Parfois, son combat s’apparente à la lutte de Don Quichotte. Comme à Bagnols-sur-Cèze, quand quatre personnes seulement sont venues au rassemblement organisé à la cité des Escanaux, grand ensemble construit dans les années 1960, concerné par l’ANRU. Mais c’est sans compter sur sa détermination. L’heure de rendez-vous passée, le militant dégaine son mégaphone. Les badauds hésitent, puis finissent par se regrouper. Finalement une trentaine de personnes partagent leurs difficultés quotidiennes. Georgette, 75 ans, raconte : « Je n’ai plus d’isolation sur les allèges de mes fenêtres, ce qui fait qu’en plein été, la température peut monter jusqu’à 52 °C dans ma cuisine ! Je dois rester dans mon salon, sous les ventilateurs, je ne vous dis pas la facture d’électricité. » Alain, 55 ans, est cardiaque. Il a été relogé dans le cadre de la démolition de son immeuble dans un autre bâtiment, sans ascenseur. Avec sa femme, ils sortent le moins possible. Des Gilets jaunes munis de leurs chaises pliantes, celles avec lesquelles ils ont occupé les ronds-points, sont venus en soutien.
Estelle Pereira
Journaliste indépendante et photographe, Estelle Pereira se consacre principalement aux questions écologiques et sociales. Elle publie régulièrement des articles dans Reporterre, L'Humanité et Sans Transition!. Pour un documentaire photographique, elle parcourt les Grands Ensembles du territoire français pour raconter les histoires des habitants. Un voyage qu'elle a débuté à Nîmes, sa ville natale.
Madani a bon espoir qu’un comité local du DAL soit constitué ici aussi. L’idée est de créer des dynamiques similaires dans tous les quartiers de France. Dernièrement, pas moins d’une quarantaine de bénévoles, repérés sur le terrain, sont allés à Paris pour être formés par le DAL. Objectif : apprendre à se défendre face à l’administration. Plus globalement, il s’agit de remettre en cause l’individualisation du relogement et faire que le renouvellement urbain ne se résume pas à une éviction des plus pauvres. S’unir pour ne pas subir, comme le répète inlassablement Madani face caméra. Tous les jours, sur sa page Facebook, il invite les habitants des quartiers à être solidaires les uns des autres. « Sans la lutte, on n’a rien. »...
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