Du 4 mai au 9 septembre 2024, la Fondation Louis Vuitton expose à ses visiteurs l’Atelier rouge d’Henri Matisse, toile normalement conservée au Museum of Modern Art de New-York. Cette peinture, considérée à juste titre comme une pièce fondamentale pour l’histoire de l’art moderne, représentant – non sans originalité – l’intimité laborieuse du plasticien français, offre un regard personnel et insolite sur le pavillon d’Issy-les-Moulineaux au sein duquel il réalisa certaines de ses plus grandes productions.
Outre cette œuvre figurative, laissant entrevoir le phalanstère privé du créateur, sont présentés différents travaux antérieurs de l’artiste fauve, tels que Le jeune marin, Nu à l’écharpe blanche, entre autres tableaux, sculptures et céramiques, réunis dans cette exposition parisienne pour la première fois depuis leur sortie de l’atelier au début du siècle passé.
Cette rétrospective consacrée à Henri Matisse donne l’occasion au public de se replonger dans un ouvrage trop souvent ignoré de l’écrivain français Louis Aragon, nommé Henri Matisse, roman. Ce texte hybride, agrémenté d’illustrations, fut élaboré progressivement à partir de 1941, année de la rencontre des deux hommes à Nice dans la tourmente de la guerre et de l’apogée de la domination hitlérienne. S’en suivirent alors trente ans de réflexion, entrecoupés d’interruptions et de longues méditations qui donnèrent naissance en 1971 à ce livre inclassable, dans lequel le père d’Aurélien et du Fou d’Elsa tente de débusquer « l’énigme Matisse » au cours d’une enquête intellectuelle et artistique ne se voulant ni un essai critique, ni une œuvre de biographe, ni un travail d’historien, mais une véritable recherche spirituelle…
Le 2 mai dernier, la collection Folio Essais des éditions Gallimard publiait un essai de Sylvain Fort intitulé Saint-Exupéry penseur. Dans ce développement bref et accessible, l’auteur de Herbert von Karajan : Une autobiographie imaginaire analyse le parcours de celui qui fut à la fois écrivain, poète, aventurier, aviateur, résistant et journaliste…trouvant une cohérence entre les différentes casquettes de cet homme d’exception qui n’eut de cesse de vouloir explorer les tréfonds de la nature humaine et repousser les limites de sa propre condition, par l’art comme par l’engagement direct contre les périls de son temps.
Cette méditation panoptique à propos du rédacteur du Vol de nuit verse le lecteur dans un univers teinté de valeurs militaires et quasi-chevaleresques, qui se satisferait très bien de l’étonnante exposition « Duels. L’art du combat » actuellement proposée par le Musée de l’Armée des Invalides. Cette exposition originale analyse la longue histoire de ces confrontations d’un genre particulier – généralement opérées au sabre ou au revolver, en retraçant leur évolution par la mémoire et la fiction depuis le temps d’Alexandre le Grand jusqu’au dernier combat à l’épée qu’ait connu la France : la stupéfiante escarmouche du député gaulliste René Ribière et de l’ancien maire socialiste de Marseille Gaston Defferre survenue à Neuilly-sur-Seine le 21 avril…1967 !