Les mots du libraire : “Lumière, réalisme et barricades”

Ce mois-ci, Jonathan Camus, libraire et directeur de la librairie Delamain (Paris 1er), partage ses trois coups de cœur de la rentrée d’hiver. Institution de la rive droite, Delamain permet aux livres anciens et aux dernières sorties de cohabiter. Dans les périodes de rentrée littéraire, Jonathan tient à présenter des classiques (rééditions, traductions inédites) qui font redécouvrir des plumes oubliées ainsi que des titres actuels.   Ceux qui appartiennent au jour d’Emma Doude van Troostwijk, éd. de Minuit « Un premier roman qui sonne comme une révélation. On découvre une famille de pasteurs en France, un frère qui va lui-même le devenir et une narratrice qui revient les voir après un an d’absence. Elle fait un portrait doux de ces vies silencieuses et contemplatives, de ces gens qui n’ont pas le même rapport au temps que nous. C’est subtil, poétique, beau et plein de lumière. C’est l’une de nos meilleures ventes, une claque gigantesque pour le lecteur ! »   Histoire d’une enfant de Vienne de Ferdinand von Saar, éd. Bartillat « Parler de ce livre, c’est surtout évoquer la figure fascinante de Ferdinand von Saar, auteur du réalisme tardif, influencé par Tourgueniev et Schopenhauer. On pourrait le surnommer “le Maupassant autrichien”. Dans une traduction inédite, ce roman, chef-d’œuvre littéraire, revient sur la vie d’Élise Schebesta, qui deviendra Elsa Röber. Vienne, au début du XXe siècle, est en pleine métamorphose, ses habitants sont confrontés à de grands bouleversements. On suit cette femme que le narrateur a connue et courtisée. Il raconte son destin, son ascension et sa…