Dans Feux sacrés, récit initiatique, Cécile Guilbert se livre enfin ! Après plusieurs essais et un texte marquant, Réanimation, où elle revisitait le coma dans lequel son mari avait sombré – expérience foncière et instauratrice – la voilà qui revient, plus incandescente que jamais. Feux sacrés, publié chez Grasset, sonne comme une bible. Hallelujah : pour les fidèles de Guilbert, l’attente est récompensée. Elle entrouvre une porte sur un univers qui, à l’époque des impudeurs pressées, se fait presque clandestin. Mais qu’en est-il ? De l’Inde et de ses ashrams, du deuil qui creuse et console, mais surtout d’un périple littéraire qui s’approxime à un trip sous ecstasy. Sa langue, d’une précision souveraine, rappelle que, passée soixante ans, elle n’a plus rien à prouver. Elle peut aujourd’hui assumer, sans rougir, cette phrase qu’elle confia jadis : « un colossal complexe de supériorité intellectuelle et psychique ». À la lecture de Feux sacrés, on se dit qu’elle n’exagérait pas. Il ne reste plus qu’à espérer que chacun saura accueillir ce livre comme il le mérite : en célébrant une monumentale figure de nos lettres. Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire « Livre de poche volé dans une librairie, la grosse commotion de mes 15 ans. Tous les poèmes me parlent de moi-même : l’ennui et le spleen, l’idéal esthétique et les femmes de Lesbos, la culpabilité de la procrastination et la fuite du temps. Un “frère d’âme”, rejoint simultanément par Lautréamont, Rimbaud et René Daumal. » …



