Plus de réverbères le soir. Plus rien pour éclairer les grappes de rats qui s’agglutinaient en flaques brunâtres dans le caniveau. Rien qu’un gyrophare. Aussi triste qu’un stroboscope resté branché dans une salle des fêtes vide. La patrouille de police s’éloignait. Il ne me restait guère de temps avant la prochaine. Allez. Du cran mon vieux. Y’avait juste à traverser la rue pour la rencontrer.
La devanture de l’hôtel était hermétiquement barricadée, mais depuis mon appartement j’avais remarqué le mince filet de lumière qui s’échappait de la réception. Pourtant mes deux appels à l’interphone restèrent sans réponse. À ma montre, le chrono s’emballait devant l’imminence de l’arrivée de la nouvelle ronde. Je vomissais intérieure ment sur ce gros lard de veilleur de nuit, la rage grimpait à mesure que mon courage se débinait.
J’avais reculé de quelques pas lorsque l’inter phone m’interpella avec une irritante nonchalance. Je lui déclinai mon identité en gueulant presque, pour feindre mon assurance.
– Y a erreur mon bonhomme, répliqua la voix, j’ai rien commandé du tout. Check ton GPS, t’as dû te planter d’adresse.
– Non, non, c’est bien une commande pour l’hôtel Adon. Une ration-repas pour votre cliente du huitième étage...
Le type se mit à objecter, mais j’avais prévu cela, je poursuivis imperturbable :
– Elle a sélectionné une livraison express. Vous tenez vraiment à lui faire perdre du temps ? – Ok, souffla-t-il en pressant le bouton d’accès au sas, tu connais la procédure. Ne joue pas au plus malin sinon je te dégage !
Je m’étais rencardé la veille sur le processus auprès d’un livreur. Avec un énorme pourboire pour le convaincre de me parler dans la cage de l’escalier. Et une rallonge pour lui faire répéter chaque étape, chaque geste : casque et chaussures dans le bac, sac à dos dans la trappe dédiée (un gros bouton jaune qui ouvre et referme) puis enfiler la combinaison intégrale, les chaussons jetables, la visière en Plexiglas et le masque FFP2 après s’être désinfecté les mains au gel hydroalcoolique (surtout être très minutieux). Enfin la présentation du QR code, le suprême sésame, non négociable.
À l’intérieur tout était plastifié. Des canapés aux rideaux, du comptoir au veilleur de nuit lui-même.
— Attends près de la télé, croassa-t-il. Ne touche à rien. La décontamination automatique de ton sac peut prendre quelques minutes...
— Mec, c’est juste un kit repas. Rien d’autre. J’ai pas toute la nuit et y a plein de clients qui m’attendent.
— J’applique la nouvelle loi. T’as pas à discuter, tu restes tranquille... mec. Tiens, je suis sympa, je te mets les infos pour patienter.
L’écran plasma s’exécuta, affichant une mosaïque « d’images glaçantes et de scènes inédites depuis la Seconde Guerre mondiale ». D’après l’envoyé spécial, qui tirait une tronche d’effroi ad hoc, d’importants convois militaires avaient pénétré dans la ville peu après 16 heures. On assistait depuis à la mise en place de nombreux barrages filtrants sur le périph’, mais aussi au sein de la cité verrouillée d’où personne ne pouvait sortir ni entrer. Il n’y aurait pas d’exode en province cette fois-ci. Moi, ça m’était bien égal, j’avais pas de résidence secondaire. Et pas d’amis pour m’inviter, personne pour se soucier de ma santé mentale.
— Oh ! Y a des hélicos maintenant, s’exclama l’employé comme s’il assistait à une parade de fête nationale.
Un jingle annonça le JT d’Hombeline de Pezac, fraîchement élue personnalité préférée de mes compatriotes. Ce qui en disait long sur l’absence d’avenir de ce pays.
L’autre derrière son bureau augmenta le volume pour le rappel des faits. Il devait le gober toutes les heures, mais il en redemandait encore. Je comprenais presque : Hombeline, elle avait ce truc sexytragique irrésistible pour nous parler de l’état d’urgence sanitaire : pointer sur un graphique son plus haut niveau face à la recrudescence massive des infections.
