"Cette vipère, ta vipère, je la brandis, je la secoue, je m’avance dans la vie avec ce trophée, effarouchant mon public, faisant le vide autour de moi. Merci, ma mère ! Je suis celui qui marche, une vipère au poing." Hervé Bazin Mère me verse de l’huile sur la tête. Verbe : oindre. En hébreu, Mashia’h : messie. Dans le petit salon obscurci par les rideaux tirés sur des fenêtres que l’on n’ouvre jamais, les apôtres marmonnent. Verbe : prier. Mère leur dit : […]
"Cette vipère, ta vipère, je la brandis, je la secoue, je m’avance dans la vie avec ce trophée, effarouchant mon public, faisant le vide autour de moi. Merci, ma mère ! Je suis celui qui marche, une vipère au poing." Hervé Bazin Mère me verse de l’huile sur la tête. Verbe : oindre. En hébreu, Mashia’h : messie. Dans le petit salon obscurci par les rideaux tirés sur des fenêtres que l’on n’ouvre jamais, les apôtres marmonnent. Verbe : prier. Mère leur dit : L’élu. Je pense au Malabar qui doit fondre dans ma poche avec cette chaleur. Lélu, lélu, je chantonne le mot dans ma tête. Mère reçoit des messages de Dieu. Quand ça arrive, elle a les yeux qui tournent blancs et sa main écrit seule, à toute vitesse, téléguidée. Il lui a dit que le Diable avait contaminé la Terre, jusque dans nos cheveux, partout. Le Seigneur nous ordonne de faire certaines choses. Mère m’a fait lire l’un de ses messages. Il lui demande un Sacrifice. Je ne sais pas encore ce que ça veut dire. Ça me fait penser à sacristie, et feu d’artifice. Mère lève le crucifix au regard des fidèles. Ils sentent mauvais – la poussière, si la poussière avait une odeur. Mère relève mon petit menton, je dois regarder. L’homme nu cloué sur une croix. Percé de trous, ensanglanté, revenu à la vie après être mort, comme les zombies, sorti d’un tombeau fermé. Personne ne sait comment. Nom : miracle. Qui s’est ensuite envolé au ciel. Puis, d’un nuage,…
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