Éric Neuhoff “J’aimerais savoir écrire avec l’apparence de la simplicité”

Si Éric Neuhoff confesse volontiers son penchant croissant pour les auteurs étrangers – notamment en littérature contemporaine –, sa bibliothèque idéale compte une grande majorité d’écrivains francophones. Du nihilisme errant et instable d’un Pierre Drieu la Rochelle hanté par la question du suicide et du sens de l’existence, à la plume esthétique et voluptueuse d’un Michel Déon amoureux des paysages irlandais, en passant par le badinage aux accents hussards de Geneviève Dormann, et l’anticonformisme de Bernard Frank, l’écrivain renvoie la balle au critique dans cette sélection variée qui, sans autre souci que l’authenticité et la liberté, nous aide à cerner plus précisément la personnalité de l’homme par-delà sa double casquette d’auteur et de commentateur. Le Taxi mauve de Michel Déon « Je venais d’avoir le français du bac, je l’ai lu sur une terrasse pendant des vacances en Espagne sous les étoiles, au bord de la mer… je me suis plongé dans ce livre qui se passe en Irlande. Le premier bouquin de Michel Déon que je découvrais ! J’ai fini par le rencontrer, c’était quelqu’un que j’aimais beaucoup. Qui était vraiment d’une générosité et d’une curiosité assez extraordinaires. Il a aidé un tas de gens. Il lisait tout ce qui sortait, donnait des prix aux jeunes écrivains… un homme aux grandes qualités humaines et un très bel auteur. Il faisait mentir la phrase de Proust “ne me faites pas rencontrer un écrivain que j’ai aimé, c’est comme si je voyais une oie après avoir mangé du foie gras” ! [rires] Aussi, Déon partage…