Le président enchaînait les allocutions à la suite d’une récente mutation du virus, bien plus mortelle que les précédentes, toujours dans le même costume, sauf la cravate qui changeait parfois. J’imaginais qu’on lui avait installé un lit de camp au bas de son pupitre dont on le tirait à intervalles réguliers pour claironner ses dernières mesures.
Un énième confinement assorti d’un couvre feu. Plus restrictif que jamais. Tous télétravail leurs ou téléchômeurs. En journée, seuls les individus aux codes spécifiques sur l’application pouvaient s’extraire de leur domicile. Quinze minutes pour les orange et trente pour les verts. Mille deux cents balles d’amende et jusqu’à deux ans d’emprisonnement en cas de non-respect. Tous les commerces étant fermés, l’approvisionnement en nourriture et médicaments s’effectuait par livreurs ou coursiers agréés par les autorités.
Le téléphone stoppa Hombeline. « Hôtel Adon bonsoir William à l’appareil. »
Ce crétin avait commis une grave erreur en oubliant de me demander mon badge d’accréditation. Une chance. Fallait toujours compter sur sa chance. Pour l’instant tout se déroulait bien, mais quand notre bon William allait raccrocher et inspecter l’intérieur de mon sac, les choses risquaient de dégénérer. Ce collabo ne manquerait pas de joindre la cavalerie et direction le trou.
Je pourrais facilement lui faire bouffer le parquet, le saucissonner, le bâillonner derrière son comptoir, mais je haïssais la violence. Tout comme celle qui m’attendait là haut, j’en étais certain. Ses gestes, sa silhouette, tout son être exprimait la douceur. La connaître, enfin. Seule ment je n’avais aucun plan pour y parvenir. Il ne me restait donc plus que mon pouvoir de persuasion sur ce type.
Mais pouvait-on encore compter sur l’empathie des gens ces jours-ci ? Bien longtemps que plus personne n’applaudissait plus aux balcons. Même la voix de ma mère avait changé, on aurait dit celle d’un synthétiseur au téléphone. Y avait-il
encore un homme dans le blindage du veilleur automate ?
Je me sentais capable de tout. C’était vertigineux. Ma peau se liquéfiait, mes membres grelottaient et dans l’écran la trombine d’Hombeline se rétrécissait pour bientôt ne former qu’une petite boule bavarde. Hypoglycémie peut-être. J’ignorais de quand datait mon dernier repas. Ou alors...
— Hé, toi ! beugla William en écrasant le com biné sur son socle. Qu’est-ce qu’il y a, t’es malade ? Surtout ne bouge plus, j’appelle immédiatement la brigade sanitaire.
Il pianotait déjà tout en invoquant son devoir de citoyen.
— À ta place, je ne ferais pas ça, finis-je par articuler. Je suis sûr que t’as pas tellement envie d’expliquer pourquoi tu loues une chambre alors que c’est interdit. Ouais, moi aussi, j’applique la loi !
Facile à anesthésier. William souleva la trappe avec prudence pour récupérer mon sac de livraison.
— Ok, dit-il, tiens-toi éloigné pendant que je vérifie le contenu.
— C’est une vraie obsession ! Te donne pas cette peine, il est vide.
— Mais qu’est-ce que tu veux ? T’es une sorte de terroriste, tu te fais passer pour un livreur et tu contamines les gens ? Reste où tu es, putain ! J’ai un flingue dans mon tiroir !
Je n’étais pas un détraqué. Juste un pauvre type qu’il avait dû croiser à la supérette dans la vie d’avant. La combine du livreur c’était pour la voir ELLE, la femme du huitième étage. Cette inconnue avec qui je dansais tous les soirs depuis son arrivée à l’hôtel. Dehors, joue contre joue.
