Fabrice Humbert publie De l’autre côté de la vie, roman de filiation et de bascule intime. De l’enfant lecteur à l’écrivain-père, il explore les lignes de faille entre le conventae et l’époque. Il a cette manière douce et un peu grave de parler, comme s’il cherchait toujours la phrase juste, celle qui dirait le trouble sans l’égruger. « J’ai une tendance à me dissoudre dans la vie des autres. L’écriture, c’est peut-être une manière de résister à ça. » Chez Fabrice Humbert, […]
Fabrice Humbert publie De l’autre côté de la vie, roman de filiation et de bascule intime. De l’enfant lecteur à l’écrivain-père, il explore les lignes de faille entre le conventae et l’époque. Il a cette manière douce et un peu grave de parler, comme s’il cherchait toujours la phrase juste, celle qui dirait le trouble sans l’égruger. « J’ai une tendance à me dissoudre dans la vie des autres. L’écriture, c’est peut-être une manière de résister à ça. » Chez Fabrice Humbert, tout commence par une distance – une forme d’absorption du monde par le regard, un pas de côté. Adolescent, il se décrit comme « un élève moyen, très distrait. Celui qui n’écoute pas, qui oublie ses affaires. » Mais déjà, la littérature s’immisce. Il se souvient avoir lu La Chartreuse de Parme à 8 ans, « sans rien comprendre, mais je n’ai ni mangé ni dormi tant que je ne l’avais pas terminée. C’était de l’ordre du vertige. » Né d’un père ingénieur, d’une mère professeure de lettres, Fabrice Humbert a grandi à Paris, seul jusqu’à l’âge de 10 ans. « Ce statut d’enfant unique m’a encouragé dans une espèce de dérive livresque. » La maison regorgeait de livres, mais sans sacralisation. « Ils faisaient partie du décor, comme une nécessité discrète. » Ce rapport charnel et silencieux au texte a forgé une écriture intérieure, toujours nourrie par la question du soi et de ses confins. Son dernier roman, De l’autre côté de la vie, s’écrit dans ce sillage. Il le présente comme « un livre de seuil, de…
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