Éric Neuhoff ou la liberté généreuse

Écrivain hédoniste, critique et chroniqueur incisi, le Français fait de la beauté du style son engagement. En littérature comme au cinéma, un seul mot d’ordre: le plaisir. C’est en tout cas le credo de l’écrivain et journaliste Éric Neuhoff, rendu célèbre par ses romans néo-hussards et ses critiques vitrioliques ayant plus d’une fois défrayé la chronique. Pour l’auteur de La Petite Française, l’écriture est avant toute chose une affaire sensuelle, un acte passionné et réjouissant. Loin de lui les embarras théoriques à outrance ou l’esprit de sérieux régnant parfois chez les esprits créatifs: selon ce professionnel de l’escarmouche, chacun trouve son plaisir où il l’entend, et s’il a su reconnaître le sien dans cette forme d’art si particulière, sa voie n’en serait qu’une parmi tant d’autres. Selon toute évidence, le snobisme intellectuel a su épargner celui que l’on apparente généralement au mouvement de Roger Nimier et Michel Déon, partisans de la beauté comme fin en soi, plus soucieux du style que d’un quelconque engagement idéologique. Les livres de Neuhoff, dans lesquels transparaissent l’amour de Paris, de la liberté et d’une nonchalance épicurienne, ne se préoccupent jamais de dilemmes moraux ou de partis pris politiques. Adepte d’un hédonisme revendiqué contre l’art militant, il n’en fut pas moins influencé et inspiré dans sa jeunesse par le critique tiers-mondiste Jean-Louis Bory, dont il se souvient encore avec tendresse de la brillante conversation et des articles qui furent de son propre aveu un exemple décisif pour l’émergence de sa vocation. Il a su s’imposer…