William ne savait où se replier dans sa cage de réceptionniste. Le surgissement d’une bête ou d’un zombie aurait été moins perturbant que ma délirante étrangeté. Je transpirais tellement que j’aurais pu m’évanouir, pourtant il était urgent de tenter un dernier truc. Alors je me mis à fredonner :
« Heaven, I’m in heaven
And my heart beats so that I can hardly speak And I seem to find the happiness I seek
When we’re out together dancing cheek to cheek. »
— Je connais cette chanson, souffla William.
Fred Astaire et Ginger Rogers... Mais alors, c’est à toi qu’on doit ce barouf depuis une semaine ?
— Oui, c’est moi. Tu vas pas encore t’énerver. Y a rien d’illégal à projeter un vieux film sur une façade d’immeuble, hein ?
— Non rien, en effet. Mon père adorait Fred Astaire... Je m’attends jamais à ça le soir en sortant les poubelles sur le trottoir. Le voir virevolter en si grand, c’est vraiment déroutant.
— Oui. Un rendez-vous tacite entre elle et moi. Le même extrait, à la même heure, un peu après
minuit. J’ignore tout de cette femme, pourtant je suis tombé amoureux dès l’instant où elle est apparue. Pile avant que je ne sombre totalement dans le désespoir...
Frappant les stores vénitiens d’une issue de secours latérale, les phares d’une patrouille zébrèrent le corps de William qui continuait à me scanner silencieusement. À force d’avaler mon masque, ma bouche se desséchait, aussi je m’efforçai de collecter le maximum de salive avant de poursuivre mon récit.
Mes tripes sur la table, voilà ce qu’il voulait.
Je lui confiai que tous ces confinements successifs m’avaient rendu insomniaque. Ouais. Impossible de lire, de feuilleter un magazine et la télé était HS à cause du plat de spaghetti qu’elle s’était pris dans la gueule. Même plus envie de me masturber. Alors je regardais dehors comme un con, je regardais le grand blackout extérieur.
Jusqu’à mardi dernier. Enfin un carré de lumière. J’avais d’abord songé à un noctambule esseulé comme moi, puis j’avais aperçu sa silhouette dans le cadre. Elle avait ouvert la fenêtre, penché légèrement la tête dans ma direction devinant ma présence malgré l’obscurité. Cela avait duré quelques longues secondes, nous étions restés immobiles, suspendus à la respiration de l’autre avant que je ne ruine tout en actionnant l’interrupteur de mon salon. Elle s’était volatilisée. S’agissait-il d’un mirage ? Je ne pouvais croire à une chimère échappée de mon cerveau vacillant.
Après cette première rencontre, je m’étais vautré dans un rêve où je dansais avec l’ombre de cette fille. Au réveil : une évidence après ce grand sommeil. Me glisser dans la peau de Fred Astaire. Le soir suivant, je projetais le film sur le pignon borgne qui jouxte l’hôtel. J’avais trouvé d’instinct comment la séduire puisqu’elle était revenue. Depuis elle n’avait esquivé aucun de nos tête à tête nocturnes et semblait prêter de moins en moins attention au film pour me dévisager dans la pénombre.
Parfois, nous valsions tels des pantins chacun dans son coin. Souvent, nous ne faisions rien d’autre qu’être seulement là, près de l’autre. Cela me suffisait. Une telle chose n’aurait pu se pro duire dans mon monde d’avant.
– Alors, pourquoi traverser la rue ? rétorqua William qui s’était aggloméré à la vitre du comptoir durant mon soliloque. Qu’est-ce qui a changé ?
– Ce soir, elle n’a pas refermé la fenêtre après notre rendez-vous. C’est un signe, non ?
Le veilleur de nuit haussa les épaules et décrocha prestement le téléphone hurleur, tout à la joie de retrouver sa médiocrité. J’hésitais à me lancer dans les escaliers, mais la conversation dura moins de trente secondes, ce qui correspondait peu ou prou au nombre de fois où le larbin avait acquiescé. Bien madame oui madame.
Derrière moi l’ascenseur s’ébranla.
Elle m’attendait. Chambre 803.
Je n’étais pas excité. C’était une sensation inédite. Mon corps désincarné, mon esprit à l’arrêt. Elle pourrait bien me trucider dans cette chambre, je n’éprouverais aucune douleur.
