Le rendez-vous de Nikos Aliagas

Vincent Cassel, l’indomptable L’homme est polymorphe, l’art de la métamorphose est une intuition innée chez lui, porter le masque pour devenir un autre n’est pas négociable, il en va de sa survie. Alors il joue sous les feux de la rampe, comme jouent les gamins dans la cour d’école. Avec ardeur et sans limites. Enfant de la balle, c’est à l’école du cirque qu’il apprend l’équilibre, l’acteur tombe et se relève quand le monde se fige dans ses certitudes d’adulte, lui préfère le mouvement et l’intranquillité créatrice. Nul temps de broyer du noir, la pensée devient acte, une quête sans entracte. Cassel est magnétique, son rapport à l’objectif est sauvage, sa foi est orageuse, sa fougue ténébreuse. Ses yeux clairs vous fixent pour vous signifier leur indépendance. Entre ombre et lumière, on ne prétend plus, on est ou l’on renaît. © Nikos Aliagas   Adèle Exarchopoulos, la lumineuse En vieux haut allemand son prénom signifie « noble » ; quant à son nom grec, il a pour racine le verbe εξαρχείν et veut dire « diriger, gouverner ». Quels meilleurs auspices pour commencer une existence que de mener sa vie avec noblesse ? Adèle a une grâce naturelle, elle n’en joue pas, elle l’a peut-être même ignorée longtemps. C’est souvent parce qu’ils doutent que les artistes se ruent sur le devant de la scène, la peur de la transfiguration fait oublier le reste. La lumière aime Adèle et cette dernière le lui rend bien. La photogénie n’est pas un don du ciel mais un alignement subtil entre…