La société du spectacle politique

Aurélien Bellanger dissèque le Parti socialiste pour offrir une fresque sur la vie politique tumultueuse, oscillant entre le tragique et le comique. Attention cet ouvrage n’est pas ce que l’on pourrait croire. Les Derniers Jours du Parti socialiste n’est pas un livre écrit à la va-vite par un journaliste parisien désirant profiter du tumulte politique provoqué par la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale, annoncée le 9 juin, pour réaliser de bonnes ventes. Du reste, le titre serait en (légère) contradiction avec la situation à l’issue des scrutins du 30 juin et 7 juillet puisque ce Parti socialiste a plutôt résisté électoralement. Sauf si on considère que la formation refondée par François Mitterrand en 1971 à Épinay a perdu son âme au cours des dernières années pour n’être plus qu’une boutique électorale au profit de quelques barons férus de jeux d’appareil. C’est peut-être cela que veut montrer Aurélien Bellanger, auteur remarqué de La Théorie de l’information, L’Aménagement du territoire ou encore Le Grand Paris. S’inscrivant résolument dans l’héritage balzacien pour nous proposer une nouvelle histoire naturelle de la société, il s’attaque avec ce roman – terme mis en valeur en couverture – aux errements de la gauche, qui a abandonné son projet de transformation économique et sociale pour essayer de satisfaire différentes clientèles ou communautés avec des sujets sociétaux. Pour brosser cette fresque qui prend une saveur particulière dans cette France confrontée à une crise politique inédite, l’auteur jette trois protagonistes dans la folle histoire politique française de ces dernières années,…