–Tu en as mis du temps.
Elle avait dit ça sans intonation. Dans l’hypothèse d’un reproche formulé, je me justifiai en ironisant sur le caractère pointilleux du cerbère de l’hôtel.
– Allons, me coupa-t-elle, il est adorable. Il faut juste savoir le décoder. Mais si tu es arrivé jusqu’à moi, c’est que tu as réussi.
Mon regard tâtonnait dans le noir à la recherche d’un interrupteur.
– Je préfère que l’on reste ainsi. J’ai un début de ce que vous appelez une migraine ophtalmique, la journée a été difficile. Et puis, nous sommes habitués à nous voir dans la nuit, c’est ce qui fonctionne entre nous deux. Tu ne voudrais pas encore gâcher le moment, non ?
Elle me pilota jusqu’au lit où, d’instinct, je m’allongeai de travers. Le matelas s’affaissa au niveau de ma tête. Elle se tenait assise au bord, me surplombant de telle sorte que je me trouvais submergé par sa voix atone qui m’entraînait à me détendre. À me rapprocher encore. À retirer ce masque, ces lunettes, tout cet attirail qui nous hachait comme le télétravail.
– Tu n’as pas peur que je sois malade ? fis-je interloqué tandis qu’elle effleurait mon front bouillant.
– Peur ? Non. Je suis heureuse que tu sois là. Tu es tel que je l’imaginais. Je n’aurais pas dû te faire attendre si longtemps. Mais, qu’est-ce qu’il se passe ? Ce sont des larmes ?
Elle espérait rencontrer un homme, pas une épave. J’étais lamentable, bon à flanquer à la porte. Les pleurs, j’étais toujours parvenu à les contenir quitte à me mordre l’intérieur des joues. Là, rien n’avait pu les empêcher. Ce brusque retour à la normalité désagrégeait la chape d’insensibilité dont je me parais volontiers. Et son mutisme bien veillant me poussait à me répandre.
J’avais fait comme tout le monde quand cette saloperie de virus était apparue. Les apéros sur Skype, la drague sur les apps, les discussions entre célibataires désabusés sur WhatsApp et le sexe via FaceTime. Au début, j’étais connecté en permanence, prêt à tout pour le moindre contact avec l’autre. Je ne refusais presque aucune sollicitation. Je cliquais sur « oui », on bavardait, on baisait en distanciel ; j’aurais dû être heureux, c’était beau coup plus simple qu’avant. Plus la peine de ramer des heures dans un bar, de s’alcooliser pour se rendre irrésistible, de se ruiner en dîners aux chandelles où personne ne bouffait, seule impor tait la suite. Pourtant, jour après jour j’étais de plus en plus insatisfait. Rendu amer par ma pathétique addiction virtuelle. Je voulais cesser là le déballage éhonté qui aurait dû agir comme un repoussoir, mais un je-ne-sais-quoi dans son attitude m’indiquait tout le contraire, je me figurais même que ces détails abjects ne me rendaient que plus désirable à ses yeux.
Je continuai donc. Pendant le déconfinement de l’été dernier, j’avais d’abord cru que ma situation s’améliorerait, mais curieusement les pro positions se faisaient de plus en plus rares. Plus personne ne voulait se retrouver pour de vrai. Un jour pourtant, une fille avait accepté après de longues conversations en ligne, l’échange par mail de nos certificats de vaccination et la vérification de notre température. Enfin l’amour, chez elle, bien protégés sous nos masques, nos visières et nos gants homologués par l’État. C’était la première fois que je palpais une peau sous plastique — rien n’était plus angoissant —, et que je n’usais pas de ma langue pour offrir à ma partenaire la jouissance que j’étais capable de provoquer.
Avec le retour des mises en quarantaine successives, ma frustration avait laissé place à la lassitude. Fini ce simulacre de sexualité au goût rance du « quoi qu’il en coûte ». Je m’étais désinscrit de tous les sites de rencontre, me faisant même inter dire pour ne plus replonger.
– J’espérais redevenir moi-même, murmurai je. Pas certain que cela ait fonctionné.
