Perrine Tripier, passé recomposé

Avec Conque, l'auteure passe haut-la-main l’obstacle du deuxième roman en se lançant sur les traces d’une civilisation imaginaire, et se penche par la même occasion sur le fléau de la post-vérité.   Il y aurait un roman à écrire sur l’aventure du deuxième roman. Épreuve redoutée et redoutable d’une vie d’écrivain – surtout quand vos débuts ont été couronnés de succès –, elle suscite la crainte, paralyse. Mais pour Perrine Tripier, enfant précoce de la littérature française, le défi semble avoir été balayé d’un revers de main : « Bien sûr, il y avait une forme d’angoisse, la peur de décevoir mais j’ai vite fait taire ces voix pour me jeter à l’eau. Une fois écrits, les livres ne nous appartiennent plus. Il faut les laisser prendre leur envol. » Du haut de ses 25 ans, avec déjà deux romans, une rentrée d’hiver et, dans quelques semaines, la rentrée littéraire, la jeune prodige a déjà l’assurance des grands. Depuis toute petite, elle sait qu’elle sera écrivaine. « Adolescente, mon rêve était de de devenir romancière et professeure de français. » Un double plan de carrière original devenu aujourd’hui réalité puisqu’elle mène de front ces deux activités : « J’ai besoin d’un métier très concret, qui vienne en contrepoint de l’écriture. Ça me permet de ne pas vivre de ma plume et donc d’être totalement libre. C’est aussi un moyen de rester en contact avec la réalité. Enseigner, c’est le plus beau métier du monde et c’est un poste d’observation parfait. » Avec Perrine Tripier, ne vous attendez pourtant pas à un…