L’offensive contre les droits des femmes est infinie. Début janvier, une Iranienne a reçu 74 coups de fouet pour «atteinte aux mœurs publiques» et été condamnée à une amende pour non-port du voile. Le gouvernement saoudien a présenté comme un progrès une loi sur les droits des personnes codifiant en réalité le devoir pour les femmes d’obtenir la permission d’un tuteur masculin (père, mari, frère, fils) pour de nombreux aspects de leur vie. En Afghanistan, les talibans continuent de les asservir.
On pourrait penser que ces atteintes sont l’apanage des pays musulmans, parfois jugés rétrogrades, mais ces dernières années, les États-Unis, autoproclamés plus grande démocratie du monde, ont fortement restreint ces droits. La Cour suprême, contrôlée par des ultraconservateurs n’ayant pour boussole que la Bible, a ainsi supprimé les protections du droit à l’avortement.
Le point commun des adversaires des droits des femmes est leur référence aux textes religieux instituant, selon leur lecture, une hiérarchie immuable entre hommes et femmes. Ceci s’explique aisément: les livres des monothéismes ont été rédigés par des hommes qui ont codifié leur volonté de contrôler les femmes corps et âme. Pour les tenants de la vision religieuse du monde, la femme est soit une maman soit une putain.
Pour changer les mentalités, la séparation de l’État et des religions doit être menée à son terme car le danger demeure. Aux États-Unis, les citoyens sont soumis à la loi religieuse même s’ils ne sont pas croyants. Cela pourrait arriver en Europe, notamment là où les institutions démocratiques sont très fragiles – c’est le cas en France. Il suffirait de nommer des théocrates ou des idéologues dans les instances étatiques…
Il n’est pas question d’interdire les religions, de nier le besoin humain de foi, mais juste que chacun reste à sa place. Les hommes et les femmes de bonne volonté doivent s’engager car il s’agit de leurs mères, de leurs sœurs, de leurs filles… Cela passe par un renforcement des institutions fondant l’État de droit, priorisant la protection des citoyens, hors de toute considération politique ou religieuse.