– Tu n’es pas sûr d’être toi-même ?
– Avec toi, si. Ta peau... Je n’en ai jamais touché une comme la tienne.
Elle m’embrassa. Fred Astaire chantait quelque part, très fort, sans que je puisse identifier la provenance. Qu’importe, Ginger était là. Avec moi.
L’alarme sonna moins d’une demi-seconde Je grognai, avançai ma jambe qui ne rencontra que le froid des draps trop vite abandonnés. Dans la salle de bain, un bruit de brosse à dents électrique ou de jet d’urine. Impossible de trancher.
Mon Dieu, mon crâne pesait une tonne. Un goût d’acier dans la bouche comme si j’étais en proie à une énorme gueule de bois. Dehors, il faisait encore nuit. Alors pourquoi se levait-elle si tôt ?
5h37. Exactement. Étrange, c’était l’heure à laquelle je me levais avant, à l’époque où j’avais envie de sortir de mon lit. Quand je donnais du plaisir aux gens, que je servais à quelque chose. L’aube était le meilleur moment de la journée. Celui où toutes mes idées se percutaient. J’en fourchais mon vélo, je pédalais le plus vite possible pour retrouver ma brigade. Les débats pouvaient être vifs et passionnés autour du café matinal, mais chaque jour l’alchimie de nos cerveaux opérait. C’était avant qu’on nous colle des parois en Plexi entre les clients. Avant que je ferme définitivement mon restaurant.
Aujourd’hui, je commandais des plats préparés. Des mois que je n’avais rien cuisiné. L’absence de désir, là aussi. Avec elle, tout pourrait changer. Je récupérerais ce que la pandémie avait piétiné sans que je me révolte.
Ma dignité.
Mon prestige.
Mon fric.
La voir réapparaître accoutrée d’un tail leur glauque relevant presque de l’uniforme me décontenança.
– Qu’est-ce que tu fabriques ! m’écriai-je tandis qu’elle zippait énergiquement son attachécase. Plus personne ne travaille dehors. Retourne te coucher, viens près de moi.
– Ne fais pas l’enfant. Je dois y aller.
Son inexpressivité, très envoûtante dans les premiers instants, me pinça le cœur. Aucun civil n’était autorisé à circuler durant le couvre feu, elle n’avait nulle part où se dérober. J’énumérai les oukases gouvernementaux avec la vigueur d’une Hombeline de Pezac. Je ne lui permettrais pas de me ghoster.
– Alors tu n’as rien compris ? dit-elle. Tu n’as pas remarqué que nous ne sommes pas vraiment pareils tous les deux ?
Bien évidemment que nous l’étions. J’avouai même que ce constat me faisait flipper. Renonçant à sa première impulsion qui était celle d’en terminer là et de claquer la porte comme dans un vulgaire vaudeville, la femme, au prénom non divulgué malgré nos ébats, s’agenouilla près de mon chevet. Et c’était bien à un patient qu’elle paraissait s’adresser, celui qu’on ménage en balançant des horreurs :
– Je suis apparue telle que tu voulais que je sois. Je me suis adaptée à tes goûts pour te plaire. Déterminée à tout faire pour entrer en contact. Tu es mon premier humain...
Elle m’expliqua calmement que j’avais été le jouet d’un androïde. Labellisé secret défense. Employé par le gouvernement. Elle et ses semblables avaient été conçus et élaborés dans le but de nous remplacer peu à peu. La seule solution qu’ils avaient trouvée pour que le pays ne s’ef fondre pas. Ils étaient l’armée des increvables. Pas besoin de beaucoup de repos, ni de vacances. Et ils ne risquaient pas de tomber malades.
– Ni amoureuse...
– Non, en effet. Ma génération de robots n’a pas été programmée pour ça. Peut- être qu’un jour... Sache tout de même que j’ai ressenti quelque chose pour toi. Ce matin, mes circuits n’ont pas réussi à analyser ce que c’était. Ça doit être ce que vous appelez « être de bonne humeur »... Grâce à toi.
ILLUSTRATION MICHAEL PRIGENT ...
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